En 2015, la préfecture de Bourg-en-Bresse lui avait même délivré un passeport français, alors qu’il habitait le village aindinois avec son épouse Mialy et leurs trois enfants, après avoir quitté la présidence.
À Antananarivo, le colonel Michaël Randrianirina a prêté serment devant la Haute Cour constitutionnelle et devient officiellement président de la République, au terme de plusieurs semaines de crise. Déchu, Andry Rajoelina a quitté le pays. Selon certains témoins, il a été exfiltré par des militaires français avant de transiter par l’île de La Réunion, puis de se cacher possiblement à Dubaï.
Surnommé « TGV » par des Malgaches pour son ascension rapide, Andry Rajoelina a fait fortune dans la communication et les médias. Élu maire d’Antananarivo à 33 ans, il devient président en 2009 après un mouvement de contestation ayant conduit au renversement du pouvoir en place. Il quitte la présidence en 2014 après avoir accepté de ne pas se présenter et se consacre alors à ses affaires. C’est à cette période qu’il arrive dans l’Ain. Officiellement, la proximité de la Suisse pour les études de ses enfants motive ce choix ; ses opposants invoquent la discrétion des banques helvétiques. Il se partage entre son domicile aindinois et Madagascar, avant de repartir après son élection de 2018.
Le passeport français délivré le 13 janvier 2015 par la préfecture de Bourg-en-Bresse découle d’un décret de naturalisation signé le 19 novembre 2014 par le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Cette naturalisation a été possible au regard d’une loi de 1906 en raison d’un arrière-grand-père français, bien qu’il soit né de parents malgaches.
La Constitution malgache exigeant qu’un président soit exclusivement de nationalité malgache, l’information a été cachée et n’a fuité qu’en 2023 sous la pression des opposants.