L'avion électrique, c'est pour demain

L'avion électrique, c'est pour demain

Lisa Airplanes, un constructeur aéronautique installé en Savoie, prépare le premier avion électrique qui sera mis en vente à l’horizon 2013-2015. Interview du Pdg, Erick Herzberger.

L’avion électrique, c’est vraiment un projet réaliste ?
Erick Herzberger : Bien sûr. On travaille sur ce projet depuis 5 ans et en 2010, notre prototype fera le tour du monde avec des étapes de 1 500 à 3 000 km chacune. Pour construire cet avion, qui s’appelle l’hy-bird, on a repris un de nos modèles qui sera commercialisé cette année, l’Akoya. C’est un appareil biplace à hélice capable de se poser n’importe où : sur l’eau, sur la neige...  L’hy-bird lui ressemble trait pour trait sauf qu’il volera grâce à un moteur électrique alimenté par des panneaux solaires fixés sur les ailes et une pile à combustible.


Mais la pile à combustible, ça ne marche pas !
Mais si. Aujourd’hui, des prototypes existent qui font tourner des moteurs de voiture... Et ce n’est pas parce que la pile à combustible n’est pas utilisée à grande échelle qu’elle ne fonctionne pas.



Pourquoi faire un tour du monde ?
D’abord on veut déclencher une prise de conscience. Aujourd’hui, les gros industriels de l’aéronautique se contentent de promettre que d’ici 2020, ils réduiront de 20% la consommation de leurs avions. Ce n’est pas très ambitieux. Nous, on veut montrer qu’on n’a pas besoin de 10 ans pour commercialiser un avion propre. En plus, pour mon entreprise, c’est une belle opération de pub car pour financer ce tour du monde, on sollicite des investisseurs ce qui nous permettra ensuite de lever des fonds pour achever la mise au point de l’hy-bird.


L’hy-bird sera commercialisé quand ?
Vers 2013-2015. L’avion coûtera 600 000 euros et volera à une vitesse maximal de 200 km/h avec une autonomie de 600 à 800 km. On compte le vendre à de riches hommes d’affaires pour commencer. Mais ce n’est qu’une première étape. Quand on aura écoulé les premiers exemplaires, on aura alors les moyens financiers et industriels pour développer un modèle plus gros et plus grand public.




Combien va coûter la mise au point ?
Entre 9 et 10 millions d’euros. Ce qui n’est pas énorme pour un projet comme celui-là. Par exemple, en Suisse, une entreprise développe aussi un avion solaire. Sauf que dans ce cas-là, la recherche coûtera 60 millions. Alors que nous, en choisissant de travailler à partir d’un modèle existant, on réduit les coûts de recherche ce qui est très important car Lisa Airplane est une entreprise de 20 salariés qui ne réalisera un chiffre d’affaires qu’à partir de cette année. L’Etat et la région Rhône-Alpes financent aussi nos travaux à hauteur de 600 000 euros. On s'appuie également sur Oséo et sur plusieurs fonds d'investissement.



 

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