Média : le Crédit mutuel s'empare du Progrès

Le Crédit Mutuel s'apprête à prendre vendredi le contrôle de l’Est républicain, qui détient le Progrès, mais aussi du Dauphiné libéré.

C'est ce vendredi 27 juin au cours d'une assemblée générale extraordinaire que le Crédit mutuel devrait prendre le contrôle du groupe Est républicain qui édite L’Est républicain, Les Dernières Nouvelles d’Alsace et La Liberté de l’Est mais aussi le groupe EBRA c’est-à-dire Le Progrès, TLM, Lyon Plus, Le Dauphiné libéré à Grenoble et Le Bien public à Dijon. Ce qui en fait le premier groupe de presse régionale, avec plus de 1,1 million d’exemplaires vendus par jour.

D’ailleurs, c’est à la suite de son rachat du pôle Rhône-Alpes de la Socpresse en 2006 que l’Est républicain serait obligé aujourd’hui de céder sa majorité. A l’époque, le Crédit mutuel avait pris 49% du capital d’EBRA, contre un chèque de 240 millions d’euros. Puis la banque avait investi 185 millions, notamment pour moderniser l’imprimerie du Progrès. Sans pour autant que ça suffise à redresser les comptes du quotidien lyonnais, qui a encore perdu 10 millions d’euros l’année dernière, sur un chiffre d’affaires de 135 millions d’euros. Alors que les ventes continuent à baisser, pour atteindre aujourd’hui moins de 230 000 exemplaires en semaine.

Bref, le Crédit mutuel aurait dépensé plus de 400 millions d’euros et son pdg, Michel Lucas, a donc profité de la mauvaise santé financière du groupe Est républicain, endetté à hauteur de 250 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 650 millions, pour en prendre le contrôle. En acceptant de transformer une créance de 128 millions d’euros en un apport d’argent frais. Une opération qui lui permet de détenir désormais 51% du capital du groupe Est républicain.
Autre conséquence : la dilution de la part détenue par le deuxième plus important actionnaire du capital de l’Est républicain, le groupe Hersant Média, qui perdrait du coup sa minorité de blocage.

Inquiétudes

Au Progrès, les salariés, qui sont habitués à changer de patron, ne sont pas vraiment surpris. “Lors de notre rachat parl l’Est républicain, on savait qu’on finirait par tomber un jour ou l’autre dans le giron du Crédit mutuel. Car non seulement c’est la banque qui avait apporté l’argent, mais en plus, le patron de l’Est républicain Gérard Lignac, qui a 80 ans, n’a pas de successeur”, explique un syndicaliste du quotidien lyonnais, avant d’ajouter : “Par contre, si on devient une filiale d’une banque, j’ai peur qu’on nous impose des objectifs de rentabilité plutôt que de qualité éditoriale.”

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