Judiciaire
Février 2008
Le procureur du tribunal correctionnel de Bonneville a requis 6 et 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de deux cadres d’un magasin Carrefour de Sallanches en Haute-Savoie. Les deux hommes sont poursuivis pour harcèlement moral par deux salariés : Stéphane Tagliavacca qui a déposé plainte en juillet 2002, et Danielle Etien qui reproche à son supérieur de l’avoir humiliée à plusieurs reprises, notamment en lui faisant porter des palettes de marchandises alors qu’elle souffrait du dos.
Quant à Stéphane Tagliavacca, il a dénoncé des pressions incessantes de la part de ses supérieurs : il aurait été suivi, et convoqué plusieurs fois par semaine. Sa direction l’aurait appelé chez lui pour lui demander des comptes et lui aurait supprimé des jours de congé. Plusieurs salariés de Carrefour ont confirmé que Stéphane Tagliavacca était bien noté jusqu’à ce que la direction du magasin change.
A cause de ces pressions, Danielle Etien et Stéphane Tagliavacca étaient devenus dépressifs avant d’être mis en arrêt de travail pendant plus d’un an.
Et le procureur, Michel Belin a été particulièrement dur durant sa plaidoirie en déclarant : “deux vies ont été détruites”. Il a aussi requis 2 000 euros d’amende.
Mais les deux cadres de Carrefour se sont défendus : “Les rayons de Stéphane Tagliavacca étaient dans un état lamentable et il ne respectait pas ses horaires de travail”, a expliqué l’un d’eux en ajoutant : “les autres cadres faisaient entre 50 et 55 heures de travail par semaine, pas lui. Etre cadre, c’est pas des horaires, c’est une fonctio