Buralistes braqués: "Si nous répliquons ça sera l’escalade, type Chicago"

Buralistes braqués: "Si nous répliquons ça sera l’escalade, type Chicago"
Jean-Pierre Teindas - LyonMag/JazzRadio

Jean-Pierre Teindas, président départemental de la confédération des buralistes était l’invité de Jazz radio mercredi pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.

Les buralistes sont vent debout. Victimes d’une vague de braquages, parfois très violents, sur l’agglomération lyonnaise, les professionnels sont désabusés. "Les braqueurs ont trouvé le filon facile, peste Teindas, un brin désabusé. Nous sommes un commerce où nous avons beaucoup d’argent liquide." Et aujourd’hui, c’est un "sentiment d’angoisse" qui domine chez les buralistes, "à chaque fermeture et ouverture de nos commerces", précise le président confédéral du Rhône.
Quid des caméras de surveillance ? "Elles sont efficaces pour les cambriolages mais pas pour les braquages", réplique Teindas.
Le problème tient plus au mode de fonctionnement de ces commerces, qui drainent énormément d’argent liquide. "Je suggère que nous dématérialisions à outrance les encaissements avec la carte bancaire", explique-t-il. Et développe. "Aujourd’hui, nous avons un taux de carte bancaire très élevé, qui tourne à 0,6%. Nous avons en plus 6% de remise sur le tabac, détaille-t-il. C’est invivable, nous ne pouvons pas prendre la carte bancaire à n’importe quel prix."
Moins d’outils de sécurisation pure mais plus de moyens pour éviter le plus possible les transactions en argent liquide. "Je demande que l’Etat assume ses responsabilités, et qu’il prenne en charge les frais de carte bancaire pour l’encaissement de produits qui sont des produits d’Etat", propose Teindas. la demande a été transmise au préfet et à l’Etat, mais le buraliste ne se berce pas d’illusions. "L’année dernière, on nous a assuré que les banques renégocieraient les taux bancaires. Ce qui n’a pas été fait", regrette-t-il.
La préfecture du Rhône, qui avait lancé en février dernier une série d’entretiens avec les professions exposées à la délinquance, a pourtant mise en place des mesures spéciales pour Noël. "J’ai encore vu Mr le Préfet de Police vendredi, glisse-t-il. Il m’a assuré que deux brigades de CRS se positionnaient sur Lyon pour les fêtes. Mais on ne peut pas mettre un gendarme devant chaque bureau de tabac."
Il faudra pourtant sortir les buralistes de l’ornière en proposant des solutions, pour éviter que la situation ne dégénère. "Certains confrères ont des armes à feu mais ne veulent pas s’en servir. Ce serait l’escalade. Si nous en venons à utiliser des pistolets, les malfaiteurs débarqueront avec des mitraillettes. Ce sera l’escalade, la fusillade type Chicago", prédit-il.
Mais si le scénario catastrophe n’est pas encore à l’ordre du jour, les professionnels ne lâcheront pas prise. "Il y a un sentiment de révolte. Nous arrivons à la limite de l’explosion de la profession. Beaucoup d’adhérents me disent ‘s’il faut qu’on descende dans la rue, qu’on casse, on le fera’", prévient-il.

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tabac

1 commentaire
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toctoc le 21/12/2011 à 17:57

Encore une fois GUEANT a raison tout cela passe par une immigration choisie CQFD

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