"Je déléguais trop"

Basé à Villeurbanne, Transmontagne a été placé en redressement judiciaire début juillet. Explications du Pdg, Philippe Gausset.

L’origine des difficultés de Transmontagne ?
Philippe Gausset : On est spécialisé dans la location immobilière en montagne et dans la gestion de stations de ski. Mais l’hiver dernier, il n’y a pratiquement pas eu de neige dans nos stations en début de saison. Du coup, les vacanciers ne se sont pas bousculés en deuxième partie de saison. Et la fréquentation a reculé d’environ 10% et notre chiffre d’affaires de 15%. Et quand on a fait les comptes en mars, on s’est aperçu qu’on allait avoir besoin d’au moins 4 millions d’euros. Mais les banques ne nous ont pas suivis. Du coup, j’ai demandé à ce que mon entreprise soit placée en redressement judiciaire.
Pourquoi les banques ont refusé de vous soutenir ?
Je ne sais pas. D’autant plus que depuis 10 ans, elles m’ont toujours prêté de l’argent et autorisé des découverts de 8 à 10 millions d’euros. Alors qu’on avait demandé deux fois moins cette fois-ci.
Vos résultats en 2007 ?
Grâce aux bons résultats de nos stations en Italie, en Suisse, en Slovénie et à notre skidôme à Dubaï, le chiffre d’affaires sera quasi-stable à 67 millions d’euros environ, avec 300 salariés. Mais on va perdre 7 millions d’euros, contre 1 million en 2006.
Comment vous allez relancer Transmontagne ?
Mon plan de continuation ne concerne que les stations françaises. Car notre problème, ce n’est pas seulement le manque de neige. C’est aussi notre méthode de gestion. Jusqu’à présent, en France, on ouvrait des installations même quand il n’y avait pas de neige. Ce qui coûtait cher en frais de personnel. Alors que dans les stations étrangères, on n’ouvre qu’en fonction de la clientèle et de l’enneigement. D’ailleurs, les stations italiennes et suisses ont une rentabilité de 20% à 25%. Contre 15% pour la France. C’est d’ailleurs pour ça que je vais m’occuper personnellement de la gestion de mes stations françaises. Avant, je déléguais trop.
Vos projets ?
On va se développer à l’international, qui ne représente que 30% de notre chiffre d’affaires aujourd’hui. Et on développera des activités d’été. Mais pour l’instant, ma priorité, c’est de remettre le groupe sur les rails.

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