L’un gardera pour la postérité le surnom de Petit prince de Gerland,
formant un infernal trio avec Serge Chiesa et Bernard Lacombe, quand
Lyon n’était encore que la banlieue de Saint-Etienne en football.
L’autre restera à jamais dans l’histoire du club quand, sur une contre
attaque lancée par l’impétrant Juninho, un soir de mai 2002, il s’en
allait lober Guillaume Warmuz pour donner à l’OL le but du 3-1 et offrir
le premier titre de champion de France au club. Les sept années
suivantes ont été cousues d’or. Aujourd’hui, l’OL est redevenu un club
de première moitié de tableau. Et la désillusion de Nicosie mercredi
permettra au moins de reposer les bases, sans s’accrocher à la nostalgie
d’un gloire perdue, maintenue artificiellement par un parcours en
Champion’s league.
Ces fondamentaux, il faudra de nouveau les maitriser samedi soir contre
Lille. Même si les blessures de Chypre sont encore douloureuses. Fleury
di Nallo, s'avoue "peu confiant" avant la réception du champions de
France en titre. "Ce match est capital mais l'effectif est épuisé. Je ne
sais pas s'ils seront capables de réagir et de passer à autre chose.
S'ils se remettent dans le circuit, ça va, sinon, la troisième place
s'envole", argumente l'ex-attaquant lyonnais. Et sans Ligue des
Champions, "ça va changer la donne pour l'année prochaine", glisse di
Nallo. Pierre Laigle est évidemment très déçu. C’est sa génération qui a
contribué à amener l’OL au sommet. "Cette élimination fait mal",
confie-t-il. Pour lui, c'est au match aller que l'Olympique Lyonnais
aurait dû "faire la différence". "Ils en avaient l'opportunité mais
n'ont pas su la saisir", peste-t-il. Et selon lui, l'équipe de l’APOEL
Nicosie "a été bien meilleure" au retour.
Si l'OL est en mauvaise passe en ce moment, d'autres problèmes s'ajoutent aux performances sportives médiocres : l’effectif et les ressources. Fleury Di Nallo n'a pas peur de le dire, "l'effectif a montré ses limites, il faut en changer". "Des joueurs doivent partir", tranche-t-il. Des décisions seront certainement prises lors du prochain mercato de cet été. Et quand Di Nallo évoque Lisandro et Lloris qui pourraient être "vendus", Laigle mentionne le cas Gourcuff. "Il y aura des interrogations sur Yoann. Est-ce qu'il confirme son talent ou pas ? Ce sera la question que devront se poser les dirigeants de l'Olympique Lyonnais." Sans oublier les marges de manoeuvre financières réduites. Car si le Paris Saint-Germain a des investisseurs étrangers très puissants comme les Qataris, ce n'est pas le cas du club rhodanien. "Ce n'est pas négligeable d'avoir de gros investissements. Cela porte ses fruits avec l'équipe parisienne qui est actuellement en tête du classement", explique Laigle. Celui qui détient encore le titre de meilleur buteur de l'OL est entièrement d'accord : "Des gens qui amènent de l'argent ça serait bien, surtout avec un nouveau stade qui se construit".