L'ABBA Mania gagne Lyon

L'ABBA Mania gagne Lyon
ABBA Mania a fait danser l'Amphithêatre 3000 - LyonMag

Le concert ABBA Mania, « concert souvenir » du mythique groupe suédois des années 70, était programmé mardi soir à l’Amphithéâtre de la Cité Internationale. Environ 2 000 personnes sont venues retrouver la ferveur de l’époque.

Ce n’est pas la comédie musicale Mamma Mia, dont le succès est phénoménal depuis sa création en 1999 (plus de 44 millions de spectateurs dans 40 pays), c’est une tentative osée de « revival », faire comme si les scandinaves étaient de retour en tournée. Car ABBA est désormais une marque qui fait recette. Alors tout a été minutieusement étudié dès 1998 pour ressembler à ABBA. Sur  scène, il y a les 4 dont les initiales forment l’acronyme ABBA : Agneta (la blonde au bandeau), Benny (le pianiste aux cheveux mi-longs), Bjorn (le guitariste), et Anni-Frid, dite Frida (la brune aux frisottis). Ces 4 là donc, auxquels il faut ajouter un guitariste, un bassiste et un batteur.
Tout commence avec la version instrumentale de S.O.S., un des nombreux tubes du groupe. Le concert entre ensuite d’entrée de jeu dans le vif du sujet. Waterloo, chanson avec laquelle le groupe remporta le concours de l'Eurovision pour la Suède en 1974, provoque les premiers émois. Agneta est vêtue d’une combinaison moulante bleue flash, elle enchaîne avec Voulez-vous?, dont on redécouvre l’aspect sensuel. Frida, en tenue campagnard seventies,  reprend la main sur Knowing me Knowing you, dans une version plus disco que l’originale. A chaque fois, comme sur les  pistes des 375 millions de disques vendus par ABBA, Bjorn et Benny, tout en jouant de leur instrument respectif, assurent les chœurs, comme avant, comme en vrai. Premier véritable frisson dans la salle pour la suivante : Mamma Mia. Le refrain est repris à l’unisson par un public encore timide. Les membres d’ABBA Mania relèvent pourtant leur défi sans sourciller. Les chorégraphies enchanteresses, ou dignes parfois des Claudettes de Claude François, sont effectuées avec précision et rigueur par les deux chanteuses, du vrai entertainement comme on n’en fait plus. Sur des écrans installés au dessus du groupe, des gros plans de bouches chantent le refrain aux accents italien. Par excès de perfection, Agneta et Frida ont quant à elles un accent à couper au couteau. Mais ça le fait. Sur Money Money Money, on retrouve ainsi toute la luxure et le côté ténébreux de la chanson dont les « Ha ha ha » sont diaboliquement efficaces.
La grande force d’ABBA, outre des mélodies obsessionnellement entraînantes, c’est la binarité de son répertoire : on passe du dance-floor au drame lyrique le temps d’un enchaînement refrain couplet. L'éclairage du show est donc lui aussi binaire: bleu glace, ou au contraire jouant sur un mélange plus chaleureux de rouge et de jaune. Fernando, une ballade bouleversante sur le temps qui passe même pour ceux qui se battent les armes à la main pour la liberté, ne déroge pas non plus à ce dogme. Frida montre qu’elle est la chanteuse en profondeur du groupe. Après tout, elle est l’auteur de Fernando, qu’elle chante. On se croit quelque part, perdu sous un ciel étoilé dans un désert du Mexique, devant un feu de camp, entouré de guérilleros hirsutes. Puis I Have a dream remet une couche de nostalgie sur le concert en tournoyant dans l'air comme une plume, tout en emportant le public dans une vague de bras qui commencent, enfin, à s’élever dans les tribunes et la fosse et à s’agiter dans une touchante harmonie. Pendant 4 minutes et 44 secondes on a envie, nous aussi, de croire aux anges. Beaucoup sont d’ailleurs debout et le resteront. Car Take a chance on me rappelle que les Suédois sont aussi un grand groupe pop, qui a fait danser le monde. Après un solo très rock de piano porté par les 3 musiciens, les costumes changent. Place aux grandes capes à paillettes pour mesdames, au blanc intégral pour messieurs (pattes d’eph’ comprises). C’est le moment choisi pour balancer, comme une offrande l’eurythmique, Chiquitita, composée pour l’UNICEF en 1979. Ça swingue ! La version 2011 de la terrible The Winner takes it all est en revanche moins dans le tempo, trop hachée par la prestation trop puissante d’Agneta qui est plus dans la performance soul que dans l’interprétation. Tout cela est vite oublié quand résonne Super Trouper, tube écrit en hommage aux « spotlights », ces projecteurs qui n’en finissent plus de caresser un public qui se balance en rythme. Le spectacle proposé est huilé à merveille et se permet d’occuper de lumières tout l’espace de l’Amphithéâtre, dont l’acoustique qui frise l’excellence est pleinement utilisée. Gimme Gimme Gimme, duquel le célébrissime sample fut repris par Madonna (Hung Up) termine le concert dans un déchaînement de spots et une folie maîtrisée mais plaisante.
Vient le moment de l’inévitable rappel, commencé avec l’hymne indispensable qu’est Dancing Queen, repris lui aussi par un public qui commence à hurler son plaisir de se retrouver plongé 30 ans en arrière (bien qu'un bon quart de de l’assistance n’ait jamais été contemporain des Suédois). Le show se termine définitivement avec un bis de Mamma Mia.
ABBA Mania est finalement un spectacle rafraîchissant, un pack bonne humeur cathartique. Seul problème mardi soir: la gestion approximative du parking souterrain de Lyon Parc Auto aura fait attendre des dizaines de voitures plus d’une demi-heure, visiblement à cause de son incapacité conceptuelle à accueillir autant de mouvements de véhicules en si peu de temps.
Les inconditionnels de la comédie musicale Mamma Mia y auront en tout cas eux aussi trouvé leur compte, même si des titres comme Thank You For The Music, I Do, I Do, I Do, I Do, ou Our Last summer n’étaient pas de la partie. Qu’ils se rassurent, le spectacle musical adapté au cinéma sera proposé pour 10 représentations à la Halle Tony Garnier (en configuration 5 000 places) du 28 septembre au 7 octobre 2012 en version française. Take it now or leave it!
Les dates de Mamma Mia à Lyon:
http://lyonmag.infoconcert.com/artiste/mamma-mia--29603/concerts.html

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