Journée internationale des droits de la femme : la centième rugissante !

Journée internationale des droits de la femme : la centième rugissante !

A l’occasion de la 100e journée internationale des droits des femmes, nous avons décidé d’interroger trois lyonnaises qui, chacune dans leur domaine de compétences, nous éclairent sur les poncifs auxquels elles font face ou sur les problèmes qu’elles rencontrent dans leur vie quotidienne. Selon un sondage Harris Interactive publié mardi dans Le Parsien, 76% des Français estiment  qu’il y a encore beaucoup à faire pour l’émancipation des femmes.

Il reste encore beaucoup à faire. Notamment dans le monde du travail : à poste équivalent, les femmes sont toujours les parents pauvres du salaire, avec une différence qui est en moyenne de 20% en comparaison de ce que touchent les hommes. Ce qui n’est pas le cas au niveau patronal. Et pourtant, créer une entreprise lorsque l’on est une femme relève souvent du parcours du combattant. « Les difficultés se trouvent plus dans la création d’entreprise et l’accompagnement à la création d’entreprise, explique Anne-Sophie Panseri, la responsable à Lyon de l’association FCE, Femmes Chef d’Entreprise. Particulièrement au niveau du parcours à suivre, des portes auxquelles frapper pour obtenir un financement. Je pense qu’il y a encore des freins : savoir si l’entreprise va perdurer, s’il n’y a pas de choix de vie qui vont se faire au détriment de la carrière, regrette-t-elle. Ils craignent un risque supplémentaire sur une entreprise créée par une femme, alors que le potentiel est le même et que l’envie de créer est souvent décuplée par les difficultés rencontrées. Dans les statistiques, les entreprises créées par des femmes durent plutôt plus longtemps que celles créées par des hommes », précise-t-elle.

Des femmes sont plus performantes que les hommes au niveau de leur entreprise. L’analyse vaut également au niveau sportif, mais uniquement pour certains sports : en football, par exemple, les filles de l’OL sont quadruple championne de France de Division 1, double demi-finaliste de la Ligue des Champions féminine et même finaliste en 2010 de cette prestigieuse compétition européenne. Un palmarès comparable à celui des garçons avec pourtant des moyens bien en-deçà des pros masculins. Mais cela, ça reste bien le haut niveau car dans d’autres sports et dans des divisions inférieures, c’est encore le Moyen-Age. Exemple avec le basket et le club du Lyon Basket Féminin. Pour attirer les sponsors et les financements, les joueuses professionnelles jouent en robe depuis le début de la saison et elles sont actuellement en tête de la Ligue 2. Et pourtant, les déplacements en France pour les matchs à l’extérieur se font toujours difficilement. C’est le constat que fait Charlotte Ducoste, la capitaine du LBF. « Nous faisons tous nos déplacements en mini-bus, constate Charlotte Ducoste, la capitaine du LBF. Les garçons du LOU, qui sont au même niveau que nous, en deuxième division, ont un grand bus. C’est un peu dévalorisant. Nous faisons les mêmes déplacements, nous allons aussi loin. Pourquoi ? Je ne crois pas que le problème soit seulement dû au sexe. C’est également un problème de notoriété » élargit-elle.

Un problème que connaissent également les femmes entrées en politique. Pour les élections cantonales des 20 et 27 mars prochain, la loi oblige que les candidats aient un suppléant du sexe opposé. Ce qui ne change rien dans les faits, les assemblées générales sont plus constituées d’hommes que de femmes. Alors fait-on moins confiance à une femme lorsque celle-ci fait de la politique ? Pas forcément pour Thérèse Rabatel, l’adjointe à la Ville de Lyon en charge de l’égalité hommes-femmes et qui pense qu’un homme peut très bien exercer à son poste. « Un jour peut-être un homme pourra avoir le poste d’adjoint chargé de l’égalité femme-homme, se laisse-t-elle aller à espérer. Cela serait un signe que l’on a franchi un niveau supérieur. Sur la Ville de Lyon, c’est un adjoint qui est en charge de l’éducation et de la petite enfance, c’est assez original. Il faut faire un mix. Il ne faut pas en rester au schéma avec des femmes occupant des postes dévolus aux compétences sociales et les hommes les compétences techniques, considérées comme supérieures, car elles touchent à l’économie ou à l’internationale », recadre-t-elle.
Et ce n’est surement pas une journée internationale des droits des femmes qui va changer les mentalités. Antoinette Fouque, l’une des fondatrices du Mouvement de Libération des Femmes, propose d’ailleurs de « faire un Grenelle des Femmes comme il y a eu un Grenelle de l'environnement. »

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