Publicités éphémères sur les trottoirs : pourquoi c'est si compliqué à Lyon ?

Publicités éphémères sur les trottoirs : pourquoi c'est si compliqué à Lyon ?
Exemple de clean-tag à Lyon - DR

C'est l'un des dossiers polémique du moment à Lyon.

Alors qu'un décret ministériel en date du 24 décembre 2017 autorise officiellement les marquages (au nettoyeur haute pression ou avec des peintures biodégradables) publicitaires éphémères sur les trottoirs de Lyon, Bordeaux et Nantes, le texte a rapidement pris du plomb dans l'aile. Le décret a provoqué une véritable levée de boucliers dans les villes concernées. Une colère qui a eu raison de son application à Nantes et Bordeaux, qui ont successivement annoncé qu'elles ne prendraient pas part à l'expérimentation.

Mais à Lyon, cela a été un peu plus compliqué. Après l'officialisation de l'expérimentation, des voix se sont élevées. À l'image de celle de Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, qui avait alors dénoncé un projet "stupéfiant (…) pris sans concertation [et] sans s'inquiéter un seul instant" de l'avis des villes concernées. Face à la colère des élus et des associations comme Plein la vue, la Métropole de Lyon avait annoncé vouloir mener "une concertation avec toutes les communes avant la mise en œuvre éventuelle de l'expérimentation." Une annonce de bon augure.

Ce mardi, on apprenait que le maire de Lyon avait fait machine arrière lors du conseil municipal de la veille, annonçant la suspension de l'expérimentation. Une annonce visiblement précipitée. La Ville nous explique aujourd'hui qu'elle préfère "travailler avec la Métropole, le Règlement local de publicité (RLP) devenant métropolitain. (…) Cela fait partie d'une réflexion beaucoup plus large que de juste autoriser un bout de truc, alors qu'il y a d'autres questions qui vont se poser sur l'avenir de la publicité dans les villes." Et d'ajouter, tout en nuances, que Georges Képénékian "n'a pas suspendu l'expérimentation, puisqu'elle n'avait pas débuté. Mais il a suspendu sa décision d'expérimenter à une décision plus large (…). Le maire préfère temporiser."

Un dénouement pas avant 2020

Le sort de la Ville de Lyon pour cette expérimentation n'est pas pour autant suspendu au bon vouloir de sa sœur ainée. "Chaque maire de commune décide, même si le RLP est piloté par la Métropole", nous a-t-on expliqué. Si une telle disposition fait sens pour une commune telle que Villeurbanne, dont le maire s'est farouchement opposé à l'expérimentation, à Lyon, on est effectivement davantage dans la temporisation. Peu probable en effet que le maire de la Capitale des Gaules ne suive pas les directives de la collectivité de David Kimelfeld.

Quoiqu'il en soit, le dénouement de ce dossier ne devrait pas intervenir tout de suite. La Métropole nous a confié que "la concertation sur le RLP a débuté le 22 janvier dernier et va durer probablement 18 mois avec mise en œuvre début 2020." À cette date, un seul et unique règlement devrait s'imposer aux 59 communes de la Métropole – alors que 42 ont aujourd'hui leur RLP et que les 17 autres appliquent le règlement national. La collectivité nous a rappelé que son président avait confié à Lyon Capitale qu"il est hors de question que la Métropole impose une expérimentation aux communes. Elle ne se fera que sur la base du volontariat. Certaines communes ont d’ores et déjà fait part de leur refus."

Quant à savoir pourquoi la situation a été rendue plus complexe à Lyon qu'à Bordeaux et Nantes, il est fort probable que Lyon soit plus sous pression que ces homologues bordelaise et nantaise. Certainement la faute à un Gérard Collomb, à l'origine du décret et qui souhaite voir sa ville comme une pionnière. En attendant, les clean-tag, ces marquages au nettoyeur haute pression, vont continuer à exister puisque la pratique profite d'un flou juridique, alors que les autres marquages restent interdits.

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8 commentaires
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Pigé le 01/02/2018 à 19:35
Stop a écrit le 01/02/2018 à 18h31

Hulot a aussi sous-estimé la valeur de toutes ses maisons lors de sa déclaration de patrimoine

Vous êtes médisant : il s'est trompé !
Dégageons-les, tous !

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Barbatruc le 01/02/2018 à 19:03
Stop a écrit le 01/02/2018 à 18h31

Hulot a aussi sous-estimé la valeur de toutes ses maisons lors de sa déclaration de patrimoine

Comme vous si on vous le demande.

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Stop le 01/02/2018 à 18:31
creissan a écrit le 01/02/2018 à 16h24

...ce Hulot n'est qu'un Charlot !

...dehors les Charlots !

Hulot a aussi sous-estimé la valeur de toutes ses maisons lors de sa déclaration de patrimoine

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Sortie le 01/02/2018 à 16:27
creissan a écrit le 01/02/2018 à 16h24

...ce Hulot n'est qu'un Charlot !

...dehors les Charlots !

par ici votre sortie ?

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creissan le 01/02/2018 à 16:24

...ce Hulot n'est qu'un Charlot !

...dehors les Charlots !

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bye! le 01/02/2018 à 13:14

de la pub partout pour continuer à coloniser nos imaginaires.. vivement la suite

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Parce que c'est notre projeeet ! le 01/02/2018 à 12:14

C'est Hulot qui a signé le décret.

Hulot qui a 2 maison en haute savoie, une villa sur 3 hectares en Corse etc
après on critique Melenchon parce qu'il a un appart.

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millefeuille le 01/02/2018 à 07:21

-Vous reprendrez bien un peu de millefeuille administratif ? -Volontiers, ce sera un splendide parapluie.

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