A Rillieux, le maire laisse les invités des mariages dehors en cas de débordements

Le maire LR Alexandre Vincendet a compris que les habitants ne supportent pas les multiples incivilités et autres comportements irrespectueux. S’il a séduit 60% des électeurs de sa commune aux dernières élections législatives -et ce, alors que l’on était en pleine vague macroniste- c’est aussi parce qu’il a fait de la tranquillité publique l’un de ses chevaux de bataille.

L’une des raisons qui pousse les citoyens à perdre confiance dans leurs élus tient souvent aussi à ces multiples incivilités qui vous pourrissent la vie quotidienne. Les rodéos qui accompagnent désormais trop souvent les mariages font à coup sûr partie de ces comportements d’autant plus insupportables qu’ils se terminent parfois en drame avec des victimes qui trop souvent n’ont rien demandé à personne.

Internet regorge de vidéos montrant ces cortèges de puissantes cylindrées qui, parce que c’est jour de mariage, s’exonèrent de tout respect des lois. Elles occupent la totalité de la chaussée, bloquent la circulation, roulent sur les voies réservées au tram. Quant aux deux roues, ils n’hésitent pas à faire des rodéos sur les trottoirs.

L’agglomération lyonnaise n’est pas épargnée par ce phénomène. À Bron, à Vaulx-en-Velin, à Vénissieux, dans certains quartiers lyonnais, on assiste régulièrement à ce genre de spectacle. La population est d’autant plus excédée que les auteurs de ces infractions ne sont qu’exceptionnellement sanctionnés.

Depuis plusieurs années, le calme est en revanche revenu à Rillieux. Et quand il y a des débordements comme ce fut le cas il y a deux semaines, la sanction est immédiate. En charge de la sécurité, le premier adjoint Julien Smati n’a pas hésité à sévir après toute une série de débordements : "Voitures de sports, motos sportives, moto cross interdites sur route, accompagnées de conducteurs irrespectueux, dangereux et parfois connus des services de police. Certains ont transformé la ville en circuit, s’affranchissant des règles élémentaires de sécurité, du code de la route et du respect d’autrui. Ils n’avaient qu’une seule ligne de conduite sur la route comme dans la vie certainement : l’incivilité. Ce mariage était attendu et les policiers préparés à limiter l’impact avec leurs moyens. Les deux roues ouvraient le cortège et bloquaient les ronds-points et routes adjacentes comme un convoi officiel. Prise de risque permanente, utilisation des deux voies, lignes blanches et feux rouges franchis, rodéo, voie de bus, trottoirs... Faire pire aurait nécessité un vrai talent".

Ces comportements ne resteront pas impunis : près de 45 contraventions (entre 90 et 135 euros + retrait de points) ont été dressées par la vidéo-verbalisation et les agents de police municipale sur le terrain. Mais le plus efficace reste l’interdiction qui a été faite à la centaine d’invités d’assister à la cérémonie dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville.

C’est le genre de sanction qui ne laisse pas indifférent. Il est vrai que la Mairie prend soin de prévenir les mariés que les débordements ne seront pas acceptés. Julien Smati a même pris l’habitude de recevoir le futur couple pour mettre l’accent sur la sécurité des personnes et la tranquillité publique : "C’est un moment privilégié d’échange et d’écoute entre élus, policiers et futurs mariés. Toutes les questions peuvent être abordées. C’est un temps de prévention et de compréhension des situations de chacun. Ces échanges enrichissants pour tous ont souvent permis de désamorcer en amont des situations délicates. La thématique "rodéo" tient une place importante au cours des échanges. Cette prévention s’accompagne de conseils de terrain pour réussir un mariage en évitant les drames qui sont parfois sanglants. Les jeunes mariés se font souvent déborder par leurs invités, c’est à eux qu’il appartient de mettre en place la sécurité de leur mariage en accord avec leurs familles respectives".

Vendredi 28 septembre, le marié pensait probablement que, face à la tension palpable entre les invités et les forces de l’ordre, la Mairie n’oserait rien faire. Il s’est lourdement trompé. Face à la menace de ne pas célébrer son mariage, il a dû accepter que les invités restent dehors et que celui- ci soit célébré à huis-clos avec la seule présence des témoins. C’est même lui qui s’est chargé de calmer les esprits et d’expliquer à sa centaine d’invités qu’ils devaient rester dehors.