Grand Stade : Aulas rallume la lumière... sans Collomb !

Grand Stade : Aulas rallume la lumière... sans Collomb !

Binôme porteur du projet Grand Stade, des réunions publiques jusqu’au Palais de l’Elysée, la paire formée par le maire de Lyon et le président de l’OL a-t-elle fait long feu ? Lors de la présentation vendredi au Palais de la Bourse face à la presse et aux partenaires du projet « Stade des Lumières », aucun élu n’est venu faire le nombre. Et pourtant le ban et l’arrière-ban du monde économique lyonnais s’y était donné rendez-vous. Les politiques et leurs querelles de corridors sont, semble-t-il, devenus les laissés pour compte du projet.

Richard Brumm, l’adjoint aux finances de la ville de Lyon s’approche de la salle de conférence. « Je viens en tant qu’avocat » précise-t-il immédiatement dans un demi-sourire aux personnes qui l’interpellent. Et pour cause, il est l’un des avocats de Jean-Michel Aulas ! Bernard Rivalta, vice-président des déplacements et mobilité au Grand Lyon, présent au titre de président du Sytral. Il ne faisait pas bon s’afficher en tant qu’élu vendredi après-midi du côté de la CCI de Lyon. Le président Aulas a visiblement soupé des querelles internes autour du Grand Stade qui font les gorges chaudes du milieu politique local. Et s’affiche désormais sans Gérard Collomb. L’incipit de son discours à la tribune est d’ailleurs sans équivoque : « le Grand Stade est un projet pour tous, pas pour un clan politique. » Pro comme anti, logés à la même enseigne. Les politiques locaux impliqués dans le projet deviennent très clairement parasitaires. Il y a fort à parier que, désormais, on ne demandera qu’aux institutions, Grand Lyon en tête, de remplir dans les temps leurs obligations administratives d’instruction des dossiers présentés par le club lyonnais. Pas plus. D’autant qu’il se murmure que le rendez-vous la semaine dernière avec le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a été glacial, et que la réponse de l’Etat attendue sous dix jours, selon l’échéancier rapporté par Gérard Collomb, n’engagerait que ceux qui y croient encore. Un déclic sans doute pour Jean-Michel Aulas, qui semble avoir retoqué la liste de ses interlocuteurs prioritaires : l’Etat, les partenaires économiques, puis les responsables politiques locaux, réduits à la portion congrue de leurs stricts rôles d’administrateurs.
 
Collomb est-il venu à bout de la patience d’Aulas ?
 
Car ce projet de Stade des Lumières, finalement, c’est quoi ? D’un côté, un acteur sportif privé, qui veut posséder son enceinte sportive et commerciale en propre et dont il prend la totalité du coût à charge. De l’autre, des institutions publiques qui, au regard de l’ampleur du projet, engagent leurs compétences et responsabilités pour viabiliser, desservir et structurer l’ensemble de la zone. Une chiquenaude privée à une politique d’aménagement publique en quelque sorte. C’est d’ailleurs ce que rappelle Aulas, quand il évoque la tant convoitée déclaration d’intérêt général qu’il a tenté d’aller chercher jusque dans le bureau du collaborateur le plus proche de Nicolas Sarkozy. « La DIG, c’est la loi du 21 juillet 2009 qui a été promulguée pour faire cohabiter des financements privé et public sur un projet d’ampleur comme le notre » insiste le président de l’OL. Exactement la situation particulière du Grand Stade de l’OL. Comme si les atermoiements qui paralysent aujourd’hui le dossier étaient ubuesques, incompréhensibles au regard d’une loi qui facilite pourtant ce type de mariage. Une chose est sûre, à en juger par le résultat : l’exploitation politique faite de ce dossier est devenue contre-productive. Gérard Collomb a-t-il usé la tempérance de l’exécutif national, au détriment de l’OL, à force de répéter que si le Grand Stade échouait, il en irait de la responsabilité exclusive de l’Etat. Un Etat aujourd’hui plénipotentiaire sur le dossier, et qui renâcle a publier une déclaration d’intérêt général pourtant signée par deux fois par son exécutif ministériel. Un peu comme un chat qui supplicierait avec la plus grande cruauté une souris qu’il aurait pris au piège de ses puissantes griffes. Aujourd’hui, Aulas a décidé de caresser le chat dans le sens du poil, et de ne plus danser avec les souris. Question de priorité sans doute : le stade doit sortir de terre en décembre 2013, et l’ouvrage nécessite au moins deux ans de travaux.
 
Jean-Michel Aulas n’est pas pour autant un flagorneur à tous crins. « Cette idée de Grand Stade est né avec la candidature de la France à l’Euro 2016 » se plait a rappeler retors le président de l’OL, insistant à dessein sur la responsabilité même de l’Etat, co-originaire du projet. Aujourd’hui, tout a pris corps. 70 personnes travaillent non-stop sur le Stade des Lumières. Les visuels de la future enceinte, projetés sur les écrans de télévision de la salle de réception, sont autant d’à-valoir esthétiques sur le rendu final de l’ouvrage. Il faut dire que la cabinet d’architecte Populous présente des états de service irréprochables. Il a déjà sorti de terre l’Emirates Stadium d’Arsenal, le nouveau Wembley, ainsi qu’une centaine d’autres stades à travers le monde. La courte vidéo du futur ouvrage modélisé, projetée aux quelque trois cent personnes présentes, vient confirmer cette impression de réussite. Trois opérateurs locaux sont en course pour obtenir la construction de l’infrastructure. Le nom du gagnant sera révélé en avril.
 
Le centre d’entrainement le plus moderne d’Europe
 
En appui de l’aspect esthétique, Aulas a blindé le tryptique « développement durable - accessibilité - emploi » L’écostadium de 58 000 sièges pour 60 000 places sera ainsi pourvu de 22 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur ses 60 000 m2 de toiture. L’étude des impacts environnementaux, sur le site de 45 ha - propriété de la Foncière du Montout que contrôle à 100% la SASP - instruite par l’OL au titre de la charte de valorisation environnementale prévoit une compensation financière à hauteur de 6 millions d’€ à la charge du club. Côté accessibilité, Aulas promet « de vider le stade en moins d’une heure. » On connait pour cela la formule : tramway, extensions de voiries, bus et parkings relais. Sur son parvis, 7 000 véhicules pourront être stockés pour les quelque 32 % de spectateurs, selon le pourcentage avancé par Aulas, qui viendront par leurs propres moyens. Les preque 70 % de spectateurs restants utiliseront donc les transports en commun. Le tramway T3 doit également arriver au pied de l’enceinte via un long mail gazonné de 315 mètres. Le T2 desservira de son côté le parking relais de 5 000 places à Eurexpo. Les spectateurs pourront ensuite terminer le trajet en navette. « Cela se fait dans tou

Jean-Michel Aulas et Gilbert Giorgi, président de la Foncière du Montout
Jean-Michel Aulas et Gilbert Giorgi, président de la Foncière du Montout

Vers un début des travaux fin 2011 ?
 
Reste évidemment toute la partie à charge des collectivités locales. Selon Aulas, l’ensemble des travaux à charge représente 168 millions d’€, alors que Gérard Collomb annonçait 188 millions d’€. « 27 % du coût global du projet », selon le président de l’OL. Le Grand Lyon, le Sytral, le Conseil général mais aussi l’Etat ont chacun une portion de route, une prolongation de tramway, une extension de parking à prendre à charge. L’ensemble de ces voiries, qu’elles soient goudronnées ou sur le rail, passent légalement par l’instruction des d’enquêtes publiques. Au nombre de neufs - 1 pour la révision du PLU, 5 pour les déclarations d’utilité publique, 1 enquête publique du Sytral - elles recouvrent l’ensemble des dossiers à instruire pour valider les 5 200 pages du permis de construire déjà déposé en mairie de Décines. Le Grand Lyon a déjà voté le 29 novembre et pour la troisième fois la révision du PLU. Reste à savoir comment trancheront les commissaires-enquêteurs. De son côté, Jean-Michel Aulas a déjà fixé son calendrier idéal, qu’il a révélé vendredi : intervention de la déclaration d’intérêt général avant le début des enquêtes publiques qui auront lieu du 18 avril au 20 mai. Puis la validation du permis de construire en septembre pour un début des travaux à la fin 2011.
 
Un comité de parrainage sans les politiques !
 
L’intervention du président de l’OL terminée, les grands représentants du tissu économique lui ont succédé au pour une table ronde. Evidemment tous ont confié leur admiration à l’égard de la pugnacité d’Aulas. Un intermède un peu convenu au contenu forcément laudatif et attendu. Le président de l’OL est revenu à la tribune clore cette longue opération de communication en officialisant « Le comité de parrainage Stade des Lumières. » 300 signataires du monde culturel, économique, sportif, gastronomique, associatif, universitaire. Un collectif hétéroclite composé entre autres de Benjamin Biolay, Clovis Cornillac, Alain Caveglia, Philippe Bernachon, Jean-Claude Anaf ou encore Paul Bocuse. La liste n’est pas exhaustive et devrait grossir à mesure de l’avancée du projet. Et pas un politique à l’horizon.
 

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9 commentaires
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Institution ol le 15/04/2011 à 15:24

Une belle brochette que voilà ils nous reste plus cas retourné à l'age de pierre, profitons en pour détruire nos maison et crécher dans les arbres. Réveiller vous de votre monde de bisounours nous sommes au 21e siècle tout est régis par l'argent des grolles Nike au jeans temps des cerises de vos enfants tout sa transporté dans la dernière Audi à papa multi option que vous consommé grassement pour engrossé des actionnaire. Et revenez donc au sujet initial celui que vous ne voulez surtout pas de ce stade devant vos fenêtre car votre paisible retraite risquerai d'être bouleversée par ces horde de supporter primate qui viendrons uriner sur votre jolie trottoir. C'est bien connue le merde on ne sent préoccupe pas tant quel ne se trouve pas devant chez soi, elle sera toujours mieux chez les autres, un mal bien français. Enfin arrêter de vous réfugier sur les dépense de la collectivité, l'argent du contribuable votre argent le mien est utiliser à des fin que nous ne souhaitons pas parfois (infrastructure ou autre) et ce n'est pas pour autant que je me plains car peut être serviront ils à d'autre mais certain préfère voir pas plus loin que le bout de leur nez, ainsi que leur petit confort personnel.

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indy.texto le 02/02/2011 à 22:47

M Aulas presente comme assurés des gains economiques previsionnels, càd hypothétiques et qui donc reposent sur des esperances. Je lui suggère d'aller faire un tour au Portubal ou deux villes ( Leiria) veulent detruire des stades construits pour l'Eurfric 2004. Les stades de foot ne rapportent rien aux villes qui les financent, ce que prouvent toutes les etudes US. Et l'argent que les supporters y depensent ne peut , par effet de substitution, être depensé ailleurs. Les supporters d'OL Land croient à la multiplication des pains. pas nous

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la buse le 01/02/2011 à 12:16

« Cette idée de Grand Stade est né avec la candidature de la France à l'Euro 2016 ». C'est faux. Archi faux. Aulas parle de nouveau stade depuis 2001. Et son idée initiale est le PUISOZ. Décines, c'est l'objectif de plus value foncière. Le vol des terrains appartenant à la collectivité pour pérénniser un business plan bancal. Le tout cautionné par COllomb. L'Euro 2016 est un prétexte. Le projet à Décines est mauvais. C'est écrit depuis septembre 2006. Aulas est un orgueuilleux qui oublie d'où il vient et de quoi il est parti. S'il était honnête, il chercherait à réussir son empire de manière PROPRE. Pas en profitant de la collectivité. Nous ne devons rien à Aulas en tant qu'entrepreneur gourmand. Beacoup au chef de l'OL qui a donné du bonheur sportif. Mais Décines ne doit pas servir de plus value à un groupement de gens mal intentionnés.

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pgb69000 le 31/01/2011 à 10:56

Ah oui, on peut être adjoint aux finances d'une collectivité et en même temps avocat d'un groupe qui dépent en partie de l'argent du contribuable?? C'est un peu délirant.

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Slimane le 31/01/2011 à 09:42

si un jour Lyon a son grand stade, ce ne sera pas grâce à l'UMP qui aura tout fait pour lui mettre des batons dans les roues.

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un sportif le 31/01/2011 à 09:08

c est inquietant voir sur la photo monsieur GIORGI PROMOTEUR n y a t il pas de l argent afaire a decines sur la speculation des terrains MONSIEUR AULAS un vrai sport existe le hand mais on se remplit pas les poches

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Claude JEANDEL le 31/01/2011 à 00:50

En démocratie, c'est le politique qui décide, pas l'économie. M. Aulas est en colère ! Je lui dis ceci : la France n'est pas une république bananière. En démocratie,c'est le peuple qui a la parole avec ses élus, pas les financiers. L'Etat a pour rôle de servir l'intérêt général et non pas être à la merci des intérêts particuliers. M. Aulas, le peuple ne veut pas de votre stade!!! Claude JEANDEL Président de l'ARDHIL7 Membre des "Gones pour Gerland" http://cjeandelcogito.hautetfort.com/

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Les Gones pour Gerland le 29/01/2011 à 08:26

Les grandes manoeuvres ont commencé... Gerland reste Gagnant ! http://lesgonespourgerland.unblog.fr/

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La buse le 29/01/2011 à 00:35

et dans ce comité de soutien bling bling, pas un seul ne s'interroge sur la volonté des populations locales ? Seraient-ils dans ce comité parce que la soupe est bonne ? Ce genre de cérémonie ecoeure les gens. Mr Aulas, essayez déjà de convaincre les gens du choix de Décines. Le reste suivra naturellement. Vous venez à Décines pour profiter du foncier. Et votre comité de soutien n'a pas encore enlevé les oeillères. Un jour, vous devrez rendre des comptes.

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