Le Lyonnais Charles Hedrich s’apprête à braver les glaces de l’Arctique

Le Lyonnais Charles Hedrich s’apprête à braver les glaces de l’Arctique
Charles Hedrich - DR

Charles Hedrich fait partie des ces aventuriers au CV impressionnant.

A 55 ans, ce natif de Lyon a déjà réalisé de nombreux exploits : ascension de l’Everest, tour du monde à la voile en solidaire, Paris-Dakar à moto ou encore la traversée du Pôle Nord jusqu’au Groenland. Il se lance à présent dans un nouveau défi, une première mondiale : le passage nord-ouest de l’océan Arctique à la rame. "C’est le passage qui permet de relier le Pacifique à l’Atlantique, par le grand nord", explique Charles Hedrich. Il part ce samedi, direction le détroit de Bering, la pointe ouest de l’Alaska. Puis il prendra la mer, dès que le temps le lui permettra.

Charles Hedrich a grandi dans le 6e arrondissement de Lyon. Élève au lycée du parc, il est ensuite devenu officier de la Marine marchande. Une vie professionnelle bien remplie, il a débuté ses aventures il y a seulement dix ans. Soucieux de la protection de l’environnement, il souhaite aujourd’hui donner un écho pédagogique à ses exploits. "Dans le cadre de cette expédition je suis directement lié aux changements climatiques, poursuit l’aventurier. Il y a encore une dizaine d’années, une expédition à la rame sur le passage du nord ouest, n’était même pas envisageable. Aujourd’hui si j’espère y arriver c’est parce que la banquise fond".
Pour sensibiliser les jeunes contre la fonte de la banquise, le réchauffement de la Terre et la pollution, Charles Hedrich parcourt les écoles, les collèges et les lycées.

Il part donc ce samedi rejoindre son bateau, qu’il aime appeler "le rameur des glaces". "Il est extrêmement léger (160 kg), donc je peux le transformer en traineau en le tirant avec un harnais si je rencontre de la banquise, continue-t-il. Autre avantage : il est indestructible, je ne peux donc pas être broyé par les glaces".

Quant au parcours, il le connait déjà. Il l’avait déjà emprunté, il y a quelques années à la voile. Mais les dangers sont toujours imprévisibles. Selon Charles Hedrich, l’ours en est un. "C’est un réel danger, donc je suis armé. Il y en a beaucoup lors de la fonte de la banquise, car les phoques sont plus faciles à attraper pour eux. Il y aussi les orques, le danger est moindre mais il existe". Autre danger et non des moindres : le temps. "Il faut vraiment éviter un temps avec beaucoup de vent qui me pousserait vers la banquise, surtout si je me trouve face à des falaises". Pour cela l’aventurier lyonnais dispose de données météo. "En ce qui concerne la banquise et le vent, les prévisions sont assez fiables, mais en ce qui concerne les courants, c’est très mal maitrisé et c’est assez aléatoire. Surtout qu’à la rame, il suffit d’avoir un courant de 3 ou 4 km/h face à soi et ça devient extrêmement gênant".

Cette expédition, Charles Hedrich va la réaliser seul. Ou presque. "Je pars seul dans un premier temps, mais je vais faire une dizaine de haltes dans des petits villages Inuits. Sur certaines étapes, je serai probablement plus efficace seul, mais sur les étapes où il y a le plus d’engagements liés aux glaces ou aux courants, je serai accompagné d’un équipier". Ils seront trois à venir ramer, à tour de rôle : son fils, Arnaud Tortel avec qui il avait déjà fait une expédition au Pôle Nord ou bien Bernard Muller, qui l’avait accompagné sur l’Everest. Seul impératif : être sorti du passage avant fin septembre. "Même si la banquise fond, le froid commence à nouveau à arriver aux alentours de fin septembre", poursuit-il. La banquise se reforme, au risque d’être piégé dans la glace.

Une expédition qui demande donc des ressources physiques impressionnantes. Pourtant Charles Hedrich ne suit pas une préparation digne des plus grands athlètes. "Sur des expéditions comme celle-ci, il est important de partir en forme. Mais il y a presque plus de risques de partir trop affûté que pas assez. L’expédition est tellement longue que j’ai le temps de m’échauffer", raconte-t-il. Grand sportif, il avoue privilégier les sports qui l’amusent. Exit donc les heures de rameurs confiné dans une salle de sport, Charles Hedrich préfère les sports de plein air comme le ski, le tennis ou encore le vélo.

Il est possible de suivre l’aventure de Charles Hedrich sur son blog http://charleshedrich-nordouest.blogspot.fr/

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grandpapy83 le 22/07/2013 à 16:05

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