Chirurgie esthétique : "Il faut être vigilant"

Chirurgie esthétique : "Il faut être vigilant"

Alors qu’un patient a été victime d’une septicémie suite à une greffe de cheveux à la Clinique de médecine capillaire du 2e arrondissement, réaction de Jean-Louis Foyatier, président de la société Rhône-Alpes de chirurgie esthétique.

Ce scandale vous étonne ?
Jean-Louis Foyatier : Pas du tout. Parce que ça fait longtemps qu’on essaie d’attirer l’attention des autorités sanitaires sur cet établissement qui n’est pas accrédité pour la chirurgie esthétique. De plus, le médecin concerné n’était pas inscrit à l’Ordre du Rhône mais de l’Isère, ce qui est pourtant obligatoire pour pratiquer à Lyon. Enfin, il n’était ni dermatologue, ni chirurgien, mais seulement généraliste. Résultat, ça fait des années qu’on voit passer des patients mécontents... Sans réussir à obtenir une plainte. Car ces patients étaient souvent remboursés.
Une micro-greffe des cheveux, c’est vraiment risqué ?
D’abord, il s’agit d’une vraie intervention chirurgicale, contrairement à ce que le terme micro-greffe laisse penser. En fait, soit on retire les cheveux un par un de l’arrière de la tête en faisant des trous, soit on découpe une bande de cheveux, mais dans les deux cas, cette opération dure plusieurs heures. Avec des risques d’infection virale si le matériel n’est pas stérilisé correctement : hépatites, Creutzfeld-Jakob, ou même HIV. Des infections qui peuvent se révéler des semaines, voire des mois plus tard. D’où la décision de la Préfecture de prévenir tous les patients de cette clinique qui sont plusieurs centaines.
Pourquoi les autorités n’ont pas réagi plus tôt ?
Parce qu’il y a un flou juridique autour de la greffe capillaire qui n’est pas explicitement citée par la loi de 2005 dans la liste des opérations qui doivent être réalisées dans un établissement agréé, contrairement à la liposuccion, la chirurgie du sein et les liftings. Donc on a parfois du mal à s’y retrouver. Mais surtout, les administrations n’aiment pas les scandales ! Malheureusement là, il y a eu un accident grave. Donc ils ont été obligés de réagir. Surtout dans un contexte délicat avec l’affaire du Dr Maure à Marseille qui a beaucoup choqué les gens.
Vous pensez que c’est le début du grand ménage ?
Non, il va rester des brebis galeuses. Car ce secteur est rémunérateur. D’ailleurs, à Lyon, des médecins généralistes proposent encore le botox ou des greffes de cheveux alors que c’est illégal. Nous, on essaie de faire le ménage. Mais c’est difficile.
Comment repérer un bon professionnel ?
Il faut d’abord s’adresser au Conseil de l’ordre pour avoir les noms des chirurgiens-plasticiens car seuls ces spécialistes peuvent pratiquer ces interventions. Ensuite, il faut savoir si le cabinet a l’agrément délivré par la Préfecture. De plus, un bon professionnel va proposer un devis mais aussi un délai de réflexion. Enfin, il faut éviter de suivre les conseils de son coiffeur ou de son esthéticienne ! En fait, moi je suis souvent étonné de constater qu’on choisit son chirurgien en réfléchissant moins que quand on achète une voiture ! Alors qu’il faut être vigilant.

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1 commentaire
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JPB AIHP BIO le 18/01/2011 à 22:22

Tête bien sympath digne de confiance,jugement eminemment personnel mais de valeur.Salut GBDLC.

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