Mais en attendant, il faudra bien négocier les départs et les arrivées
mais aussi les tours préliminaires qui mènent à la phase de poules.
L’été sera chaud et intense.
Jean-Michel Aulas est venu dans la salle
de presse, dimanche vers minuit, pour souligner le travail "formidable"
de Rémi Garde, tenter d’expliquer la stratégie sportive et financière
du club.
Elle n’est pas simple d’autant que l’Olympique Lyonnais n’a
pas encore de certitude d’être en Ligue des Champions et toutes les
réponses n’ont pas été données.
- Reprise le 27 juin
L’effectif
va reprendre l’entraînement le 27 juin et partira en stage à Tignes du
1er au 12 juillet. Compte tenu du match aller du 3e tour préliminaire,
il y aura forcément peu de matches amicaux.
"Nous serons très intransigeants avec les retours de vacances, souligne JMA. Je peux vous assurer que nous serons prêts le 30 juillet", ajoute-t-il.
L’expérience européenne du club fait que c’est à peu près la seule certitude que l’on peut avoir.
- Toujours avec des jeunes
L’OL
va continuer dans sa stratégie de faire confiance aux jeunes. Il n’a
pas d’autres moyens actuellement mais sportivement, ceux à qui Garde a
fait confiance ont souvent répondu présent à l’image de Clément Grenier,
Alexandre Lacazette, Gueïda Fofana ou Samuel Umtiti. Yassine Benzia
frappe aussi à la porte.
Anthony Lopes s’affirme comme le gardien n°1
et Rémy Vercoutre, à qui il reste un an de contrat et actuellement en
soins pour une grave blessure, aura du mal à retrouver sa place de
titulaire.
Le Président justifie également le maintien de cette
politique par la situation sportive inédite de cet été avec un 3e tour
préliminaire à disputer à partir du 30 juillet.
"Notre équipe est
très jeune et quand on a de jeunes joueurs, il est plus facile de les
mettre au niveau optimum que des joueurs plus âgés. La conviction sera
immense pour se qualifier pour une 13e qualification en 14 ans comme
nous en avons eu une pour finir sur le podium", affirme JMA pour
justifier du bien-fondé de cette politique sportive qui est dictée
surtout par des impératifs économiques.
- Quels départs ?
Les
larmes de Lisandro et l’ovation faite à Anthony Réveillère, arrivé au
club il y a dix ans, et qui fêtait contre Rennes son 400e matches font
penser qu’ils ne rejoueront plus à l’OL.
"Nous allons chercher à
satisfaire les joueurs certains joueurs qui ont émis l’idée de partir",
avance Jean-Michel Aulas. Mais certains pourraient aussi être incités à
quitter le club comme l’hiver dernier à l’image de Jimmy Briand, en
litige avec l’institution et qui ne joue plus du tout.
Des
discussions seraient en cours pour Réveillère qui est en fin de contrat.
Le joueur affirme lui-même que c’est du 50-50 pour qu’il reste à
l’Olympique Lyonnais mais il aimerait être vite fixé. Pour Lisandro, qui
doit encore un an de contrat, JMA se montre plus évasif mais il semble
pencher pour un départ. "Il veut exclusivement jouer avant-centre et il
va falloir discuter. Nous allons tout faire pour le convaincre de rester
mais il fait partie des joueurs susceptibles de partir (et d’avoir une
réelle valeur marchande) d’autant qu’il aura des offres", a dit le
Président.
De son côté, Bafé Gomis a affirmé qu’il "serait présent à la reprise et qu’il entendait rester à l’OL".
Pour
Clément Grenier, qui s’est affirmé comme un élément déterminant de
l’entrejeu lyonnais, rien n’est fait et les négociations s’annoncent
ardues. Le joueur, et son agent, ne veulent pas prolonger un contrat qui
court encore un an, tant que Gourcuff est présent dans l’effectif.
D’autant que la différence de valeur salariale est de 1 à 5 en faveur du
Breton... Grenier veut du temps de jeu. Il a prouvé qu’il était
désormais un titulaire en puissance alors qu’en août dernier,
l’Olympique Lyonnais cherchait à le transférer à Nice...
"Il nous a
dit qu’il était sensible à une qualification en Champion’s league",
confie Jean-Michel Aulas. Dimanche, Gilles Grimandi, recruteur pour
Arsenal, était dans les tribunes pour Grenier auquel la Juventus Turin
fait aussi les yeux doux depuis plusieurs mois.
Globalement, s’il y a des efforts financiers à faire, ils le seront en faveur de jeunes formés au club a prévenu le Président.
Il y a donc très peu de chances de voir arriver de "grands noms" cet été.
Aulas
est aussi évasif concernant l’avenir à Lyon de Yoann Gourcuff qui
termine bien une saison une nouvelle fois gâchée par les blessures mais
dont l’OL aimerait se séparer pour des raisons évidemment financières.
Sportivement, il n’est pas d’un apport aussi décisif que son prix pourrait le laisser penser.
"Il
faut lui demander. Gourcuff, c’est une histoire à laquelle je tiens
beaucoup. Je suis très heureux de voir qu’il a démontré qu’il était
capable de revenir à son niveau et de le voir à nouveau jouer en équipe
de France pour la tournée en Amérique du Sud, commente JMA. A
partir du moment où il a retrouvé son équilibre personnel et de
footballeur, pourquoi pas à Lyon ou dans un très grand club. On lui doit
aussi une fière chandelle sur les cinq derniers matches", poursuit-il.
- Quels moyens, quel budgets ?
"Les moyens mis en oeuvre vont être liés au fait que nous n’avons pas de certitudes", souligne JMA.
L’OL
va monter deux budgets, l’un avec une participation effective à la
phase de poules de la Champion’s league qui rapporte entre 25 et 30
millions d’euros et un autre en cas d’échec et de qualification pour la
phase de poules de l’Europa league qui n’assure qu’une rentrée de 7
millions d’euros environ.
"Dans le futur, si nous voulons rester dans
les places qualificatives à la Champion’s league, il faut trouver des
ressources en attendant la construction du stade", insiste Jean-Michel
Aulas qui n’a toujours pas le financement pour la construction de
l’ouvrage qui ne sera pas, de toutes façons, inauguré avant l’automne
2015.
- L’OL sur un fil
Certes les jeunes ont du talent mais
cela ne suffit pas et on a vu que c’était difficile pour eux de tenir la
distance. L’équipe luttait pour le titre lors de la première moitié de
saison et a souffert dans la seconde au point de ne se battre que pour
la 3e marche du podium.
L’équipe qui disputera les tours
préliminaires pour la Champion’s league sera inexpérimentée à ce niveau,
or le vécu est un atout qui compte.
Il faudra voir comment réagit
l’effectif au coeur de l’automne après avoir lutté en plein coeur de
l’été et notamment sur le premier mois de compétition qui s’annonce donc
déjà très chargé.
Et si par malheur, l’OL échouait dans sa quête de
qualification en Champion’s league, il aurait ainsi tous les
inconvénients : des recettes financières moindres et la fatigue à gérer
pour un nombre de matches identiques.
L’Olympique Lyonnais sera
néanmoins protégé par son indice UEFA. Il n’affrontera pas de ténors
mais les pièges restent nombreux. L’an dernier, Lille avait eu toutes
les peines pour sortir le FC Copenhague en barrages.