LyonMag : Comment vous est venu l'idée d'écrire "Accepter le conflit pour adoucir sa vie" ?
Franck Martin : J'ai écrit mon premier bouquin en 2008. Tous les sujets autour desquels je tourne, ce sont des sujets qui touchent à la bienveillance, à l’optimisme, au bonheur, à l’innocence, c’est vraiment, c’est ce qu’on appelle le feel good.
En fait, c’est venu naturellement, c’est vraiment le fil conducteur de tout ce que je fais depuis maintenant 35 ans. Je travaille beaucoup en matière de communication, mais communication au vrai sens du terme, je parle de la relation humaine. Je fais ça depuis toujours, à la fois dans les entreprises, dans les équipes de sport de haut niveau. J’ai eu la chance de bosser avec des gens, avec des équipes, dans le football, dans l’automobile, dans le tennis.
Et à un moment, je me suis dit que c’était vraiment intéressant d’aller encore plus encore au bout des choses et de démontrer que la notion de conflit, loin d’être quelque chose de négatif, c’est au contraire quelque chose de positif. Donc c’était un petit peu l’aboutissement de ces réflexions que je mène depuis maintenant une bonne trentaine d’années.
Vous avez la chance de voir le conflit sous le spectre du positif. Mais pour la majorité des gens, ça fait peur. C’est négatif. Et le conflit, il peut gâcher la vie des gens, que ce soit un conflit personnel, professionnel ou même en allant acheter son pain…
On peut même, dans le cas d’accrochage automobile, avoir des conflits qui dégénèrent et qui peuvent coûter la vie à quelqu’un. Le nombre de meurtres comme ça, sous émotion, avec un coup de poing dans la figure ou un coup de bâton, ne serait-ce que parce que quelqu’un nous a fait une queue de poisson... Bien sûr, c’est assez terrible. C’est-à-dire que la difficulté du conflit, c’est que tout le monde le voit comme un instrument, quelque chose qui est une résultante négative parce qu’on est toujours dans l’émotion. Et effectivement, quand on a ces montées d’émotions, on ne sait pas les gérer.
Et en fait, ce dont je me suis rendu compte, au fur et à mesure de ces réflexions, c’était qu’en fait, personne au monde n’attaque gratuitement. Tout le monde se défend de quelque chose. Et c’est ça qui est terrible. C’est-à-dire que quand vous avez le connard qui sort de la bagnole et qui vous attaque, c’est parce que lui-même s’est senti attaqué.
Vous en parlez dans le livre, avec une anecdote à vélo…
Je débouche d’un chemin sur une route avec mon VTT. Au loin, je vois qu’il y a une voiture qui arrive mais que j’ai le temps de passer. Et au moment où je passe, l'automobiliste est mort de trouille. Il klaxonne comme un fou. Et moi, en passant, je lui fais un signe de la main du genre "Allez, calme-toi, y a que dalle."
Je continue ma balade. Et le type fait un grand tour sur la route pour récupérer le chemin. Il arrive à fond, dérape devant moi et il descend de la bagnole, pour en découdre.
Donc moi, je lui dis : "Pardonnez-moi, je voulais pas du tout vous faire peur, mais simplement sachez qu’il y avait un trou dans la haie et que j’avais effectivement vu que j’avais le temps de passer, ça vous a sans doute fait peur". Et le type s’est calmé.
C’est cette gestion de l’émotion que vous mettez au centre du livre ?
On est toujours sous le coup de l’émotion. On n’arrive pas à se rendre compte que c’est elle qui nous rend dingue. Avec l'émotion, on a toujours l’impression d’avoir été attaqué d’une manière ou d’une autre. Et le premier réflexe, effectivement, c’est de défoncer l’autre.
Et moi, ce que j’essaie de dire au travers de ce livre, c’est que le conflit est toujours, mais toujours, causé par, au départ, une problématique, quelle qu’elle soit, qui est ensuite immédiatement suivie d’une incompréhension, qui amène souvent un désaccord, qui amène une fermeture, et qui amène un affrontement.
Le simple fait d’imaginer vivre sans conflit est complètement utopique, puisque le conflit, c’est une rencontre qui a mal tourné. Et donc, ce que j’explique, c’est qu'il faut apprendre à rencontrer l'autre.
Mais ça demande un vrai effort pour beaucoup de personnes. Il y en a même qui ne vivent que par le conflit, qui cherche à le provoquer !
Ça demande de l’apprentissage. En fait, personne ne nous apprend à rencontrer. Personne ne nous apprend à être en relation avec le monde. À l’école, on nous apprend les mathématiques, le français et l’anglais, l’histoire géo, c’est très bien, et les sciences nat. Pourquoi pas ? C’est vachement important d’avoir de la culture générale.
Mais la première des choses qu’on doit nous apprendre depuis tout petit, c’est justement à rencontrer l’autre et à être dans la relation. Car malgré notre communauté biologique et neurologique, puisqu’on est globalement tous foutus pareil à quelques différences près, on voit le monde de manière totalement différente. Et il faut apprendre à en parler.

Accepter le conflit pour adoucir sa vie
Editions Eyrolles
parlez en à Zelensky !
Signaler RépondreAvis partagé.
Signaler RépondreLe conflit est une mauvaise éducation, et un laxisme une démission de ceux censés etre les sanctionneurs, parents état justice, a force de mettre de « l’apaisement » a toutes les sauces on se retrouve a vivre avec des sauvages de toutes conditions sociales, des élus au plus humble on a des incultes qui ne possèdent pas le vocabulaire nécessaire pour pouvoir avoir un dialogue, ni respect ni consideration de l’autre.
Signaler Répondredes elus qui en guise d’avenir et programme conflictualisent tout et insultent, si ce n’est pas le chaos c’est la judiciarisation des conflits, a l'école dans les facs le summum n’est ni l'échange d’idées, ni la communication c’est l’interdit et le conflit, la communication pacifique est possible lorsque les règles et limites sont clairement posées, dépasser les limites doit entraîner sanctions et on arrete les excuses et la com bisounours. Ce siecle sera violent on echapera pas a une explosion de ras le bol.
Moi j'ai lu plusieurs bouquins qui remettent sérieusement en doute la fameuse éducation "positive" et les conséquences que cela a chez les enfants.
Signaler RépondreCe monsieur est un peu un monsieur "bisounours"
Bien entendu le "dialogue" est important parfois impossible vu le niveau culturel des gens en face ... mais la fermeté et la sévérité de la sanction est aussi primordiale.
Je retrouve là une pensée des "Pédagogistes" des années 70/80 qui ont amenés à l'écroulement du système éducatif actuel.
les écolos et leurs alliés devraient lire ses livres...
Signaler RépondreAllez expliquer tout ça aux parents des délinquants mineurs...
Signaler RépondreLe conflit ils ne vivent que pour ça de générations en générations.
De toute façon avec ces gens le dialogue est impossible ils le prennent comme une agression ces ânes.