Festival Lumière 2010 : une belle promesse !

Festival Lumière 2010 : une belle promesse !

70 films présentés au cours de 170 séances dans 34 cinémas de l’agglomération lyonnaise, du 4 au 10 Octobre, le festival Lumière 2010 s’annonce copieux. Avec l’histoire du cinéma en leitmotiv, l’évènement cinématographique lyonnais remettra cette année son prix d’honneur au réalisateur tchèque Milos Forman, après avoir honoré Clint Eastwood en 2009. Egalement au programme : la rétrospective Visconti, la projection de nombreuses copies de grands classiques restaurées, et la présence de quelques grandes personnalités du 7ème art. Thierry Frémaux, directeur du festival Lumière, détaille la programmation de cette deuxième édition.

Lyon Mag : Qui sera l’invité d’honneur du festival cette année ?
Thierry Frémaux :
L’invité d’honneur sera Milos Forman auquel nous remettrons le Prix Lumière. Ce sera l’occasion de revoir une partie de ses films. C’est une occasion unique de visiter son oeuvre, mais également son existence. C’est quelqu’un qui épouse, par sa vie professionnelle et personnelle, beaucoup de l’ensemble des soubresauts qui ont ébranlé le XXème siècle. Il reviendra sur une vie, entièrement dédiée au cinéma. Il recevra l’hommage des lyonnais.

Pourquoi ce choix ?

Le choix de Milos Forman est dû à l’extraordinaire qualité de son oeuvre, et à la façon dont cette oeuvre, jalonnée de chefs-d’oeuvres, ne donne jamais l’impression d’un cinéma catégorique. C’est un cinéma universel, dont les films deviennent d’emblée des classiques, et qui ne cessent jamais d’être singuliers. C’est une oeuvre très populaire, qui fait de Forman l’un des meilleurs metteurs en scène du cinéma.

Pouvez-vous nous présenter Milos Foman ?

Milos Forman est un cinéaste qui a commencé son oeuvre dans les années 60 en Tchéquoslovaquie. Ces premiers films sont en noir et blanc, avec cette fébrilité qui était aussi celle de la tentative de libéralisation politique du côté de Prague durant son printemps florissant. Il a ensuite fui l’Europe de l’est, pour aller travailler à Hollywood. Il a d’emblée réalisé de grands films. Il a reçu plusieurs Oscars pour ces films, dont celui qui l’a rendu le plus célèbre : Vol au-dessus d’un nid de coucou. Ce film a consacré la carrière de Jack Nicholson, qui avait commencé dans le cinéma indépendant américain. Forman n’a fait ensuite que des grands films. Amadeus fait partie du patrimoine mondial. Même ses derniers films, comme Man on the Moon ou Larry Flint, qui aurait pu être une catastrophe, est un pur chef-d’oeuvre.

Milos Forman tourne encore ?

Comme tous les cinéastes, Milos Forman a des projets. Le cinéma est un peu comme la peinture ou la littérature : tant que physiquement on peut tenir un plateau, on continue ! Milos Forman, à 80 ans, travaille sur des projets. Il projette de faire un film sur ce qui s’est passé à Munich en 1938, un an avant la seconde guerre mondiale. Il reste un grand cinéaste européen.

L’image de Milos Forman colle parfaitement au festival ?

C’est le crédo du festival. Le cinéma, c’est de l’art, c’est quelque chose de populaire. Le public aime partager, se souvenir de choses qui sont proches de nous. Particulièrement en matière de patrimoine cinématographique.



Quelles autres personnalités du cinéma attendez-vous ?
En cinéma, il est toujours difficile d’énoncer longtemps à l’avance le nom des personnes qui seront présentes. Les comédiens et les comédiennes, les metteurs en scène sont des gens qui ne font pas ce métier-là par hasard. Ils aiment ce métier. Et ils aiment surtout le cinéma des autres. Le principe du festival de Lyon est d’inviter des gens qui ne sont pas là pour faire de la promotion ou de la presse, mais pour dire leur amour du cinéma. J’espère que pour la rétrospective des films de Visconti, Alain Delon, Claudia Cardinale, Charlotte Rampling et Helmut Berger pourront être présents.

Y en aura-t-il d’autres ?

Il n’y a donc que cela qui vous intéresse (Rires). Nous voulons montrer des films classiques de metteurs en scène contemporains. Costa-Gavras viendra présenter une copie restaurée de Z. C’est un film qui a extraordinairement compté. Les Valseuses, de Bertrand Blier, donne aussi le sentiment d’être très proche de nous, mais c’est un film qui 35 ans. La langue, la qualité des dialogues, la qualité de l’écriture de l’écrivain Bertrand Blier fait que le film est resté intact. Jean-Paul Rappeneau montrera également La Vie de Chateau. Nous faisons en sorte d’inviter des metteurs en scène et des comédiens, qui viendront parler des films des autres qu’ils aiment. Mais vous aurez la liste des invités au mois d’Août, soyez patients.

A quoi sert des restaurer certaines oeuvres plus anciennes que vous présentez ?

Le principe est de montrer le cinéma dans des conditions nouvelles. Le cinéma est un art matériel, industriel, qui connait une vague sans précédent de restauration. on restaure le cinéma comme on restaure des tableaux. Cela va de la nouvelle copie de La 317ème Section de Pierre Schoendorfer à celle du film de Jean Renoir Boudu sauvé des eaux. Notre rétrospective intégrale, consacrée à l’oeuvre de Visconti, permettra de présenter la copie nouvelle du Guépard, restaurée par Martin Scorcese et pas Pathé, ainsi que la copie de Ludwig, restaurée par Studio Canal. Il est important de faire découvrir ces films aux jeunes générations, dans de bonnes conditions, sur un grand écran, dans une salle de cinéma.

Quelle est la différence entre les festivals de Cannes et de Lyon ?

Cannes est un festival indépassable. Il est presque le père de tous les autres festivals. Cannes consacre d’ailleurs une partie de sa programmation également à l’histoire du cinéma, dans sa section « Cannes Classiques. » A Lyon, il fallait trouver une identité. Il y a en France 365 festivals différents de cinéma. La typicité du festival Lumière, c’est l’histoire du cinéma, car nous sommes dans une ville qui a inventé le cinéma.

Le festival de Lyon est accessible ou est-il réservé aux érudits du cinéma ?

On est toujours plus érudit que quelqu’un. Quand quelqu’un dit que le cinéma est une afafire de spécialiste, il se comporte déjà en spécialiste en le disant. Le cinéma est un art grand public et populaire. L’objectif de ce festival, c’est de l’installer dans la ville et de faire en sorte que les gens qui n’ont pas forcément la possibilité d’aller dans les salles de cinéma, de revoir sur grand écran les grandes oeuvres du passé. Le cinéma est fait pour le grand écran !

X
2 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
lyonnais2 le 02/07/2010 à 20:06

Il faudrait plus appeler ce festival "la fêtes du Cinéma" car on ne parle que de grands classiques et en aucun cas de nouveaux films sortis au cour de l'année.

Signaler Répondre

avatar
Le Mal Aimé ( le retour) le 02/07/2010 à 08:32

Le rdv à ne pas manquer pour les amoureux du cinéma ...

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.