Claude fait partie des plus grandes familles de l'aristocratie romaine. Son père, Drusus, est le fils de Livie, la seconde épouse de l'empereur romain Auguste, qui régna sur une partie du monde durant plus de 30 ans. Et sa mère, Antonia Minor, est la fille de Marc-Antoine, le grand rival d'Auguste...
Claude naît à Lyon le 1er août de l'an 10. Il est le second enfant de ses parents, après Germanicus, né cinq ans plus tôt à Rome.
Drusus s'était installé à Lugudnum depuis l'an 13, où il avait été envoyé par l'empereur Auguste pour organiser toutes les provinces que venait de conquérir Rome.
Claude ne reste toutefois pas longtemps à Lyon car son père meurt seulement un an après sa naissance, victime d'une chute de cheval lors d'une bataille en Germanie. La famille rentre ensuite à Rome, mais Claude reviendra souvent dans sa ville natale.
Très jeune, il est mis à l'écart car Germanicus lui est préféré. L'aîné est un garçon brillant, destiné à devenir empereur.
De plus, Claude est un enfant très laid, qui boite et qui bégaye... Or, pour faire une carrière politique à l'époque, il est indispensable d'être solide, d'avoir une certaine allure et d'être capable de prendre la parole en public.
Et Claude a décidemment tous les défauts puisqu'il est aussi peureux, maladroit, négligé, distrait, sujet à des tics... Sa propre mère se moque sans arrêt de lui et sa grand-mère, femme de l'empereur Auguste, ne daigne même pas lui adresser la parole !
Loin, très loin du pouvoir
Claude mène à l'âge adulte une vie de débauche, fréquantant uniquement des affranchis, ces anciens esclaves qui l'entraînent dans les bordels de Rome pour participer à des orgies.
Il est toutefois assez instruit et cultivé, aime les recherches et s'intéresse tout particulièrement aux Etrusques, la civilisation ayant précédé les Romains. Claude écrit à leur sujet plusieurs livres.
A aucun moment, il n'envisage de succéder à son grand-père. D'autant que sa famille l'a totalement marginalisé. Le voilà devenu une sorte de misanthrope, un peu sauvage et évidemment amer.
Pourtant, à la suite d'une série d'évènements inattendus, il accède au pouvoir.
Tibère avait d'abord succédé à Auguste à la tête de l'empire romain. Et c'est logiquement Germanicus, le frère aîné de Claude, qui se préparait de son côté à prendre la suite de Tibère. Il avait d'ailleurs remporté de belles victoires sur les Germains. Mais en 19 après Jésus-Christ, Germanicus meurt en Syrie. Sa femme Agrippine accuse le gouverneur Pison de l'avoir fait assassiner.
C'est donc le fils de Germanicus et d'Agrippine, Caligula, qui devient naturellement empereur à la place de son père, lorsque Tibère meurt à son tour deux ans plus tard.
Sauf que Caligula est à moitié fou. Et se comporte très vite en tyran sanguinaire, se prenant pour un véritable Dieu. Son histoire est connue : il a fait tuer arbitrairement plusieurs sénateurs et avait fait élire son cheval consul...
Après quatre ans de règne chaotique, Caligula est assassiné par le chef de sa garde prétorienne.
Après cet acte, le préfet à la tête de cette garde comptant plusieurs milliers d'hommes recrutés dans les grandes familles romaines cherche un nouvel empereur. Et il choisit Claude.
Seul un membre de la famille régnante pouvait prendre le pouvoir. Claude étant l'oncle de Caligula, il était logique de le désigner. De plus, le préfet pense pouvoir facilement manipuler celui qui traîne une réputation de faible et de marginal.
De son côté, Claude voit le ciel lui tomber sur la tête. A aucun moment de sa vie il n'a imaginé arriver au pouvoir. A tel point qu'en apprenant l'assassinat de Caligula, il est persuadé que la garde prétorienne va le tuer également. Il essaye donc de prendre la fuite en apprenant que les soldats arrivent. Et ces derniers le découvrent finalement caché derrière une tenture, mort de peur... Quelle surprise pour lui d'apprendre qu'il est proclamé empereur lorsqu'il arrive dans le camp, traîné par la garde !
Claude refuse dans un premier temps la charge qu'on lui donne. Mais après de longues négociations, le natif de Lugdunum finit par accepter. Il amnistie la garde prétorienne pour l'assassinat de Caligula.
Claude comprend que pour accéder à cette fonction, il a besoin d'un soutien total des soldats. Il accorde donc à chaque membre 15 000 sesterces.
En réponse, la garde prétorienne organise rapidement un grand rassemblement populaire dans le centre de Rome et Claude est proclamé empereur sous les acclamations. Il a alors 51 ans.
Un empereur atypique
Ses nouvelles fonctions ne changent pas l'homme. Ses mains tremblent, son allure est chancelante, sa voix est rauque et son rire vulgaire. Il pourrait paraître pitoyable et grotesque, mais son allure originale lui attire en réalité beaucoup de sympathie.
Empereur à contre-emploi, il ne dispose d'aucune autorité, ni physique, ni morale. Très handicapé sur le plan physique, il ne peut exercer le commandement militaire. Mais il réussit tout de même à s'imposer.
Sage et prudent, il n'aime pas la violence. Ce qui rassure le peuple romain, surtout après le court mais intense règne de Caligula. Les Romains sont aussi fatigués des guerres dans lesquelles se sont systématiquement lancés les empereurs précédents.
Claude est donc considéré comme un empereur qui a du bon sens, un réformateur. Et il est vu comme l'un des meilleurs dirigeants qu'ait connu l'empire romain.
Il s'appuie sur les sénateurs en assistant assidûment aux séances du Sénat, ce qui n'était pas le cas des autres empereurs qui les méprisaient et se réfugiaient derrière la garde prétorienne.
Mais le véritable atout de Claude, c'est de s'être entouré de collaborateurs compétents et dévoués. Notamment Pallas, son favori, et Narcisse, son secrétaire qui acquiert une grande influence politique.
L'empereur lyonnais a considérablement amélioré le ravitaillement de la ville de Rome qui comptait alors plus d'un million d'habitants. Plusieurs centaines de milliers d'entre eux vivaient dans la misère et comptaient sur l'Etat pour vivre, notamment sur son aide alimentaire.
En créant un véritable ministère de l'économie et du ravitaillement, il permet une organisation solide. Il renforce également les relations avec les provinces les plus fertiles comme l'Egypte en réorganisant la flotte de commerce, en aménageant le port d'Ostie et en faisant construire d'immenses silos à blé.
Claude fait aussi développer la distribution de l'eau en réalisant de nouveaux aqueducs, améliorer le réseau des égouts, aménager les rives du Tibre...
Le système fiscal est réformé, au grand soulagement des Romains qui le réclamaient depuis des années.
Sans être un chef militaire, l'empereur Claude a tout de même été un conquérant. Il refoule d'abord les Germains au-delà du Rhin. Et en 50, il fonde Colonia Claudia, la ville de Cologne.
Il renforce ensuite la ligne frontière le long du Danube, puis conquiert la Thrace, la province située à l'extrémité orientale de la Grèce. Et en Afrique du Nord, il réuni la Maurétanie à l'Empire.
Malgré ses handicaps, Claude suit généralement ses troupes, sans toutefois les commander lui-même.
Sa plus grande conquête est celle de l'Ile de Bretagne, aujourd'hui Grande-Bretagne. Avec seulement quatre légions romaines, il a réussi à fonder Camulodunum au sud du pays.
Lyon dans un coin de son coeur
L'empereur Claude n'oublie pas sa ville natale. Au cours de ses expéditions, il s'arrête souvent à Lyon. Et les Lyonnais l'acclament spontanément, fiers de ce compatriote puissant et prestigieux.
Quand il fait développer le réseau routier pour la Gaule, un certain nombre de routes construites partent de Lyon, comme le compendium entre Lugdunum et Vienne.
Et alors que les Gaulois sont des citoyens de seconde zone, Claude prend en 48 une décision importante, qui permet aux notables gaulois d'entrer au Sénat à Rome.
C'est un moment fort de l'intégration dans l'Empire. Cette reconnaissance montre l'ouverture d'esprit de cet empereur.
Pour le remercier, l'assemblée des Trois Gaules, qui se réunissait chaque année à Lyon, décide de graver sur des tables de bronze le texte officiel du discours de Claude. Et d'afficher ces tables sur un des édifices avoisinant l'autel fédéral, leur point de rencontre, situé à l'époque à la Croix-Rousse. Ce sont les fameuses tables claudiennes, deux plaques de bronze retrouvées par le bourgeois lyonnais Roland Gribaud en 1528 sur les pentes, près de la montée Saint-Sébastien, à l'époque plantée de vignes.
L'empereur Claude a eu quatre épouses. Si les deux premières sont mal connues, les deux dernières, Messaline et Agrippine, jouent un certain rôle. Messaline, qui était sa cousine germaine, lui donna deux enfants. Mais cette femme particulièrement débauchée finira par l'excéder. Et Claude la fait assassiner...
Agrippine était sa nièce, fille de Germanicus et soeur de Caligula. Belle, intelligente, énergique, elle sait s'imposer auprès de Claude. Elle lui fait par exemple adopter son fils Néron, pour qu'il devienne empereur à la place de Britannicus, le fils aîné de l'empereur qu'il a eu avec Messaline.
Claude regrettant d'avoir cédé, envisage de démissionner pour permettre à Britannicus de lui succéder. Il meurt subitement à l'âge de 64 ans après un banquet. Rapidement, les premières versions accusent Agrippine de l'avoir fait assassiner en l'empoisonnant avec un plat de champignons. Une version qui fait encore débat chez les historiens.
Le plan d'Agrippine fonctionne jusqu'au bout, puisque Britannicus est écarté, et elle fait proclamer son fils Néron empereur par les prétoriens.
La plupart des écrivains et historiens de l'époque sont très injustes avec Claude et ses sept ans de règne. Notamment Séneque que Claude avait fait exiler en Corse et qui règle ses comptes dans ses écrits dans lesquels il moque son physique, le traitant de minus, d'esprit faible et de maniaque. Tacite et Suétone se moquent aussi du physique de Claude. Et aucun ne voudra admettre la réalité, que Claude fut un réel homme d'Etat.
Et les ministres, premiers ministres François ? Ne comptent-ils pas dans vos calculs ?
Signaler RépondreFillon un bel exemple peut être ?
Le premier je n'en sais rien, mais les 2 autres, c'est certain.
Signaler RépondreJe parlais de celui qui chevauche son célèbre cheval Scooter...
il y a eu 3 François connus à la tête du pays: françois 1er, f. mitrand, f.hollande
Signaler Répondreavec des points communs
obsédé sexuel, ne sachant que créer des taxes et impots , d'une incompétence rare de chef d'etat, et ayant laissé le pays dans une situation catastrophique
Le social de Bayrou se résume à une claque : c'est une tradition d'avoir la main leste lorsqu'il s'agit d'enfants...
Signaler RépondreVous avez omis Hollande dans les incapables. Il est vrai que lui n'est pas apprécié il à détruit le PS tout seul comme un grand.
Signaler RépondreNon, François 1er ou Emmanuel II, les 2 incapables de l'histoire, après Claude.
Signaler RépondreÀ la différence que Claude était apprécié...
Comme Caracalla autre empereur, né aussi à Lugdunum et, fils de Septime Sévère, comme l'empereur Claude. Ce dernier peint sur la fresque des lyonnais mais pas Caracalla. Lyon semble avoir complètement oublié cette partie de son histoire !
Signaler RépondreSi Claude a été sous estimé, il est pourtant le seul empereur peint sur la fresque des lyonnais. Quid de Caracalla, le 2° empereur, né à Lugdunum et fils de Septime Sévère, celui-ci vainqueur sur Albinus après la bataille de Lugdunum en 197 !
Signaler RépondreI Claudius Imperator, un magnifique film avec ce grand acteur britannique qu'est Derek Jacobi (que quasiment personne ne connait en France), et qui retrace la vie de ce grand empereur ...
Signaler RépondreTiens, ça me donne envie de le revoir ce film
Louis XI ?
Signaler RépondreOn trouve couramment employée la forme "les tables claudiennes", au pluriel. Il faudrait dire plutôt "la table claudienne", au singulier, car le support était unique. Ce qui en a été retrouvé était brisé, semble-t-il, en quatre morceaux, dont deux attendent peut-être encore d'être retrouvés
Signaler RépondreEn dehors de l'attache à Lyon il me fait penser à Bayrou, le social en moins ;-)
Signaler Répondre"Claude n'était pas destiné à régner. Laid, timide, maladroit, il était considéré par ses proches comme un incapable. Pourtant, il est devenu le 4e empereur romain"
Signaler RépondreBizarre ça me rappelle quelqu'un...
La pauvreté des sources historiques a permis le développement de légendes et de traditions locales à son sujet, telles celles qui veulent qu'il ait été exilé, qu'il ait fini martyr à Rome ou encore qu'il se soit suicidé en Gaule, à Lyon ou à Vienne.
Signaler RépondreEst-il vrai que Ponce Pilate, contemporain de l’empereur Claude, serait à la fois né et mort à Lyon ?
Signaler RépondreLyon semble avoir complètement oublié cette partie de son histoire.