Handicap International : «Développer l’assistance directe aux blessés d’Haïti»

Handicap International : «Développer l’assistance directe aux blessés d’Haïti»

Sur le terrain seulement quelques heures après le séisme qui a touché Haïti, Handicap international, à travers la voix de son porte-parole Sylvain Ogier, fait le point sur cinq premiers jours d’action au milieu du chaos. Après avoir retrouvé une partie de son personnel autochtone à Port-au-Prince, l’ONG craint pour la santé de ses personnels de Jacmel, qui n’ont toujours pas donné signe de vie. Sur zone, c’est une action cohérente qui se met en place, sous l’égide des Nations-Unies, et de sa cellule «coordination logistique». Mais le travail reste immense, et la générosité indispensable. Le point pour Lyon Mag.

Lyon Mag : La Ville de Lyon va voter ce soir une subvention de 50 000 euros pour Handicap International. C’est une bonne nouvelle pour Haïti ?
Sylvain Ogier : C’est une excellente nouvelle que cette subvention de 50 000 euros de la ville de Lyon. cela fera partie des moyens qui vont nous permettre de poursuivre l’action déjà engagée depuis jeudi, et de lui donner plus d’ampleur. Actuellement, on a pu se réjouir, dans la tragédie ambiante, du fait que l’on retrouvé l’intégralité de notre personnel haïtien de Port-au-Prince sain et sauf. C’est une magnifique nouvelle pour nous, et cela nous permet de reprendre le travail avec encore plus d’ampleur.

Vous étiez combien avant le séisme sur Haïti ?
Nous avions 106 collègues haïtiens exactement, et cinq expatriés. Aujourd’hui, nous avons  renforcé cet effectif de six personnes : des logisticiens et des spécialistes de la réadaptation. L’urgence pour nous maintenant est de pouvoir faire arriver en Haïti des kinésithérapeutes et des ergothérapeutes. Nous sommes au point en terme de logistique, ce qui était la base de ce que nous faisions avant le séisme en Haïti. Dorénavant, il faut que nous puissions développer le deuxième volet de notre intervention suite au séisme, à savoir l’assistance directe aux blessés.

Vos personnels sur place sont-ils assez nombreux ?
A Port-au-Prince même, nous avions quatre expatriés, plus 31 collègues haïtiens. Le reste de notre effectif, qui représente 120 personnes à peu est établi sur trois autres bases logistiques. Nous avons encore une grande inquiétude sur notre base de Jacmel, au sud du pays, qui est assez proche de Port-au-Prince. Cette base a été en large partie détruite. Nous n’avons pas à ce jour confirmation que notre personnel de Jacmel, regroupant une vingtaine de personne, est localisé. Nous avons à peu près les mêmes effectifs, plus au nord du pays, à Cap Haïtien, à l’extrême nord, où les dommages liés au seïsme sont bien moindres. Nous avons également des personnels à Gonaïve, d’où sont partis deux premiers convois par camion jeudi et vendredi.  A Gonaïve, qui est à 160 km de Port-au-Prince, nous avons eu des dégâts. Il y a eu quelques fissures sur les bâtiments mais il n’y a pas eu de destruction à proprement parler. Nous avions plus de la moitié de nos effectifs qui n’étaient pas à Port-au-Prince, nous allons donc pouvoir les rapatrier sur la capitale pour accroître notre capacité de réponse.

Qu’avez-vous pu faire exactement sur place depuis cinq jours ?
Il y a eu un premier chargement avec deux camions tout-terrains qui sont partis de notre antenne. Gonaïve jeudi matin, qui ont transporté du matériel du programme alimentaire mondial, à savoir quatre tonnes de biscuits énergétiques et 1200 litres d’eau. Le vendredi matin, nous avons pu faire partir huit camions avec du matériel d’Action Contre la faim de traitement de l’eau, ainsi que du carburant. Nous sommes placés sous la coordination directe des Nations Unies, dans la cellule «coordination logistique.» Nous allons suivre les instructions de coordination qui nous sont données par les Nations-Unies pour gérer les priorités définies. Nous continuons donc à faire ces distributions. Nous distribuons également notre propre matériel. Nous avions fait partir jeudi de Lyon une tonne de matériel orthopédique. Ce matériel a été distribué en fin de semaine à l’ensemble des structures de santé que nous avons identifié comme étant opérationnelles pour qu’elles puissent équiper les blessés qui ont besoin de ce type de matériel. Nous faisons partir également un autre chargement d’une tonne mardi , avec les mêmes matériels, complétés pas des bandes plâtrées pour les personnes qui ont été fracturées. Ce matériel va partir de Reims, via un avion de la cellule de crise du ministère des Affaires Étrangères. Par ailleurs, l’assistance directe aux blessés est en cours d’organisation.

Au niveau des dons, comment cela se passe ?

Les dernières nouvelles  que j’ai concerne les dons par internet, à la date du vendredi 15 Janvier, à 16h30. Soixante mille euros ont été versés par les internautes. Pour vous donner une idée, nous avons débloqué au mercredi 13 janvier, dans les premières heures suivant la catastrophe, 150 000 euros de fond d’urgence. Nous ne les avons pas encore couverts. Il est vrai que la subvention de la ville de Lyon est une bonne nouvelle. Nous avons des dépenses en ce moment qui se chiffrent de 40 000 euros à 50 000 euros tout les deux à trois jours. Nous disposons d’une flotte de 46 camions tout-terrains pour assurer la distribution. Ces camions appartiennent au programme alimentaire, qui nous en a confié la gestion. Aujourd’hui, nous sommes directement sous la coordination des Nations-Unies. le programme alimentaire envisage de nous faire gérer encore plus de camions, vu l’ampleur des besoins en terme de distribution d’aide.

Que demandez-vous : des dons ou du matériel ?

Les dons en nature, de quelque nature qu’il s’agisse, sont plus un encombrement et une gêne pour nous dans ce type de circonstance. Nous préférons des dons financiers. On connait les difficultés d’acheminement du personnel et du matériel d’aide d’urgence à Port-au-Prince. Si jamais il fallait acheminer du matériel divers, épars, au compte-goutte, nous n’arriverions pas du tout à assembler les palettes de fret correspondant aux besoins exacts que nous constatons sur place. Nous avons une capacité logistique très importante sur Lyon, nous disposons d’un certain stock. Nous sommes en train de réapprovisionner ces stocks suite aux deux frets aériens organisés. Il nous est vraiment plus facile de gérer ces achats, au plus près des besoins. La matériel a acquérir est très spécialisé et très précis.

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