Ce dernier avait fait le lien entre le cancer mortel de cet ouvrier et les
fumées toxiques du bitume. La société qui l'employait, Vinci-Eurovia, était
alors condamnée pour "faute inexcusable". Mais Vinci-Eurovia avait fait appel,
déclarant que le cancer de la peau de l'ouvrier et le bitume n'avaient
aucun lien.
Mardi, la cour d'appel de Lyon a finalement pris une décision historique
qui pourrait faire jurisprudence.
Me Rinck, l'avocat de la famille
Serrano Andrade, a salué un jour "à marquer d'une pierre blanche. Car il
confirme un jugement de 2010 qui avait établi qu'il existait un lien de
causalité direct entre la maladie professionnelle de M. Andrade Serrano
et la manipulation des liquides bitumiques qui servent à la fabrication
des enrobés pour la construction des routes et autoroutes. Ces liquides
sont toxiques, mortels, hautement cancérigènes. On appelle ça des HAP,
hydrocarbures aromatiques polycycliques. Chauffés à 230 degrés, ca fait
des fumées grasses qui se collent sur la peau du visage et donnent des
cancers de la peau ou des leucémies."
De son côté, Vinci-Eurovia a signalé dans un communiqué qu'elle prenait acte de la décision mais qu'elle étudiait les détails en vue d'un pourvoi. En attendant, elle doit verser 200 000 euros de dommages et intérêts à la famille Serrano Andrade.