Sur les quais de Saône, l’heure n’est pas encore à la psychose. « Je n’ai pas trop d’inquiétude, je mange peu de légumes crus donc a priori, il y a peu de chance que je sois atteint par la bactérie », confie Pierre, 38 ans, le cabas débordant de verdure. Cuire ses légumes est une solution, la bactérie de ne résistant pas à une température d'au moins 70°. Si cellule de crise a été activée en France pour surveiller la bactérie tueuse, respectant le principe de précaution, les consommateurs lyonnais ne craignent pas pour l’instant le spectre d’une crise sanitaire. « Je n’aime pas le concombre, donc cela ne me gène pas, tranche cette mère de famille quadragénaire. Mais par rapport à mes enfants et à mon mari, j’évite forcément, confie-t-elle, plus prudente. J’ai acheté un concombre dimanche que nous n’avons pas encore mangé. » Depuis, l’agence de veille sanitaire de l’union européenne a confirmé jeudi avoir isolé la bactérie à l’origine de l’épidémie d’infections, l’Escherichia coli.
Du côté des maraichers, il y a forcément un peu plus d’inquiétude. François Gonon exerce ce métier depuis une dizaine d’années, il n’a pas à se soucier de la provenance de ses légumes, puisqu’il les produit lui-même. La bactérie le fait redoubler d’effort dans le traitement de sa marchandise. « En tant que producteur, on a quand même la confiance des clients. Je ne vends pas du légume qui a voyagé. Nous faisons tout pour qu’il n’y ait pas ce genre d’incident », rassure-t-il. Mais la bactérie peut également se développer au contact d’autres aliments susceptibles de la contenir, comme la viande crue. La précaution s’impose donc dans le stockage des légumes. Une vigilance qui doit prévaloir sur l’ensemble de la chaîne de distribution. « On essaye de ne pas mélanger les denrées dans les chambres froides », confirme François Gonon.
La bactérie aurait déjà entraîné la mort d'au moins dix-huit personnes en Europe, 6 cas suspects ont été recensés en France.