Jean-Marc Chanelet, ancien joueur de l'OL : "Aulas voulait faire des bénéfices. Opération réussie"

Mardi soir à minuit, le mercato estival s'est terminé pour l'Olympique Lyonnais. Bilan : onze départs dont cinq de titulaires en puissance et 4 arrivées. Un ratio inégal qui s'explique par les difficultés financières du club rhodanien. Pour Jean-Marc Chanelet, quoi qu'on en dise, le contrat est rempli : "c’était ce que voulait faire Jean-Michel Aulas, d’abord vendre et effectuer des bénéfices. Le club a enregistré entre 8 et 10M d’euros de bénéfices. Donc l’opération est réussie".

Avec ce budget transferts minime, les recruteurs lyonnais ont dû viser un autre type de joueur que celui qui était courtisé ces dernières années : "Il a fallu recruter malin. Le meilleur exemple c’est celui de Steed Malbranque qui a fait une bonne rentrée. Pour s’adapter, il fallait trouver des joueurs pas très connus mais qui ont un potentiel intéressant pour parer les départs.", explique l'ancien arrière droit.

Et cette stratégie de recrutement rappelle de bons souvenirs au joueur deux fois champions de France avec Lyon : "L’OL avait fait ça dans la période fin 90-début 2000. Et on voit où ça les a menés. Aujourd’hui ils n’ont pas le choix. Je pense que certains jeunes vont pouvoir pointer le bout de leur nez. Et, comme les Benzema et les Ben Arfa en leur temps, Grenier et Gonalons actuellement, pourront ensuite représenter une plus-value pour le club."

Les départs ont été légions et l'OL peut paraître affaibli par rapport à ses adversaires. Mais Jean-Marc Chanelet se veut rassurant :  "On perd Lloris qui est un très bon gardien mais on a Vercoutre derrière qui est bon. On perd Källström qui était important car il pouvait jouer à plusieurs postes. Pour le remplacer on prend Mvuemba mais qui n’est pas dans le même registre. On perd Cris mais lui ca devenait plus difficile. Donc il y a l’analyse qu’on peut faire sur le papier et celle qui se verra durant la saison."

Le début du mercato lyonnais aura été marqué par la sortie médiatique de Jean-Michel Aulas qui souhaitait le départ des "pharaons", des "dinosaures". Comprendre Michel Bastos, Cris, Källström et Cissokho. Selon Jean-Marc Chanelet, la déclaration a eu l'effet escompté : "Aulas il sait communiquer, il sait passer des messages. Son objectif était de réduire la masse salariale. Ça a du froisser les personnes concernées, Cris et Källström sont partis, seul Bastos est resté. Mais on se rend compte que ca a peut-être piqué le Brésilien et qu’aujourd’hui, il est bon."

Si l'OL peut faire illusion en championnat, l'effectif pourrait avoir du mal à enchaîner les matchs de coupes : "L’Europa League elle risque de peser car il y a beaucoup de matchs à faire, le jeudi. Il faudra ensuite rejouer le samedi ou le dimanche en ligue 1. On sait que c’est une compétition qui n’est pas simple. Les jeunes devront répondre présent. Et s’il n’y a pas de blessure ou de méforme, il faudra que ça passe avec cet effectif."

L'équipe française qui a rythmé le mercato français, c'est bien sûr le Paris-Saint-Germain. A coups de dizaine de millions d'euros dépensés, le PSG a assommé la concurrence. L'OL peut-il espèrer le titre ? : "(rires) Sur le papier on va dire non. Après il y a la réalité du terrain. Vous avez vu que Paris plafonne. Mais quand la grosse machine va se mettre en marche… Toutefois les points perdus ne se rattrapent pas facilement. Lyon aujourd’hui a de l’avance, la confiance sera là. Ils peuvent  jouer les trois, quatre premières places", souligne Jean-Marc Chanelet.