« Je voudrais, comme collègue, ami et Président de l’Institut Lumière, exprimer ma profonde tristesse à l’annonce de la disparition d’Alain Corneau. Même si nous connaissions la nature du mal qui le rongeait, nous avions encore l’espoir d’entendre sa voix, son rire, et de l’écouter faire la liste de tous les romans, les films ou les albums de jazz qu’il venait de dévorer. Alain était un cinéphile pointu, curieux de tout et qui en savait autant en musique ou en littérature qu'en cinéma. Dans le métier, il était profondément aimé, par ses acteurs, par ses producteurs et je crois par le public. Il nous laisse des films uniques et extrêmement personnels même si sa grande pudeur le conduisait à se cacher souvent derrière le cinéma de genre. Je garde un souvenir ébloui et puissant d’œuvres aussi différentes que Police Python, Nocturne Indien, Le Cousin ou Tous les Matins du monde. A Lyon, nous lui avions remis le Prix Jacques Deray pour son adaptation, très convaincue et très singulière, du Deuxième souffle de José Giovanni. Il devait revenir en octobre pour le festival Lumière montrer Série Noire. “Je ne sais pas si je serai toujours de ce monde”, nous a-t-il répondu. Aujourd’hui, nous pensons beaucoup à Nadine Trintignant. Comme elle, comme tous les amis d’Alain et tous ses admirateurs, nous sommes inconsolables. »
Bertrand Tavernier et l'équipe de l'Institut Lumière.
ne serait-ce que pour "Le Choix des Armes", merci monsieur Corneau. triste nouvelle...
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