Contacté par lyonmag.com, Bruno Gollnisch, le leader du Front national à Lyon, avait confirmé dès mardi après-midi qu’Albert Roman lui avait aussi donné sa signature pour figurer sur ses listes il y a déjà plusieurs mois. “Comme la liste FN a été déposée avant celle du Modem, il sera sur nos listes”, affirmait Gollnisch. C'est ce qu'a effectivement décidé le préfet hier soir en invalidant du même coup la liste centriste. Mais le Modem a décidé de déposer un recours devant le tribunal administratif. "Il y aurait le même problème d'une candidature doublon FN à Vénissieux, cette fois avec l'UMP", s'étonne Anne Pellet, tête de liste Modem dans le 2e arrondissement. Cette centriste avoue elle-même “tomber de haut” en apprenant toute cette histoire car Albert Roman qui a rejoint le Modem début 2007, avait déjà adhéré à l’UDF en 1998 où il était resté un an. Bref, à une époque où la fédération était tenue par Michel Mercier, pas suspect de complaisance avec le FN. Selon Anne Pellet, ce Roman aurait même “fait preuve de son enthousiasme lors des réunions Modem”. “On n'avait aucune raison de se méfier. En plus, on aurait pu facilement l’écarter car on ne manquait pas d’hommes pour constituer nos listes. D’autant plus que l’extrême-droite, c’est totalement incompatible avec le Modem”, insiste Anne Pellet.
C’est Eric Desbos, un proche de Begag rallié à Gérard Collomb, qui a révélé cette candidature étrange dans un communiqué où il dévoilait aussi que la deuxième de la liste Modem dans le 8e arrondissement, Eliane D’Estaing, était une ex-milloniste. Une manière pour Desbos de critiquer des listes montées selon lui “dans la précipitation” pour assurer une présence indépendante du Modem à ces élections municipales.