Elles ne jouent pas exactement la même partition, mais chacune avance avec ses atouts. D’un côté, Lyon s’appuie sur un écosystème numérique tentaculaire ; de l’autre, Genève, et la Suisse de manière générale, misent sur la créativité, l’encadrement public, et les jeux en ligne.
Lyon, capitale créative qui attire les talents
À Lyon, l’histoire du jeu vidéo est déjà bien ancrée. On pense évidemment à Arkane Studios, dans le deuxième arrondissement, qui a signé plusieurs titres marquants comme le célèbre jeu d'horreur Dishonored. Mais la relève n’est pas en reste : Gameleon Studio illustre l’émergence d’une nouvelle génération qui explore la réalité virtuelle ou encore les expériences narratives originales.
La ville attire aussi grâce à ses écoles spécialisées. GameSup forme chaque année des profils qui trouvent vite leur place. Ce n’est pas un hasard : plus de 80 % des étudiants sortent diplômés avec un job en poche.
Un terrain de jeu numérique XXL à Lyon
Le jeu vidéo n’est qu’un morceau d’un puzzle plus large. Lyon, c’est :
· 41 800 emplois dans le numérique
· Près de 1 000 start-up
· Un réseau dense d’incubateurs et de clusters comme Digital League
· Des lieux emblématiques tels que H7 à Confluence ou le Pôle Pixel à Villeurbanne
Tout ce petit monde interagit : développeurs, start-up, grands groupes. Résultat, les studios de jeux vidéo profitent d’un environnement où les passerelles sont naturelles.
Genève et la Suisse, un marché plus petit mais plein d’idées
Côté helvétique, le décor est quelque peu différent. Le pays compte environ 60 studios, concentrés principalement à Zurich et dans l’arc lémanique. Le plus grand succès reste Farming Simulator, un jeu de gestion agricole devenu un phénomène mondial avec plus de 15 millions d’exemplaires vendus.
Mais l’innovation suisse ne s’arrête pas là. Les acteurs explorent des niches créatives : simulateurs ferroviaires (Transport Fever), univers dessinés à la main (Mundaun), ou encore des thématiques politiques. Le pays dispose également d'une corde supplémentaire à son arc : le secteur du casino en ligne suisse, où gaming et jeux d’argent se côtoient dans un cadre tout à fait légal.
La Suisse et son coup de pouce public
En Suisse, la créativité est alimentée par un soutien institutionnel. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes :
· 2 millions de CHF investis chaque année par la fondation Pro Helvetia
· Des concours cantonaux, comme celui du Vaud, doté de 50 000 CHF
· Des formations structurées dans des écoles comme la ZHdK (Zurich) ou la Head (Genève)
Avec le label SwissGames et l’association SGDA, les studios helvétiques trouvent, eux aussi, une place dans les grands salons internationaux, de la Gamescom à la Game Developers Conference (GDC).
Deux façons de jouer la même partie
Lyon s’appuie sur la puissance de son écosystème numérique, quand Genève et la Suisse capitalisent sur la créativité et le soutien public. Deux visions, deux modèles, mais une ambition partagée : exister dans un marché mondial dominé par les géants américains et japonais.