Des cartes postales pour l'Elysée !

Des cartes postales pour l'Elysée !

Après le succès de la votation organisée début Octobre dans les bureaux de la Poste concernant le changement de statut, la comité national contre la privatisation de la Poste prépare le deuxième acte. Quelques centaines de milliers de cartes postales, sur les 2 300 000 prévues, seront à disposition dès demain dans les bureaux de Poste. Destinataire : l'Elysée ! Objectif : relancer le débat sur le changement de statut de l'entreprise, et organiser un référendum. Jean-Michel Drevon, du collectif Poste 69, fait, pour Lyon Mag, le point sur cette initiative originale.

Lyon Mag : Après la votation de ces dernières semaines, quels moyens d’actions allez vous mettre en place?
Jean-Michel Drevon :
Il y a eu un énorme succès sur cette votation. Il y a eu aussi un énorme mépris du gouvernement face à cette votation. Le gouvernement à l’intention de faire passer au Sénat du 2 au 6 Novembre en urgence la loi postale, et ensuite à l’assemblée. Nous avons donc décidé de continuer le combat. Pour nous, ce n’est qu’un début. Nous nous adressons donc à l’ensemble des parlementaires pour les convaincre et nous pensons que nous pouvons gagner sur ce terrain là. Parce que la poste, ce n’est pas un débat droite/gauche, c’est un débat d’aménagement du territoire, c’est un débat de solidarité entre les individus. Tout le monde attend le facteur, donc c’est quelque chose d’extrêmement important. Puisque le président ne nous entend pas, nous allons lui envoyer des cartes postales. Comme vous le savez, les cartes postales en direction de l’Elysée sont gratuites, en franchise postale. Nous en avons tiré 5 000 000 au niveau de la France, plus de 750 000 vont arriver sur Lyon demain, que nous allons répartir dans l’ensemble des départements. Et nous allons faire le 7 Novembre, sur les bureaux de poste, des collectes de ces cartes. Le problème n’est pas simplement que les gens les envoient, mais qu’on puisse aussi les comptabiliser nous. On sera devant les bureaux de Poste pour les recueillir, pour les mettre dans la boîte postale.

Qu’est ce qu’il y a sur cette carte?
Nous demandons de reconnaître ce qui s’est passé le 3 Octobre, c’est à dire la votation citoyenne, ainsi que l’organisation d’un vaste débat public. Nous n’affirmons pas qu’il n’y a rien a dire sur la Poste. Bien au contraire. Nous sommes pour la modernisation de la Poste, nous sommes pour la transformer. Mais nous sommes aussi pour la défendre comme Service Public. Nous nous opposons à sa privatisation, parce que nous savons tous que c’est comme ça que ça finira. D’autre part, il y a sur cette carte postale la demande d’un référendum, c’est notre «axe vertébrant» du collectif national sur cette bataille là. S’il doit y avoir privatisation, alors qu’il y ait un référendum sur cette question.

Comment fait l’usager pour récupérer cette carte?

Dès demain matin nous aurons des centaines de milliers de cartes que nous allons répartir dans l’ensemble et puis on va les collecter, sur les lieux de travail, dans les familles...L’idée c’est plutôt que des les porter chacun à la Poste, et bien on va essayer de les collecter le 7 Novembre. Pour les obtenir, il n’y a aucun problème, c’est dans les réseaux postaux, les syndicats ou partis qui suivent cette campagne là.Dans les communes, nous allons très largement distribuer dans les marchés, à travers nos militants. Après nous les enverrons au Président de la République.

Quels sont les enjeux de la privatisation?
Bailly, le directeur de la Poste nous dit que ce n’est pas une privatisation et que lui même serait contre. C’est bien qu’il nous dise cela, mais s’il est contre, c’est simple, il n’a qu’à dire qu’il ne veut pas qu’on libéralise la Poste. Quel est le danger? On l’a tous vu sur France Télécom, sur GDF... Des lors que vous ouvrez à la concurrence et au marché, il y a des zones de rentabilité et d’autres qui ne le sontt pas. Celles qui ne sont pas rentables seront laissées au service public, c’est ce que l’on appellera le service public universel. Cela servira pour les plus pauvres, mais en terme de service, ce sera le strict minimum. Là où ce sera rentable, le marché prendra. Nous nous opposons à cela. Nous défendons l’idée d’un service public, que ce soit la poste, que ce soit la santé, que ce soit l’éducation, il y a beaucoup de domaines aujourd’hui qui sont des biens publics, des biens collectifs, et qui doivent rester hors de la logique marchande, dela concurrence et du marché. Parce que la solidarité, c’est une chose essentielle. Oui, j’accepte moi, à Lyon, de payer pour celui qui est en Haute-Savoie et qui effectivement coute plus cher pour qu’on aille lui distribuer le courrier. Ca c’est la solidarité, et je n’ai aucun problème avec ça.

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2 commentaires
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Beth le 07/11/2009 à 10:30

Je ne trouve nulle part ces cartes à envoyer à l'Elysée ! Pouvez-vous les mettre en ligne qu'on puisse les imprimer ?

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romain blachier le 30/10/2009 à 09:56

ce qui serait surtout bien, c'est que le gouvernement accepter un référundum sur le sujet pour laisser les gens décider.

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