Un chirurgien stéphanois condamné à 25 ans de prison pour le meurtre de ses parents

Jean-Paul Gournier, un chirurgien stéphanois, a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de ses parents par empoisonnement, jeudi soir, par la cour d'assises de la Loire. Alors qu'il avait toujours clamé son innocence. D'ailleurs il avait lancé aux jurés : "Je suis innocent d'une telle barbarie", avant d'être placé en prison. Son avocat lyonnais, Me François Saint-Pierre, a annoncé son intention de faire appel du jugement et de déposer une demande de mise en liberté.

L'avocate générale Jacqueline Dufournet avait requis 25 années de réclusion criminelle à l'encontre de ce chirurgien, soulignant qu'"il n'est pas de crime plus odieux que de donner la mort à ceux qui vous ont donné la vie, surtout lorsque l'on est médecin". Elle avait décrit la "parfaite mise en scène" du docteur Jean-Paul Gournier qui, selon elle, après avoir injecté une dose mortelle de tracrium, un produit anesthésiant contenant du curare, à son père et à sa mère, a quitté leur villa de Saint-Priest-en-Jarez dans la Loire en laissant le gaz ouvert et un fer à repasser allumé posé sur un rideau.

"M. Gournier ne savait pas que la bouteille de gaz était vide. Si cela n'avait pas été le cas, on aurait conclu à une intoxication au gaz et il ne serait pas dans le box des accusé aujourd'hui", a ajouté Jacqueline Dufournet.

Questions sans réponse
Plaidant l'acquittement, Me François Saint-Pierre a pour sa part souligné que son client, qui a le soutien de son ex-femme, de ses enfants et de sa soeur, doit bénéficier des incertitudes et des questions sans réponse qui entourent le décès de ces deux personnes âgées dont l'une avait fait part de son désir de "partir proprement", en emmenant son mari avec elle.

Mais Me André Buffard, l'avocat d'une soeur d'une des victimes, a relevé que six experts légistes, toxicologues et biologistes ont tous conclu que, compte-tenu de la paralysie rapide des muscles qui suit une telle injection de tracrium, Mme Gournier n'a pas pu faire disparaître la capsule, la seringue et l'aiguille dans le foyer fermé de sa cheminée puis revenir s'installer dans un fauteuil.

Jean-Paul Gournier, chirurgien cardio-vasculaire réputé exerçant dans des cliniques de Saint-Etienne, Montbrison (Loire) et Lyon, qui se trouvait dans une situation financière "désastreuse", selon l'accusation, aurait ainsi voulu toucher l'héritage de ses parents, qui représentait environ cinq millions de francs (762.000 euros) à partager avec sa soeur.

Le 30 novembre 1999, les corps sans vie de son père André et de sa mère Geneviève, âgés respectivement de 75 ans et de 81 ans, avaient été retrouvés allongés sur le canapé et sur un fauteuil de la salle à manger de leur domicile, où Jean-Paul Gournier est la dernière personne connue à leur avoir rendu visite la veille au soir.

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