Dead Can Dance assomme Fourvière

Dead Can Dance assomme Fourvière
Décor minimaliste pour Dead Can Dance à Fourvière - Lyonmag

Le duo australien se produisait jeudi soir sur la scène du Grand Théâtre dans le cadre du festival des Nuits de Fourvière.

On les avait totalement perdus de vue depuis une dizaine d’années, du coup c’est devant un amphithéâtre rempli de fans invétérés que Dead Can Dance a chanté.  Ce concert, légèrement perturbé par la pluie, aura en fait été double, à l’image de l’œuvre du groupe. Le premier concert, c’est celui Brendan Perry, l’homme du duo, costume anthracite impeccable et chemise ouverte, le second celui de Lisa Gerrard, statique et souriante dans une tunique noire agrémentée d’une cape de prêtresse.

Quand lui chante, en anglais le plus souvent, on est dans un univers grave. Sa voix est profonde, elle porte jusqu’au sommet des ruines antiques. Le répertoire est mi folk mi polyphonie corse. Car c’est la force de Dead Can Dance, un panachage de différents styles, toujours porté jusqu’à un certain niveau de paroxysme lyrique, mis en valeur par les cinq musiciens qui les accompagnent. Mais cela n’a jamais vraiment décollé jeudi, malgré la puissance vocale de Brendan, on ne se sentait pas vraiment emporté dans le tourbillon des notes pourtant remarquablement posées par les artistes. Le son était très (trop ?) fort, et les chants de Brendan un tantinet répétitifs, même quand il s’empare de sa petite guitare ou se lance dans une cavalcade militaire lancée à la grosse caisse et faisant penser à un crops d’armée prenant positions en rase-campagne en vue d’un assaut décisif. Mais les amoureux du groupe ont apprécié, c’est somme toute le principal, ceci dit ils n’auront pas été récompensés puisque le duo ne s’est adressé à eux qu’à de très rares reprises, se contentant de plusieurs « merci » et d’un « bonne nuit mes amis ». Léger.

Quand c’est elle qui chante, les yeux fermés, le chignon serré, droite comme un « i » devant son xylophone électrique sur lequel elle joue soit avec ses doigts soit avec des baguettes, on est tétanisé par l’incroyable puissance de celle-ci, d’une pureté diaphane. On se croirait pour le coup dans une cathédrale, puis dans une lande celtique, pour finir dans une pampa à écouter des Indiens invoquer leurs dieux. Il y a du divin dans cette voix, celle-ci étant d’ailleurs utilisée comme un instrument, ne chantant pas des mots mais des lettres, composant ainsi une langue non identifiée faite d’onomatopées vertigineux mais finalement similaires.

Finalement, pour les non-initiés à Dead Can Dance, l’excellente surprise de ce spectacle restera sans conteste la première partie, assurée par l’étonnante petite Tunisienne Emel Mathlouthi. La jeune femme, pieds nus dans une robe flottante, est venue chanter la Révolution du Jasmin. Une chanson intitulée « Pauvre Tunisie » racontait un pays gangréné par ceux qui disent « avoir peur de Dieu mais ont peur de tout sauf de Dieu », une autre, écrite par un rappeur local narrait comment certains jeunes gens n’avaient pour arme contre la dictature que la feuille et le stylo. Emel a livré une prestation époustouflante, portée qu’elle était par l’intensité de ses paroles qu’elle semblait vivre, dans un style mêlant l’intériorisation orientale de la peine, des sonorités plus occidentales type guitare électrique et la puissance des percussions. Accompagnée d’un violoniste qui a prouvé combien cet instrument sied au lyrisme arabe, la chanteuse a quitté la scène ovationnée par le public. Cette jeune femme est pétrie de talent et a promis à l’assemblée de revenir un jour chanter pour elle. On l’attend de pied ferme.

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10 commentaires
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lido le 30/06/2013 à 15:31

Bah mmoi j'ai vraiment trouvé ca très ennuyant aussi!

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DJ Chris le 29/06/2013 à 21:05

Sincèrement désolé pour l'auteur de cet article, frustré de n'avoir pas eu le bonheur d'entendre Lisa ou Brendan hurler de façon convenue "Bonsoir Lyon, ça va?", ou narrer entre deux bières leur périple en bus jusqu'à la capitale des Gaules. On n'est ni chez Zaz ni chez Carmen Maria Vega ici. Tant qu'on y est pourquoi ne pas regretter une absence d'improvisation flagrante au cours du concert ( mais l'idée a dû effleurer notre camarade pigiste )?
Chaque note, chaque gramme déplacé ce soir là sur la scène de Fourvière ( comme il y a vingt ans au Transbordeur ) respiraient tellement l'essence même de la musique que je comprends que notre ami ait trouvé ça trop fort. On n'y est guère habitué par les temps qui courent.
Quant à l'habile référence aux polyphonies corses, je n'insiste pas, nos amis insulaires ayant déjà suffisamment à faire à gérer l'afflux inhabituel d'EPO par palettes entières sur les routes d'un non-évènement dont on nous sature les oreilles.
Ceci dit j'aurai toujours appris que Dead Can Dance est un duo australien ( sic ) ce qui fera plaisir au londonien d'origine Brendan Perry. Enfin concernant le côté statique de Lisa sur scène, je la vois mal esquisser une lambada sur "The host of Seraphim" alors que sa voix nous transperce les os par sa justesse, sa profondeur et sa pureté restées intactes après trente ans de carrière.
Heureux d'avoir pu vivre et ressentir un tel moment ( et d'accord pour la prestation d'Emel Mathlouthi en première partie, scotchant l'auditoire d'entrée par un titre mettant parfaitement en valeur sa puissance vocale, on la reverra avec plaisir ).

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Guillaumus le 28/06/2013 à 16:25

D'accord avec ceux qui ne sont pas d'accord avec cet article de rabat-joie-jamais-content !
C'était MAGNIFIQUE !

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rien le 28/06/2013 à 15:53

Tres bon concert dans ça generalitee,.. à la dead can dance quoi !
Tres mauvais article dans l ensemble ,..à l arrache quoi !

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Cin le 28/06/2013 à 12:34

Pas du tout d'accord avec cet article !

Ce concert était "magique" pour les fans de Dead Can Dance comme moi !

Un Brendan Perry très classe et une Lisa Gerrard majestueuse : un groupe inégalable !

Un seul petit reproche sur le son : trop de réverb sur la voix de Lisa, mais cela restait sublime quand même.

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jeff69006 le 28/06/2013 à 12:14

Un concert intéressant par l'écoute comme à l'habitude du groupe, mais clairement ennuyeux au niveau de la scène.
J'ai passé un bon moment mais sans plus. La curiosité de découvrir sur scène, un groupe que je connaissais plus jeune avant qu'il ne se sépare en 98. J'avais perdu de vue et l'attrait de les découvrir en chair et en os m'a convaincu de prendre ma place. Je reste persuadé que le groupe est vraiment dédié plus sur des scènes moins importantes ou sur des endroits dédiés qui rendrait grâce à leur qualité musicale. Exemple, opéra, auditorium ou autres...

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JD le 28/06/2013 à 12:08

j'ai pensé une excellente soirée.
mes regrets:
- pas assez de morceaux des anciens albums qui auraient donné plus de variété
- un son ou echo mal géré. Lisa n'a pas vraiment besoin d'écho. et c'est vrai peut-etre un peu fort.
je les avais vu à l'Olympia il y a plus de 20 ans, petite salle, et le son était bien meilleur.

J'avais peur que Lisa ait perdu un peu de sa voix, mais non, elle ne m'a pas décu. Il reste des places à Nimes pour les amateurs!! :)

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Gus le 28/06/2013 à 12:04

Ce n'est pas un xylophone électrique mais un yangqin (instrument de percussion à cordes) sinon je ne comprend pas comment on peut jouer d'un xylophone sans baguettes...

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allcats le 28/06/2013 à 11:50

Je confirme! Cette critique ne reflète absolument pas ce qui s'est passé hier soir dans le vieux théâtre...Le concert était sublime, particulièrement, et on s'en fout un peu que Dead Can Dance nous parle ou pas. Celui qui a écrit ça devait penser à autre chose pendant les acclamations entre les chansons.

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flues le 28/06/2013 à 11:22

un super concert de dead can dance, et une critique qui n'a aucun sens...
De quelqu'un qui préfère la soupe electro pesudo revoltée de la première partie.
Faut pas aller voir quelque chose qu'on aime pas pour derrière poser une critique qui porte de par sa nature ce petite coté généralisateur qui pour le coup n'a aucun sens.

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