Crash du Mont Saint-Odile : début du procès en appel

Le 20 janvier 1992, le crash de l'A320 Lyon -Strasbourg avait fait 87 morts. Six prévenus comparaissent devant la cour d'appel de Colmar pour homicides et blessures involontaires.

Près de 16 ans après cette catastrophe aérienne qui avait fait 87 victimes et 9 blessés, le procès en appel va se dérouler pendant 7 semaines jusqu'au 29 novembre à Colmar. L'appareil s'était écrasé sur le Mont Sainte-Odile alors qu'il se trouvait en approche de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim.
Six prévenus (cinq responsables d'Airbus, d'Air Inter et de la direction générale de l'aviation civile ainsi qu'un contrôleur aérien) comparaissent pour homicides et blessures involontaires. Ils avaient été relaxés en première instance par le tribunal correctionnel de Colmar alors que le ministère public avait requis de la prison avec sursis pour quatre d'entre eux. Le tribunal avait, en revanche, retenu la responsabilité civile d'Airbus et Air France (pour Air Inter), qui devaient indemniser les victimes.
Très insatisfaite de ce jugement, Echo, l'association qui regroupe les familles de victimes, avait fait appel de ce jugement. Comme Airbus et Air France, pour d'autres raisons bien sûr.

Déterminer la cause principale

En appel, les circonstances de l'accident seront à nouveau analysées pour tenter de déterminer la cause principale. La cour étudiera la composition de l'équipage qui était débutant sur ce nouvel appareil, puis la trajectoire modifiée en cours de vol. Avant de s'attarder sur le fonctionnement des systèmes électroniques.
Le point le plus sensible concerne l'ergonomie du tableau de commandes. Le pilote aurait, en effet, affiché 3.300 pieds/minute (4 fois supérieur à la normale) en croyant programmer une descente de 3,3 degrés. Un même bouton permettait d'afficher, selon son emploi, deux modes de descente, en angle ou en vitesse. Ce système a été changé après l'accident. De plus, il apparaît qu'il n'y avait pas d'alerte suffisante pour un équipage en situation d'erreur.
Enfin, la cour devra aussi établir si l'absence du système d'alerte de proximité du sol, le GPWS (Ground proximity warning system) non obligatoire à l'époque, constituait une erreur d'appréciation de la part de la compagnie. L'Airbus avait frôlé la cîme des sapins avant de s'écraser au lieu-dit la Bloss. (avec AP)

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