André Bonnard : « Aujourd’hui, il vaut mieux arrêter de traire les vaches »

André Bonnard : « Aujourd’hui, il vaut mieux arrêter de traire les vaches »

Après une semaine d’action marquée notamment par le déversage de milliers de litres de lait devant des préfectures françaises, le mouvement des producteurs de lait s’intensifie. Vendredi, la Fédération Nationale du secteur a décidé de renouveler les opérations "coup de poing." Et ce dans toutes les régions de France pour la dernière semaine de mai. Pour André Bonnard, le président de la fédération régionale des producteurs de lait, le mouvement est nécessaire à leurs survies.

Lyon Mag.com : Quelles décisions ont été prises vendredi lors de la réunion des producteurs de la région ?

André Bonnard : Nous allons suivre le mot d’ordre national des laiteries en organisant lundi une journée blanche. Concrètement, aucun produits ne sortira ni ne rentrera des sites industriels de la région Rhône-Alpes sans aucune exception. Par exemple, comme la semaine dernière, les sites de Candia à Vienne (Isère) seront bloqués.

Est-ce que ce blocage peut avoir des conséquences pour les consommateurs ?

Comme le blocage ne dure qu’une seule journée, notre mouvement ne va avoir aucune conséquence sur l’approvisionnement des rayons des supermarchés. Ça peut par contre engendrer des retards pour les industriels, s’ils devaient transférer notamment du liquide pour qu’il soit transformé en yaourts ou en fromage. Il pourrait y avoir une petite désorganisation mais la grande distribution s'en remettra. Avec cette opération, on verra si les entreprises qui transforment le lait viennent à la table des négociations pour faire remonter le prix du lait. Par contre, si rien ne bouge, il se pourrait que vers la fin de la semaine on reparte pour de nouvelles actions, plus dures, plus longues, notamment vers ces mêmes sites industriels et vers d’autres cibles comme les préfectures. Là, du coup, il pourrait y avoir une raréfaction des produits dans les rayons des magasins.

Quelles sont vos revendications ?

Avec 300 euros pour 1000 litres de lait, on fait à peine notre prix de revient. Aujourd’hui, les 1000 litres se vendent 220 euros, donc nous ne pouvons pas vivre correctement. Il y a tout juste un an, le lait se vendait 310 euros, et du coup on avait un peu de marge. Ce mois-ci par exemple, je n’ai pas de salaire. Aujourd’hui, il vaut mieux arrêter de traire les vaches. On ne demande par l’impossible, on demande juste ce qui était jusque là faisable. Et pour que les industriels soient gagnants, il n’y pas besoin d’augmenter le prix pour les consommateurs mais juste le prix d’achat du lait. Malheureusement, ça a beaucoup baissé en un an à cause de la surproduction en Chine et en Inde en 2007. Mais entre temps, la demande de lait a baissé dans le monde. Pourtant, on ne devrait pas être concerné puisque en France on produit essentiellement pour l’Europe. On subit pourtant l’impact de cette situation mondiale.

Propos recueillis par Gwenaël Windrestin

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2 commentaires
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n'importe quoi le 25/05/2009 à 16:04

Lio, Savez-vous de quoi vous parlez, pouvez-vous nous énumérer les subventions que les agriculteurs "touchent" comme vous dites. Seriez vous prête à vous levez tous les jours sans exceptions à + ou - 6h00 du matin et finir votre travaille en moyenne à 21h30 avec 1 semaine de congé par an (pour cela il faut payer qq'un pour vous remplacer, et oui les vaches ne savent pas encore se traire toutes seules) quand cela est possible!!!! Arrêtez de critiquer les agriculteurs mettez vous plutot à leurs places avec vos congés + RTT + heures supp + 13ème mois + et j'en passe.

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Lio le 24/05/2009 à 13:34

Quand ce cher agriculteur dit qu'il n'a pas de salaire ce mois-ci, prend t il en compte dans son calcul toutes les subventions qu'ils reçoit de l'état ? Quant à dire que l'on produit essentiellement pour l'Europe.......Il a dû inverser sa pensée puisque c'est plutôt l'europe qui produit pour la France, avec toutes les marques low cost qui sont implantées en France.

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