Au lendemain de l'interpellation de sept policiers de l'agglomération
lyonnaise, les syndicats montrent leur étonnement. Mais comme Hervé
Redon, font preuve de solidarité avec les personnes suspectées de
corruption et trafic d'influence : "C’est
une affaire qui malheureusement succède à une autre qui vient de finir.
Mais la présomption d’innocence concerne les fonctionnaires de police
comme tout quidam de base. En tant que syndicat de police, nous
défendons avant tout les policiers.
L’image de la police ne va pas s’en sortir grandie. Mais nous on essaie
toujours de savoir comment en-est-on arrivés là ? Y-a-t-il quelque
chose derrière cette affaire ? La police se doit d’être un modèle. Mais
ce sont aussi des êtres humains."
Comme les syndicats, les fonctionnaires lyonnais sont tous marqués par
ce nouveau coup de filet : "Les
policiers travaillaient avec les personnes concernées par l’affaire.
Voir ses collègues dans une situation inconfortable, c’est un coup de
massue. D’où l’intérêt d’avoir des partenaires sociaux au quotidien à
leurs côtés pour leur remonter le moral. Mais cette affaire ne
représente pas la police lyonnaise dans son intégralité", précise Hervé Redon.
Hervé Redon le reconnaît, ce type d'affaire touche plus souvent un
certain type de policier : "Les
services d’investigations et les services de voie publiques sont deux
choses différentes. Il est bien évident que les services
d’investigations approchent de plus près une certaine catégorie de
population et sont peut-être plus susceptibles de basculer à un moment
donné. Ce qui peut le faire basculer, c’est un soutien ou pas, notamment
au niveau de sa hiérarchie. Ou un appui familial, c’est ce qui fait la
différence.
Mais là, on est sur une affaire qui
touche des collègues de la sécurité publique, en contact avec la
population. Il faudra attendre d’en savoir un peu plus."
La presse française et surtout européenne n'hésite pas depuis mardi à
faire de Lyon une place forte de la corruption policière. Des
accusations mal vécues par Hervé Redon : "Vous avez aussi des villes qui sont quand même sensibles comme
Marseille et Grenoble où les règlements de compte fleurissent. Nous on
est obligé de se garder d’employer le terme de flics ripoux. Parce qu’on
reviendrait aux sombres affaires de la police lyonnaise des années
80,90."
Après l'affaire Neyret, ce serait une nouvelle victoire de l'IGS s'ils
s'avéraient que les suspects soient condamnés. En s'impliquant fortement
à Lyon, difficile de ne pas voir une volonté de faire une vraie purge
dans les services de police. Hervé Redon reste, à nouveau, prudent : "Le mot purge me fait un peu mal à titre
personnel et à titre syndical. S’il s’avère que ces collègues ont
quelque chose à se reprocher, il faudra qu’ils en répondent devant le
conseil de discipline et au niveau judiciaire.
Nous on essaie d’aider les collègues
qui sont en dehors de l’affaire, de les isoler, de manière à ce qu’ils
agissent comme avant, c’est-à-dire au service de la population."
Choqués, les policiers lyonnais vont peut-être commencés à suspecter
leurs collègues. Une spirale destructive qu'Alliance redoute mais qui ne
devrait pas arriver tout de suite : "Si les fonctionnaires ne sont pas
assez solides moralement et physiquement, ca peut provoquer un
basculement. Là, on en est pas encore là. Ca reste encore une affaire
bien particulière."
Commentaires 1
Déposé le 13/09/2012 à 04h47
Par jmarc34 Citer