Desigual déshabille Lyon ! (vidéo)

L’objectif était simple : ceux qui jouaient le jeu repartaient avec deux pièces choisies parmi les articles soldés. Du coup, ils étaient très nombreux à attendre l’ouverture ce mardi de la boutique lyonnaise. Une vingtaine de personnes avait même anticipé au point de dormir devant Desigual, à même le trottoir. A 8h du matin, une heure avant l’ouverture des portes, environ 250  personnes se pressaient devant la grille. Le magasin avait eu recours à un service d’ordre renforcé pour éviter les débordements, et la police montrait également les muscles. Il fallait bien cela, car à force de pousser pour être les premiers, les clients faisaient ployer la grille. "Vas y me filme pas", s’emporte un jeune homme collé à la grille en s’adressant à un cameraman, "filme plutôt les femmes !" L’attente fait monter la pression.

L’équipe du magasin décide alors d’opter pour une sélection de ceux qui entreront. 250, c’est trop, du coup seuls les 100 premiers sélectionnés auront droit de se dévêtir par 5 petits degrés en pleine  rue. Des vendeurs et des vigiles distribuent des badges numérotés aux heureux élus, laissant au passage certains de ceux qui ont dormi sur place repartir bredouilles.  Et la scène tant attendue par la trentaine de journalistes commence à 8h45 : les jeunes gens se déshabillent dans la rue et mettent leurs affaires dans un sac que leur fournit Desigual. Caleçons, soutien-gorge et culotte font leur effet et l’on en oublie presque qu’il fait froid. Certaines jeunes filles avaient prévu le coup, elles se sont donc retrouvées en petite tenue sur le trottoir mais avec une chapka, un bonnet, et même un masque de ski. "On a froid, on a froid !", commence à entonner cette joyeuse foule tandis que l’ouverture de la grille prend du retard.

A 9h08, le signal est lancé. "On les fait rentrer 5 par 5", lance un gérant après avoir demandé aux photographes et aux cameramen de s’écarter dans le magasin pour laisser un passage. Quand la grille se lève, dans un grand remue-ménage, tous les clients en sous-vêtements rentrent finalement simultanément et commencent à se ruer sur les habits. "Il est joli celui là", dit une jeune fille en enfilant un tee-shirt "oui mais il est à moi!" la prévient sa voisine de semi nudité qui l'a trouvé dans sa taille. "Vous voulez de l’aide ?" demande une autre, visiblement gênée par l’objectif d’une caméra fixée sur son corps. Très peu prennent le temps de passer par la cabine d’essayage, chacun essaye les vêtements devant les étals. "Je peux prendre un truc pour garçon et un truc pour fille ?", demande un jeune homme. "Oui oui, tu peux faire un cadeau à ta copine", le rassure un responsable qui s’affaire déjà à ramasser les sacs renversés sur une étagère. A la caisse, le personnel du magasin, assailli de toute part, fait signer des décharges aux clients, droit d’image oblige vu le nombre d’objectifs présents dans l’établissement. Une femme qui porte un shorty remporte d’ailleurs un franc succès médiatique qui ne semble pas lui déplaire, tandis que la partie homme du magasin est délaissée par la presse. "je n’ai jamais fait d’aussi belles photos", explique dans un sourire un photographe professionnel, un large sourire aux lèvres. "On devrait toujours venir comme ça faire les magasins, ça rapproche", conclut une jeune femme venue avec son petit ami en caleçon rose fluo. Mission accomplie pour Desigual.