Education à la pédagogie dans un collège de la Métropole de Lyon

Education à la pédagogie dans un collège de la Métropole de Lyon
LyonMag

La Métropole de Lyon inaugurait un collège rénové entre Villeurbanne et Vaulx en Velin.

Comme souvent mais plus, une atmosphère de bons sentiments mutuels, partagés et réciproques règne lors de cette inauguration du collège Simone Lagrange de Villeurbanne. Jean-Paul Bret, le maire de la ville, rappelle qu’avant sa réhabilitation, ce même établissement s’appelait Jean Vilar, un nom important pour Villeurbanne qui héberge le célèbre TNP : "Troquer Jean Vilar pour Simone Lagrange ne se fit pas sans un pincement au cœur", reconnait Bret. Au nom de l’importance de la mise en avant des femmes dans l’espace public, il a néanmoins accepté la proposition de la Métropole de passer à Simone Lagrange.

Hélène Geoffroy est la maire de Vaulx en Velin : 92% des élèves de Simone Lagrange viennent de Vaulx-en-Velin, alors que le collège ne se situe pas sur la ville.  Bel accord. C’est Eric Desbos - quasi Vice-Président à la Métropole de Lyon - qui s’est occupé de suivre les travaux de rénovation (5 millions d’euros) de ce nouvel ancien collège. Les sols sont beaux, les classes refaites, un CDI superbe rempli de livres neufs et à la page.

En le traversant, Marie-Danièle Campion s’écrie, ravie, : "des manuels correspondant aux nouveaux programmes : c’est parfait". La rectrice - car c’est elle - n’est pas la dernière pour apporter sa pierre à l’atmosphère chaleureuse qui règne ce jeudi pour cette cérémonie : "Ce qui est recherché ici c’est l’école du bonheur", explique-t-elle aux élèves rassemblés dans la cour. "Je veux que vous vous souveniez de ce temps de collège comme un temps merveilleux où l’on vous écoutait, on se souciait de vous".

Avec un peu de pédagogie on arrive à tout.

On a du mal à croire que ce collège soit classé en REP + (réseau d’éducation prioritaire renforcé). Certes, aucun élève n’a l’air de savoir qui est cette Simone Lagrange : "il faut que vous trouviez Lou, en 4ème 3, elle a fait un exposé sur Simone Lagrange" me conseille gentiment une 4ème 2. Mais l’objectif de l’apprentissage du respect de l’autre a l’air quant à lui pratiquement atteint : "Un élève qui va utiliser une injure sexiste, plutôt que de le coller on va lui faire suivre une journée avec une association qui lutte contre la violence faite aux femmes", explique Simon Odier, principal du collège.

Il peut arriver de-ci de-là qu’il faille faire œuvre de pédagogie : "la première année, on a été un peu surpris : on avait ouvert un self et les familles de voulaient pas y inscrire leurs enfants". Ces réticences appartiennent au passé. M. Chenot, professeur d’art plastique, doit aussi se montrer pragmatique face aux élèves : "Il y a parfois une difficulté à montrer les nus dans l’art. Même la Vénus de Botticelli ça peut choquer. Il faut expliquer, accompagner les élèves".

Une fois cela fait, tout est possible : un groupe très motivé a réalisé un portrait de Simone Lagrange de 2 x2 mètres en seulement une matinée. Le résultat est si réussi, que David Kimelfeld - Président de la Métropole - en prononçant son discours devant le portrait qui orne le hall du collège n’hésitera pas à estimer "qu’il en faut des séances de travail et de persuasion envers les élèves pour arriver à un tel résultat". La Rectrice, en professionnelle de l’apprentissage, n’est pas surprise : "c’est simplement de la pédagogie du détour". C’est-à-dire ? "On peut utiliser les maths pour enseigner la musique. On peut utiliser la musique pour enseigner les maths", explique-t-elle avant de rappeler ses échanges sur le sujet avec le célèbre jazzman Didier Lockwood, (mort en février quelques heures après un dernier concert au Bal Blomet à Paris) alors qu’il était président du Haut Conseil pour l’éducation Artistique.

Et soudain c’est le drame.

Alors que les derniers mots du dernier discours ont retenti, et alors que la cérémonie d’inauguration parait terminée, le Principal annonce qu’un représentant des parents d’élèves souhaite prendre la parole. Brisant le silence amical, des mots durs volent alors dans le hall : "promesse de sécurisation des abords du collège promis, non tenue", "ralentisseurs mobiles non installés depuis juin 2017". Alors brutalement, l’unité des élus vole en éclat. Hélène Geoffroy se défausse : "du côté de Vaulx en Velin nous en avons mis sur l’avenue d’Orcha, mais je ne sais pas ce qui s’est fait du côté Villeurbanne" (elle le répète deux fois). Le maire de Villeurbanne semble perdu dans de profondes pensées. Eric Desbos fait remarquer qu’il n’est pas Vice-Président chargé des ralentisseurs, en un mot qu’il n’est pas Vice-Président de la voirie (il ne cite pas Michel le Faou).

Le représentant des parents n’en démord pas. Il veut savoir quand il pourra compter sur ses ralentisseurs. La tension est extrême. David Kimelfeld reprend alors le micro. Il assure que le problème est en cours d’étude, qu’on compte les voitures qui passent pour savoir quelle est la meilleure mesure à prendre. Quelques minutes plus tard, le même David Kimelfeld arpentera de long en large la rue du collège en maugréant : "c’est vrai qu’il n’y a pas de passage piétons là, ça va pas ça". Mais à cet instant là, dans le hall du collège, la tension retombe. Le représentant des parents s’est senti écouté, il remercie l’ensemble des élus. Tout le monde part boire un verre de l’amitié.

Avec un peu de pédagogie, tout s’arrange, même chez les adultes.

@lemediapol

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2 commentaires
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zizou le 07/09/2018 à 12:46

peut etre c est important de signaler ce probleme quand il y a eu un enfant de enverser par une voiture

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cestnormal le 07/09/2018 à 09:44

Les pincements au coeur il serait peut étre judicieux d'en avoir aussi pour d'autres sujets et notemment pour les trafics qui se passent un peu partout dans la ville en toute impunité et plus particuliérement devant l'Ecole de Musique

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