L'Hôtel-Dieu est toujours dans le flou

L'Hôtel-Dieu est toujours dans le flou

Deux candidats sont encore en course dans le projet de rénovation de l'Hôtel-Dieu qui va devenir un hôtel de luxe.

Alors que tout le monde attendait une désignation définitive du projet retenu pour la reconversion de l'Hôtel-Dieu, Gérard Collomb et Alain Collombet (secrétaire général des HCL) ont annoncé vendredi soir que ce sont deux projets qui restent en course. La désignation du lauréat aura finalement lieu dans le courant du mois de décembre. Au départ une quarantaine de groupements s'étaient portés candidats pour obtenir le marché de la rénovation du site de l'Hôtel-Dieu, plus ancien hôpital de Lyon où exerca entre autre Fançois Rabelais, situé dans le second arrondissement. En octobre 2009 cinq d'entre eux sont retenus par le comité de pilotage dirigé par Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon et président des HCL, propriétaires des murs. Entre-temps, un des groupements (Norbert Dentrenssangle) se désiste, laissant la place aux quatre autres: Aerium Properties et les hôtels Fairmont, Eiffage associé à l'hôtelier Intercontinental, ING Convergence et Four Seasons, et Nexity couplé à Hyatt International. Vendredi le comité de pilotage devait désigner un lauréat, il en a donc retenu deux: Eiffage et Nexity. « Ceux deux groupements sont ceux qui touchent le moins au bâtiment et conservent son esprit général » explique Gérard Collomb. Dans un cas comme dans l'autre, les exigences des architectes des monuments historiques et de la Drac ont été pris en compte. Reste maintenant à les départager. Nexity : « Sobriété, Prestige et Continuum » Nexity entend ouvrir l'Hôtel Dieu pour créer un nouveau trans ambulare, c'est à dire en faire une vaste traboule. Son projet porte sur 57 600 m² dont un hôtel de 164 chambres de 23 000 m², des commerces au rez-de-chaussée sur 16 000m² et 12 100 m²de bureaux. L'idée est de conserver l'intérêt présenté par la proximité des parking publics (Bellecour et Fosse aux Ours) et surtout de faire de la face arrière de l'Hôtel Dieu, celle qui donne sur la rue Bellecordière, une oeuvre d'art. L'architecte a donc imaginé d'y dresser un gigantesque mur « d'inspiration végétale et pourvu d'alvéoles qu'un éclairage spécialement imaginé mettra en valeur, afin que les gens qui s'y promènent viennent aussi pour voir la construction ». Aucune extension n'est donc au programme, afin de rester dans la continuité. Eiffage: ouvrir l'Hôtel-Dieu sur le quartier Le bâtiment dont la façade dessinée par Soufflot et couronnée d'un dôme de 32 m de hauteur et si puissant qu'il est devenu l'un des emblèmes de la ville n'est pas un lieu de promenade. Eiffage entend lui conférer cette caractéristique. La rue Bellecordière deviendrait une place animée par des restaurants et des terrasses. Le rez-de-chaussée du quai s'ouvrirait sur des boutiques, et la voirie, à la charge de la mairie, serait alors complètement réhabilitée. Un hôtel Intercontinental luxueux s'implanterait sous le dôme, transformé en lobby accessible à tous. De leurs côtés les vastes cours intérieures deviendraient des lieux de vie habitées de bars. Deux constructions modernes seraient édifiées sur la rue Bellecordière, faisant passer le projet global à 62 000m² (21 000 pour un hôtel de 140 chambres, 13 000 pour les commerces et 15 000 de bureaux). Un projet toujours brûlant Cette présentation était animée. « Ce qui est sûr c'est qu'il n'y aura plus aucun acte médical pratiqué dans le bâtiment de l'Hôtel-Dieu. C'est une condition inscrite dans le cahier des charges des HCL. Nous n'avons pas développé les hôpitaux à Bron et à Lyon Sud pour le refaire ici » met au clair Gérard Collomb. Quand on lui exprime les réserves du cardinal Barbarin pour qui ce lieu devrait à tout prix garder un rapport à sa vocation initiale qu'est l'assistance apportée aux plus démunis, il porté l'estocade: « je suis comme Mgr Barbarin. J'ai à la fois les espérances du ciel et les contraintes de la terre ». Seul le musée devrait être conservé dans tous les cas: 1000m² pour Nexity, 4000 pour Eiffage. Le système de décision a été par ailleurs vilipendé par Denis Broliquier, maire du 2e arrondissement et membre du comité de pilotage. Il s'est abstenu de voter la délibération sur le choix des finalistes, estimant que « comme d'habitude, c'est Gérard Collomb qui décide seul. On apprenait le contenu de la délibération le matin dans les journaux ». Il est lui pour une participation de fonds public à ce projet et affirme avoir reçu plus d'un millier de lettres lui réclamant de conserver l'esprit du lieu, pétition entendue puisque les deux promoteurs encore en liste gardent la totalité des corps de bâtiment. Collomb terminera en assurant que « ce sera un succès, comme pour la Confluence devant laquelle s'extasiait récemment la presse parisienne. » Les négociations sont toujours est il encore en cours, les conditions de financement sont du coup encore classées « secret professionnel », des précisions doivent donc être apportées aux HCL par les 2 derniers groupements. Le rénovateur sera définitivement choisi en décembre. Le début des travaux est prévu en 2012 pour une livraison finale à l'horizon 2014-2016.

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