A St-Etienne, Michel Neyret était "comme s’il était en fonction"

A St-Etienne, Michel Neyret était "comme s’il était en fonction"
Michel Neyret a fait l'aller-retour

Public et journalistes ont pu voir et écouter l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon, entendu jeudi après-midi en tant que témoin dans le cadre d’un procès en appel pour un braquage.

Deux mois de détention n’ont pas changé Michel Neyret : toujours la même démarche, même pour faire quelques pas entre la porte de la salle des témoins et la barre du Tribunal de Saint-Etienne, toujours cette même aisance à l’oral et toujours cette même présence. Le code vestimentaire non plus n’a pas dérogé à la règle : costume anthracite, chemise blanche ouverte et chaussures noires vernies. Michel Neyret a retrouvé en quelque sorte, l’espace d’un après-midi, son ancienne fonction. "Je l’ai trouvé fort", commente Me Jean-Marie Chanon, l’un des avocats des parties civiles dans le procès stéphanois. "Fort et extrêmement lucide, il était très présent dans le dossier, comme s’il était toujours en fonction. Il m’a impressionné, il a fait son boulot", ajoute-il.

Les avocats de la défense, Me Eric Dupond-Moretti et Me Thierry Herzog, qui avaient demandé à le faire témoigner ont alors essayé de le déstabiliser, notamment avec des questions de procédures sur un dossier de filatures, en 2002 et 2003, alors même que Michel Neyret était le chef de la BRI de Lyon. Mais pendant une heure et demie, l’ex-super flic a surtout été combatif. Même après quatre heures de route dans un fourgon de la gendarmerie et devant ses anciens collègues et autres journalistes qu’il a cotoyés. "Cette première parenthèse a été un peu pénible", raconte Me Yves Sauvayre, l’un de ces défenseurs dans le dossier de "corruption" et de "trafic de stupéfiants" qui l’a fait chuter. "Il se sentait pisté, suivi, observé. Et on lui a fait remarquer qu’on lui avait enlevé les menottes, et ça, il ne l’a pas forcément bien vécu."

Mais à l’image de ce sourire en coin et de ce clin d’œil adressé à sa sortie d’audience à un policier judiciaire lyonnais venu le soutenir, Michel Neyret a certainement voulu faire passer un message : celui d’un homme qui ne baissera pas les bras, même dans un dossier qui ne cesse de l’accabler. "On a eu ici un exemple type de Michel Neyret, qui était dans une forme extraordinaire et on a retrouvé un Michel Neyret digne d’une maestria, digne d’un grand policier", rajoute son autre avocat Me Gabriel Versini, à la sortie du tribunal. Mais en attendant de retrouver la lumière (ses avocats son dans l’attente d’une décision concernant une nouvelle demande de remise en liberté), Michel Neyret a passé sa soixantième nuit en prison.

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