Hippolyte, la lyonnaise qui photographie les culottes des filles

Hippolyte, la lyonnaise qui photographie les culottes des filles
Crédits photos Chloé Prigent

La jeune photographe a accepté de se livrer pour LyonMag, au moment où elle expose à Montréal.

Crédits photos Chloé Prigent
Crédits photos Chloé Prigent

C’est une belle histoire que celle de Chloé. Car naturellement, Hippolyte, ce n’est pas son véritable prénom. "Quand j’ai commencé, mon père m’a fait comprendre que sur Facebook, il valait mieux que je change de prénom. Du coup j’ai choisi celui d’Hippolyte, en hommage à Hippolyte Bayard, un pionnier de la photographie, et à une reine amazone qui s’appelait comme ça", avoue la jeune femme de 20 ans, qui, avec ses photos de femmes en culotte, s’est fait un nom, déjà. Il faut dire que tout a commencé d’une bien étrange façon : "c’était vraiment de façon innocente. Un soir, alors que je devais faire un rapport de stage pour mon école de photo, je m’ennuyais tellement que je me suis mise à regarder mes photos. Je suis tombé sur une de moi en culotte, et je me suis dit que j’allais photographier mes amies de la sorte. On ne l’a jamais fait, mais avec elles on avait prévu de faire un poster de nous en culotte, pour rigoler !".

C’est alors que Chloé-Hippolyte commence à photographier ses copines en petite tenue, et à publier les clichés sur Facebook. Nous sommes en septembre 2011. Cette idée prend dans le cercle d’amis de la jeune photographe, les photos s’enchaînent. "A cette époque là, en arrivant à Lyon pour mes études, je faisais tous les plans photos que je trouvais. Des photos de soirées ou de défilé de mode, vraiment tout. Du coup, j’étais en contact avec plusieurs professionnels", explique-t-elle. Et parmi ces pros, il y a Benoît, de l’agence Milk And Mint. "Tout de suite, il m’a contactée pour me demander si c’était une série. Je lui ai expliqué que c’était avant tout pour le plaisir, mais il m’a expliqué qu’il y avait moyen de faire quelque-chose. Il m’a même dit que le mois suivant j’exposerai au Carmen, à Paris. Et c’est ce qui s’est passé ! Il y a immédiatement plus cru que moi."
L’histoire est donc lancée, et une page Facebook dédiée aux photos de Chloé est créée. Aujourd’hui, c’est elle-même qui la gère. Et 6 607 personnes "likent"



A partir de là, tout s’enchaîne.  "Je rencontrais des filles en soirée, et de blabla en blabla elles me demandaient de les photographier en culotte. Au début, je serrais vraiment sur la culotte, puis au fur et à mesure j’ai élargi le cadre » précise Chloé. « Les gens m’ajoutaient même sur Facebook pour que je les photographie !" Aujourd’hui, elle a 200 mails en attente dans sa boîte de réception…
Pour les questions techniques, tout est d’une simplicité quasi infantile : "les filles choisissent la culotte qu’elles veulent, un lieu, on s’y donne rendez-vous et on shoote, ça dure rarement plus d’un quart d’heure. Parfois c’est chez elle, ce qui est très gênant pour moi, parfois c’est à l’extérieur. Je ne prends pas plus de 10 clichés par séance avec mon appareil, sans trépied. C’est un Reflex amateur qui va bien, un Canon 550D. Je ne me mets pas à plus de 3 mètres d’elle, et je photographie toujours de face, sans le visage", raconte la Lyonnaise. "Le fait qu’on ne voit pas leur visage rassure les filles, ça leur permet d’oser se laisser prendre en photo en culotte. Avoir juste leur corps avec leurs mains, ça me permet de conserver leur caractère. La façon dont la fille se tient en dit long. Le visage c’est plus compliqué, il faut poser et se maquiller, c’est long. Moi je ne veux pas que ça dure. Je veux que ça reste rapide. Si elle est gênée, elle est gênée. Si elle est trop à l’aise, elle est trop à l’aise. Il faut que ça reste comme ça, je ne veux surtout pas trop de préparation".
Et pour cause, sur la soixantaine de photos déjà réalisées, une majeure partie l’a été en extérieur, donc en public : dans le métro, au parc de la Tête d’Or, à Fourvière, sur les quais de Saône, sur la passerelle du Collège, dans une laverie des pentes, dans un jardin de la Croix-Rousse. "Je me souviens qu’aux Minimes un jour, il y avait trop de monde pour qu’on puisse le faire, du coup on s’est baladées toutes les deux pour trouver un endroit plus discret. En fait, c’était les journées du patrimoine…", s’amuse-t-elle. "Pour la photo dans le métro, le modèle voulait absolument une rame en mouvement derrière elle, donc il fallait attendre le passage. On était à la station Jean-Jaurès. Le métro arrive, elle baisse son pantalon, je mitraille en rafale. Cette fille a eu beaucoup de courage de faire ça. D’ailleurs, une mamie est venue nous voir pour nous dire que les agents TCL allaient arriver et qu’il valait mieux pour nous y aller !"
Et Chloé ne fait pas que ça pour le plaisir, elle y met un vrai sens "sociologique" : "l’idée c’est que la femme du 21e siècle est une femme qui s’assume. La preuve, j’ai des demandes de mamans et de mamies qui peut-être n’auraient jamais osé faire ça il y a quelques années. Je ne veux vraiment pas que ça devienne du voyeurisme, je veux que ça reste un acte de courage. D’ailleurs certaines ne soulèvent qu’un côté  de leur jupe ou de leur robe, d’autres au contraire soulèvent tout très haut."
Et elle conçoit son œuvre comme une entité à part entière : "une de mes photos prise seule n’est pas parlante. Je fais un travail de quantité, c’est la somme d’entre elles qui m’intéresse.  C’est aussi une façon de montrer que nous ne sommes pas toutes des filles de 25 ans, taille 36. Il m’est arrivée de faire des photos avec une fille toute mince et une plus forte à côté, et à chaque fois les commentaires étaient les mêmes : whaou qu’elles sont belles !".



Alors forcément, une question s’impose : mais où sont les garçons ? "Je ne veux pas faire les garçons, ça ne m’intéresse pas. Je trouve que ça n’a pas le même impact du tout. Et puis moi, tous les garçons que je connais, ils ne font pas attention à leurs sous-vêtements, c’est souvent leu maman qui leur achète des caleçons ! Pourtant on me le propose énormément. C’est fou le nombre de photo de mecs en caleçon à macarons que je reçois ! Ca me fait bien rire. Au début, je recevais même tous les jours des MMS de caleçons et de slips sur mon portable, c’était gênant. Certains de mes amis m’ont aussi dit, pour se moquer, qu’ils allaient eux aussi faire une série et qu’ils appelleraient ça "les petits caleçons de Bob"", lâche-t-elle dans un grand sourire.
Pourtant ses fans le savent, il y a des garçons dans ses séries. "J’ai fait quelques couples, c’est rigolo, j’en republierai au printemps prochain. Mais les garçons sont beaucoup plus gênés que les filles pour poser. Ils cherchent où mettre leurs mains, se demandent comment enlever leur pantalon ou s’ils doivent soulever leur tee-shirt, il faut vraiment les détendre." La jeune femme confie également, timide : "je ne considère pas que ce que j’ai fait est érotique, car je montre de corps c’est tout. Mais c’est vrai que j’ai peur du regard des hommes. Sur Facebook par exemple, je supprime les commentaires des beaufs qui parlent du physique et pas de la photo. Mais c’est assez rare que ça arrive. Par contre certains "vieux" n’hésitent pas à me demander des contacts pour des photos de lingerie. Ca c’est dégueulasse..."
Du coup pour la suite, Chloé souhaite ouvrir sa série aux femmes enceintes, et aux dames plus âgées. Pourquoi pas même partir le faire à l’étranger ? "Je n’ai pas beaucoup de métisse pour le moment, pourtant j’aimerais en faire. Dans l’idéal, j’aimerais bien aller voir les culottes en Afrique, mais pour cela il faut que je travaille pour gagner de l’argent. On verra plus tard, pour le moment je cherche du travail."

Et son père dans tout ça ? Comment un homme appréhende-t-il le fait que sa fille de 20 ans passe une partie de ses journées à photographier des femmes de tous âges en sous-vêtements ? "Il me suit ! coupe tout de suite Chloé. Il adore, il me trouve même des cinquantenaires pour faire des photos. Il regarde tout le temps ce qui paraît sur moi dans la presse ou sur internet. Quand je suis passée au Zapping de Canal Plus grâce au reportage de France 3, il n’en pouvait plus ! Moi-même je ne l’avais pas vu mais il était fou de joie. Depuis un an, tous les matins quand il se lève, il va même cliquer sur une vidéo à propos de moi sur le site de Rue89 pour qu’il y ait une vue de plus !"
Du haut de ses 20 ans, la jeune passionnée est même parvenue à un constat quasi ethnologique : "j’ai remarqué que l’on porte de moins en moins de string, alors qu’il n’y a encore pas très longtemps, la plupart des femmes en mettaient. Moi, j’en ai photographié une seule qui en portait un, car elle le trouvait joli… mais elle avait quand même mis une culotte pour derrière, au cas où…"

20 ans donc, mais déjà une expérience internationale : depuis le mois dernier, Chloé est exposée à Montréal, au musée de la femme du Québec. "Je n’avais jamais pris l’avion avant, et quand la directrice m’a appelée pour me demander si j’étais prête à venir, j’ai cru à une blague. J’y ai passé trois semaines incroyables." 29 des photos de notre Lyonnaise y sont exposées jusqu’au 20 février dans une salle qui imite une rue avec des lampadaires, le tout dans la partie de l’exposition intitulée "Femme au 21e siècle". D’ailleurs, comme si c’était fait exprès, l’exposition s’appelle… "Culottées".
Un musée de Grenoble vient également de se rapprocher de Chloé, tout comme des magasins de prêt-à-porter et une célèbre enseigne de grands magasins. Dernière chose, pour ceux qui lui posent la question sur internet : Chloé a un petit-ami. Un garçon qui ne l’accompagne pas dans ses séances mais qui s’empresse de lui demander des détails dès qu’elle est de retour.

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7 commentaires
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Nino le 17/11/2012 à 16:48

l'idée est bonne, elle devrait aussi faire les garçons maintenant....

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Violaine Dumont le 08/11/2012 à 10:08

Et surtout quel intérêt de prendre des culottes en photos ?!

Sûrement que certains hommes y trouveront leur compte ...

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thebestof69 le 07/11/2012 à 22:58

on ose appeler ça de l'art...mdr..
finalement on constate qu'une fille qui fait ce genre de truc c'est une artiste et si c'est un homme c'est un pervers...
on découvre l'exhibitionnisme grandissant de la gente féminine.

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Lejaby le 07/11/2012 à 17:30

Si c'est pas des Lejaby alors non / Made in France on a dit n'est-ce pas ? :-)

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beuahr le 07/11/2012 à 16:43

c'est peut être pas le but (encore que faut pas me faire croire que ça ne lui est pas passé par la tête) de faire du sexy, mais c'est clairement le cas et c'est bien pour ça que ça plait.

je note que y a que des jeunes filles bien foutues sur ces photos.
qu'elles fasse la même chose avec des vieilles et des grosses et je gage que je succès sera bien moindre.

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Antoine le 07/11/2012 à 15:54

quand quelqu'un a une bonne idée, il faut le pousser! bravo cocotte, très beau et très sex, meme si c'est pas le but :)

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romain le 07/11/2012 à 14:15

Joli projet !

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