Le père d'Henri Béraud était boulanger, il tenait la Gerbe d'Or située 8 rue Ferrandière à Lyon. Un commerce assez prospère, qui a existé encore pendant des décennies. Les Béraud ont des origines paysannes : Joseph est un artisan solide et travailleur originaire d'Hyères, et la mère, Clémence Barge, vient du bas Dauphiné, une brave femme du peuple.
Dans le quartier de Saint-Nizier où Henri Béraud grandit, son père ne passe pas inaperçu. Bon républicain et fidèle soutien du Parti radical, il déambule dans les rues, avec sa pipe en terre et sa casquette poudrée de farine.
La famille mène une vie simple. "Mon pays, c'est Lyon, mais mon village, c'est Saint-Nizier, le sombre et sinueux lacis des rues qui serpentent entre les flèches de ma vieille église et la fontaine des Jacobins. J'y ai appris à lire, à prier, à souffrir. On n'est pas d'une ville, surtout d'une grande ville, mais d'un clocher", écrira plus tard Henri Béraud.
Joseph Béraud a beaucoup d'ambition pour son fils unique. Après l'école du quartier, il l'envoie chez les frères, puis au lycée Ampère avec les enfants de la bourgeoisie lyonnaise. Mais le fils de boulanger complexe et fait un véritable blocage. Henri Béraud va ensuite nourrir une haine du bourgeois, de tout ce qui est institution…
Si sa mère est assez pieuse, son père est totalement indifférent aux questions religieuses. Ce qui est d'ailleurs frappant dans son œuvre, c'est que la religion n'y tient aucune place. Henri Béraud n'aime pas les curés. Sans être antireligieux, il se méfie de l'institution catholique.
A la fin de la seconde, il quitte le lycée Ampère et ne se présente pas au bac. Une véritable souffrance pour son père : "Il m'écouta jusqu'au bout en me regardant bien dans les yeux. As-tu réfléchi, me demanda-t-il ? Il ne fit aucune allusion aux espoirs que je venais de détruire. Il y avait trop de vraie fierté pour laisser échapper les plaintes de l'orgueil", écrira Henri Béraud dans son livre "La Gerbe d'Or".
Le journalisme comme carburant
Après le lycée, le jeune Lyonnais fait un peu tous les métiers. Il fréquente surtout les cafés et les brasseries et se lie avec des journalistes, des gens qui se croient poètes ou écrivains et qui passent leurs soirées à refaire le monde. Lyon était alors le repaire de rapins, de bohèmes, qui auront une influence importante sur lui.
Henri Béraud découvre ainsi qu'il a un petit talent d'écriture. Après son service militaire dans l'artillerie de montagne, il se lance dans le journalisme en créant sa propre revue : "L'ours".
C'est une revue littéraire, critique, polémique, comme il y en a des dizaines à l'époque. Il pratique volontiers la polémique ad hominem en s'en prenant à quelques personnages, notamment un proche d'Edouard Herriot, Richard Cantinelli, le conservateur de la bibliothèque municipale qui devient sa tête de turc. Il l'accuse d'avoir brocanté des livres de la bibliothèque et l'appelle "brocantelli, mercantinelli et tutticantinelli".
Il publie plusieurs livres de reportages sur Lyon qui rencontrent un certain succès : "Marrons de Lyon", "Promenade autour du cheval de bronze", Mémorial de la rue Sainte-Hélène"…
Béraud a cette faculté de décrire admirablement bien une atmosphère, un paysage, sans forcer sur la métaphore.
A cette époque, le Parti radical règne sur Lyon. Edouard Herriot a remplacé Victor Augagneur à la mairie en 1905 et le maire a lancé de grandes réalisations. La construction mécanique comme la construction automobile devient aussi importante que la soierie. La chimie se développe également à Saint-Fons.
Du point de vue intellectuel, c'est une période assez active. Il y a cinq grands quotidiens à Lyon, et trois revues d'histoire. Le théâtre occupe une vraie place dans la cité. Toute la classe moyenne s'y rend. Et les cercles et salons se développent.
Henri Béraud mène une vie un peu bohème et continue de vivre chez ses parents. Cela va durer jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.
Comme beaucoup de Français, il ne souhaite pas la guerre. Mais maintenant qu'elle est là, il faut tout faire pour la gagner. La jeunesse a un fond de patriotisme. Même si ceux qui se baptisent eux-mêmes les PCDF - les pauvres couillons du front - sont exaspérés par les discours des hommes politiques et les planqués.
Henri Béraud fera 52 mois de campagne comme tout le monde et termine la guerre avec le grade de capitaine. Artilleur, il court des dangers mais moins que s'il était dans l'infanterie.
Un homme changé à tout jamais
Le conflit, véritable carnage, le marque profondément. La moitié des jeunes qui avaient entre 18 et 25 ans sont sacrifiés. Les survivants versent dans le pacifisme, d'autres s'enflamment pour le communisme ou le nationalisme. Cette guerre a radicalisé les opinions et la crise qui arrive fragilise encore la société.
Plus mûr, Henri Béraud devient aussi plus violent, notamment dans ses écrits et ses paroles.
Il va s'en prendre aux bourgeois, aux intellectuels, aux bien pensants, aux hommes politiques, aux syndicats… Il hait tout ce qui est installé, toutes ces institutions qui méprisent et manipulent le peuple selon lui.
Après la guerre, il est recruté par Le Canard Enchaîné, à qui il avait envoyé quelques articles depuis le front. Créé par des poilus de 14, c'est un journal satirique anti-tout, ce qui correspond bien au profil de Béraud.
En 1919, il passe à L'Oeuvre, le journal populaire et plutôt à gauche de Gustave Théry. Et il réussit un coup fumant qui va le faire connaître de tous les journalistes français puisqu'il sera le seul à être présent dans la salle du quai d'Orsay où se déroule la conférence de la paix le 19 janvier 1920. Henri Béraud s'est glissé derrière une tenture et rend compte de cette réunion historique.
L'Oeuvre lui confie des reportages importants, il part notamment en Allemagne pour faire une enquête sur le mouvement communiste des spartakistes. Il collabore également avec le Merle blanc, le Crapouillot…
A Paris, dans les milieux littéraires, il retrouve de nombreux Lyonnais comme Pierre Scize, Marcel Achard ou le peintre Touchagues.
En 1922, il est engagé par Le Petit Parisien, le grand journal de l'époque qui vendait 2 millions d'exemplaires chaque jour. Henri Béraud devient le reporter français spécialisé dans l'international et fait ses débuts avec la guerre civile d'Irlande. La sauvagerie anglaise le bouleverse, et il nourrit progressivement une haine contre les Britanniques.
Il interviewe également les grands hommes du début du siècle : Georges Clémenceau, Benito Mussolini, Stanley Baldwin, l'amiral Miklos Horthy, Atatürk, Miguel Primo de Rivera…
En parallèle, il écrit des romans qui lui valent encore plus de succès. "Le Vitriol de lune" et "Le Martyr de l'obèse" lui permettent de remporter le prix Goncourt en 1922. Avec le montant du prix, il achète une propriété sur l'île de Ré qu'il nomme Les Trois Bicoques et où il se retire souvent pour écrire.
Son style est très vrai, il emploie peu d'images. Béraud est un concret, pas littéraire au fond. Après "La Gerbe d'Or", il publie "Le Bois du templier pendu", "Les Lurons de Sabolas" et "Ciel de Suie". Une suite de romans sur la dureté de la vie paysanne dans un village qui subit une malédiction après avoir pendu un templier qui tentait d'échapper aux persécutions de Philippe le Bel. Ces villageois vont endurer des guerres, la peste, des insurrections, le fisc… Il y a là toute la passion du Lyonnais pour la terre et sa haine des bourgeois.
Henri Béraud est un gros bonhomme, volumineux. Très généreux, drôle et ouvert, il est le journaliste le mieux payé de France au début des années 30. Mais sa fortune n'a pas le temps de s'empiler car il est très dépensier. Il mène une vie assez libre faite de maîtresses, de grands restaurants et de dîners mondains. Mais il reste un bosseur, qui écrit beaucoup de livres et d'articles, et qui voyage énormément : Moscou en 1920, Berlin en 1926, Rome en 1929, l'Espagne en 1931, Vienne en 1934… Il est ainsi le premier grand reporter français à franchir le rideau de fer depuis la révolution de 1917. Et son visa lui a été obtenu par un certain Edouard Herriot.
A Berlin en 1926, il découvre un pays encore démoli moralement et politiquement par la guerre et l'inflation. Il est impressionné par la puissance sauvage ressentie chez les Allemands. Et il flaire le danger en exprimant une grande inquiétude devant la montée du nationalisme. Son livre sera d'ailleurs interdit en Allemagne.
En Italie lors de son interview de Mussolini, alors au sommet de sa gloire, Henri Béraud est séduit par le dynamisme du régime mais est violemment heurté par son côté policier et totalitaire.
Toujours plus d'ennemis
Anti-bourgeois, Henri Béraud se croit de gauche. Mais cette dernière le déteste petit à petit, car elle s'indigne qu'il ose s'attaque au paradis socialiste et aux Anglais, alliés de la France contre le fascisme.
Après un passage chez Paris Soir puis au Journal, il revient au Petit Parisien en 1927. Et en 1934, il est engagé par Gringoire qui l'attire avec un contrat en or.
Nous sommes en plein dans l'affaire Staviski, qui éclabousse les partis politiques et qui provoque l'émeute du 6 février 1934. Les scandales se succèdent, et Béraud fonce tête baissée contre le système en place. Le titre du premier article qu'il publie le 12 janvier dans Gringoire est révélateur : "Assez !".
Gringoire est un journal d'extrême-droite, lié à la mafia marseillaise et au milieu de la prostitution. Mais comme il autorise Henri Béraud à écrire ce qu'il veut, le Lyonnais n'a aucun état d'âme à lui prêter sa plume. Finis les grandes interviews et les reportages en Europe, il va être accaparé par le journalisme politique. A tel point qu'il laisse tomber son oeuvre littéraire.
En octobre 1935, il rédige ainsi l'article "Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ?", en réponse à la politique de sanctions contre Mussolini. Une véritable tempête, à droite comme à gauche, se déclenche en France.
Henri Béraud est revenu à Lyon au début des années 30, il loue une belle maison à Rochecardon au-dessus de Vaise. Il envoie ses articles à Paris où il va faire un tour de temps en temps. Son train de vie fastueux et sa somptueuse voiture conduite par un chauffeur martiniquais agacent à Lyon, où il se fait de nouveaux ennemis.
Puisqu'il dit ce qu'il pense, il se met à dos pratiquement toute la classe politique. Et quand il ironise sur Léon Blum, on l'accuse d'antisémitisme.
Antisémite, Henri Béraud l'est. Comme beaucoup de Français et surtout d'intellectuels à l'époque. Il est aussi xénophobe.
Dans Gringoire, il écrit ainsi : "D'un mot, est-il bon, est-il juste, est-il raisonnable de se dire antisémite ? M'étant posé la question, je réponds : en conscience, oui, il faut être antisémite. […] Il faut l'être parce que le salut de la France est à ce prix. Le juif est l’ennemi-né des traditions nationales, il n’est ni soldat, ni ouvrier ni paysan. Comment serait-il digne d’être un chef ?"
Et sa propension à polémiquer, à s'isoler à force de se brouiller avec tout le monde, lui font prendre un virage risqué.
L'affaire Roger Salengro va largement contribuer à façonner la terrible réputation d'Henri Béraud.
Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement du Front Populaire de Léon Blum, Roger Salengro est accusé à tort d'avoir déserté à bicyclette pendant la guerre de 14. Un jury d'honneur qu'il a réuni le blanchit, mais la presse, notamment de droite, s'empare de l'affaire.
Dans Gringoire, Béraud écrit : "On a blanchi Salengro, le voila Propengro. De cette aventure, il sort savonné, décrotté, récuré, épongé, rincé, en un mot aussi flamboyant qu'un vélo neuf". Roger Salengro se suicide quelques jours plus tard, et Henri Béraud, qui fut le plus virulent et le plus talentueux de ses détracteurs, devient l'accusé numéro 1.
En 1938, il regagne Paris. Pacifiste et munichois, il accuse la gauche d'avoir trahi le peuple en freinant la préparation de la guerre pour finalement s'y lancer à perte. Henri Béraud réclame du temps pour mieux s'armer.
A 55 ans, quand la guerre éclate, il n'est plus mobilisable. Il se réfugie sur l'île de Ré en juin 1940 puis retrouve Lyon où il loue une maison à Saint-Didier-au-mont-d'Or. Il devient un fidèle de la Maison de la presse, sorte de club de la presse situé rue de la Poulaillerie où tous les grands journalistes parisiens repliés sur Lyon se retrouvaient. Béraud continue à écrire dans Gringoire, replié à Marseille.
Comme beaucoup d'anciens combattants, le Lyonnais est un inconditionnel de Philippe Pétain. Il continue également ses polémiques contre les hommes politiques, sans mesurer qu'ils sont pour la plupart emprisonnés.
D'ordinaire clairvoyant, il ne mesure pas non plus que ce ne sont pas les Allemands qui occupent la France, mais les nazis. S'il déteste le Reich, il hait encore plus les Anglais.
Entêté, buté, il accepte de moins en moins le débat. En septembre 1943, il se brouille même avec le directeur de Gringoire.
Henri Béraud est finalement arrêté à Paris le 24 août 1944 avant même la Libération de la capitale. Il est jugé pour collaboration et intelligence avec l'ennemi. Une "chasse au lampiste" qu'il dénonce, sans se rendre compte que ses nombreux articles et prises de position contre les Anglais et la Résistance, et en faveur du régime de Vichy font de lui un collaborateur objectif. Il avait beau détester les Allemands, il leur rendait service, d'autant qu'il était reconnu et influent.
Son procès est expéditif, il est interrogé 10 minutes par un juge d'instruction. Et toute la presse se déchaîne contre lui, les journaux communistes notamment réclament sa tête. Il a passé une partie de sa vie à se faire des ennemis, et il le paye au prix fort.
Ce n'est qu'une fois le verdict prononcé - la peine de mort - que des écrivains interviennent en sa faveur, comme Albert Camus et François Mauriac.
Convaincu qu'il n'avait aucun lien avec les nazis, le général Charles de Gaulle gracie Henri Béraud, finalement emprisonné à la Centrale de Poissy. Tous ses biens sont saisis et vendus aux enchères, mais il parvient, avec l'aide de quelques amis, à racheter sa maison de l'île de Ré.
Au bout de deux ans d'incarcération, il est transféré dans un établissement pénitentiaire moins dur, à Saint-Martin-en-Ré, où il reprend sa plume pour écrire "La chasse au lampiste" et "Les derniers beaux jours".
En avril 1950, Béraud est victime d'un malaise qui le laisse hémiplégique. Libéré, il retrouve sa maison charentaise où il mène une vie de grabataire avant de mourir le 24 octobre 1958.
Henri Béraud fut sans doute l'un des plus grands écrivains lyonnais du XXe siècle. Mais aveuglé et emporté par son talent de polémiste, il s'est perdu dans les tréfonds de la haine.
y s en a fallu d un poil!...mais de grace,ne coupons pas les cheveux en quatre!!...et comme dit mon coiffeur :les faux tifs ne sont pas toujours coupables!
Signaler Répondreçà nous deflore enfin!! les neurones ,de vraies eaux lustrales!nous grandit,oriente pertinement nos choix vers des curiosites litteraires oubliees ,ce qui nous change notablement du brouet televise mercantile qui nous est bien trop souvent servi par des intellectuels avachis ,plus soucieux de leur poils de barbe lustree et de leur mise en plis elaboree (avec ou sans bigoudis?) que de l elevation d esprit de leurs spectateurs (et... tateuses)
Signaler RépondreSauf erreur, "Le flâneur salarié", dans mes souvenirs, n'est pas un roman, mais le témoignage du grand reporter de l'entre-deux guerres qu'était Béraud.
Signaler RépondreEn tout cas prés de 70 ans après sa mort, cet écrivain lyonnais continue à alimenter les débats, et à être lu, apparemment. C'est formidable.
moi qui m imaginait que l association siegeai texclusivement aux buers......
Signaler Répondreet ce n est pas une mauvaise plaisanterie :je viens de verifier:l "ARAHB"...est bien reelle!!
Signaler Répondreme "defrise" (sic) un peu....mefiance et circonspection...
Signaler RépondreEn tout cas je conseille à ceux qui s'intéressent de prés ou de loin à Henri Béraud de contacter l'Association Rétaise des Amis d'Henri Béraud (ARAHB) 17 rue du Parlement 36200 Saint-Marcel. Ils publient beaucoup de choses: des cahiers Béraud (42 à ce jour), des inédits etc.
Signaler Répondrece qu explique monsieur houblon n est pas de la petite biere..
Signaler RépondreL'article oublie de signaler que son excellent roman, "Ciel de suie", rapporte une sinistre affaire survenue dans une "bonne" famille de la grande bourgeoisie lyonnaise exerçant dans le domaine de la chimie. Bref, un roman à clés, qui donna lieu en 1946 à un film formidable, "Un revenant", tourné pour partie à Lyon, avec un Louis Jouvet grandiose. Béraud était un ami du dialoguiste Henri Jeanson, mais, compte tenu des circonstances de l'époque, son nom n'est pas mentionné au générique. Les vues de Lyon y sont magnifiques, les dialogues aux petits oignons !
Signaler RépondreConclusion de parti pris. Vous pouvez ne pas être d'accord avec le combat de Béraud, mais parler de haine à son sujet relève de l'ignorance ou de la stupidité. Lisez donc son magistral "Sans haine et sans crainte...
Signaler RépondreComme souvent, les "journalistes" bien-pensants distillent à travers leurs articles, une version somme toute "éclairée" , objective et très rampante de l'oeuvre d'un écrivain.
Signaler RépondreCritiquant toute sa carrière l'hégémonie anglaise, l'oppression bourgeoise, les traîtres parlementaires, ces écrivains n'ont pas eu le droit d'être exemptés de condamnations alors qu'aucune preuve matérielle ne fût posée au Tribunal.
La liberté d'expression, si chère à nos journalistes "Charlie" n'a pas lieu d'exister non plus, ce n'est que pour le camps du Bien ( le leur).
Béraud est un grand journaliste ( d'une race qui n'existe plus) et un grand écrivain ( je cherche encore, dans le magma littéraire contemporain, un digne héritier, en vain...), que cela leur plaise ou non.
Et on sort d'une lecture de Béraud meilleur, pourquoi s'en priver ?
Je vous le confirme, ses romans son vraiment à dévorer ( hormis "Le flâneur salarié" que j'ai trouvé faiblard, mais c'est un jugement tout personnel), ses reportages et ses pamphlets, un vrai régal.
Signaler RépondreFoncez !
Réponse à @Alcofribas le 26/10/2025 à 17:57
Signaler RépondreCependant, s'agit il d'anachronisme qui dénature l'époque ou d'analogie qui établit une comparaison ?
instructif et bien ecrit
Signaler Répondredommage ça commençait bien. mais comme d'habitude l'auteur du papier ne peut s'empêcher de donner son avis politique. quel gâchis.
Signaler RépondreDès que l'on abandonne l'analyse pour entrer dans le jugement, on sort de la démarche scientifique. Et l'anachronisme est le cancer du discours historique
Signaler RépondreLe meilleur livre sur la relation entre littérature et collaboration est sans nul doute " la guerre des écrivains", le magistral ouvrage ( these d'Etat) de Gisèle Chapiro. Il permet de bien contextualiser l'ensemble des considérations, parfois futiles et dérisoires, qui ont poussé des intellectuels de haut niveau à sombrer dans l'abjection.
Signaler RépondreIl n'en demeure pas moins que des ouvrages comme le Bois du Templier Pendu ou les Lurons de Sabolas sont des petites merveilles de profondeur historiques et régionalistes qui charrient un vocabulaire vernaculaire et authentique avec la plus grande maestria. Et au confère au lecteur une échappée pleine d'imagerie et de séquences qui le véhicule dans un autre temps et une autre réalité.
Il faut noter aussi, que Henri Béraud démarra sa carrière dans la critique d'art et la queue de comète d'un symbolisme poétique.
Non Béraud n'était pas haineux, votre titre est trompeur, mais ce qui est vrai, c'est qu'il adorait la polémique, et il était incapable de se modérer, quand il tenait ce qu'il considérait comme un bon sujet, en particulier un bon sujet de dispute . De ce fait il s'est beaucoup fâché, notamment avec son éditeur, Horace de Carbuccia, qui était également le patron de l'hebdomadaire "Gringoire", aux tirages fabuleux, et aussi avec Joseph Kessel, son meilleur ami.
Signaler RépondreDans les diners en ville, il était obligé de se renseigner d'emblée auprès de ses voisins de table : "En quels termes sommes-nous en ce moment?"
Ce goût de la polémique, il l'a payé très cher à la Libération: il a aussi payé le fait que ce fils de petites gens, venu de la gauche ait dénoncé, à l'issue d'un reportage en URSS ("Ce que j'ai vu à Moscou"), le régime bolchevique avec son cortège de famines et d'exécutions sommaires.
En résumé un écrivain intéressant, au destin complexe, et, comme l'écrit votre journaliste, "l'un des plus grands écrivains lyonnais du XXe siècle". Il est grand temps, comme pour Céline et d'autres, d'oublier les scories, qui sont un peu les scories de l'Histoire, de notre Histoire de France, pour retenir surtout les marques du talent .
"Portrait très contemporain", écrit l'un de vos lecteurs, faisant référence à notre classe politico-médiatique. Oui, peut-être, mais sans le talent de Béraud,
Une sorte de Louis Ferdenand Destouches....il devrait me plaire
Signaler RépondreJournaliste « Henri Béraud va ensuite nourrir une haine du bourgeois, de tout ce qui est institution… » soutien vichy et les actes barbares, antisémites, qui martyrisent harcèlent ceux qui aiment la France libre, qui refusent d'être soumis a l’occupant. Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve ce portrait très contemporain, cette description correspond a pas mal d'élus, de Lyon a Marseille, en passant par bordeaux, un petit saut a Grenoble, une petite pose sur les bancs de nupes au parlement, une viré shopping de luxe a Paris, et finir par se noyer dans les vapeurs de la commission Européenne.
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