LyonMag.com : Pascale Bazin, pouvez-vous nous décrire ce festival ?
Pascale Bazin :
Il s’agit un festival de cinéma qui s’intéresse aux enjeux et aux
questions de sciences dans la société. Comment le cinéma nous permet de
nous interroger sur ces questions et ce sont les films qui ouvrent le
débat. Les sujets sont divers à l'exemple des sciences économiques,
humaines, sociales ou politiques. Nous avons la chance cette année
d’avoir 90 films à l’affiche et 42 débats publics. Et puis il y aura une
compétition, le jury devra désigner le meilleur film qui ouvre la
question autour des enjeux de sciences.
LM : Selon vous, on ne se pose pas assez de questions sur le cinéma aujourd’hui ?
PB :
Je pense que le cinéma permet de voir autrement un certain nombre de
questions et de rompre avec un discours dominant qui laisserait entendre
que tous les sujets qui composent la science et la société seraient
pensés d’une certaine manière. Là on propose d’autres alternatives de
voir ou de penser des sujets. C’est aussi une mise au travail de
s’intéresser, d’aller plus loin et d’être dans le dialogue que seul
devant sa télé.
LM : Quel est le public que vous visez ?
PB : Il
n’y a pas de cible particulière, tous ceux qui se sentent concernés sur
les sujets de la santé, du bonheur, des questions d’enjeux
environnementaux ou les technologies sont les bienvenus. Ce sont des
thèmes très rassembleurs.
LM : Votre programmation
aborde de nombreux sujets comme l’autisme ou le scandale du Médiator,
dans le contexte de crise actuel, pensez-vous que les gens aient envie
de voir ce cinéma là ?
PB : Mais tous les éléments composent
notre existence, même si les conditions économiques sont rudes, on reste
sensibilisé par les choses qui habitent notre existence. Nous, nous
restons dans le cinéma, donc une histoire racontée, il y a une
proposition imaginaire et sensible. Par exemple le film "Amour"
Michael Haneke est triste mais ça marche ! Nous on propose une
alternative, afin de voir les choses différemment. Dialoguer avec les
invités c’est déjà une forme de respiration de pouvoir aussi raconter ce
que l’on vit. La vie n’est pas composée que de choses joyeuses
malheureusement.
LM : Il y a également un jury, quel sera son rôle ?
PB :
On a reçu 350 films cette année, avec une équipe de pré sélection qui
en a choisi une vingtaine. Six films sont présentés au jury
professionnel, et ce dernier devra en choisir un ou deux avec une
mention spéciale. Il y a aussi un jury étudiant, l’idée est de croiser
les points de vue. Ils devront argumenter et porter un point de vue
professionnel sur les questions de "comment le cinéma peut aujourd’hui
créer un champ de médiation sur les sciences".
LM : Quels films vous ont marqué ?
PB :
Le festival commence tout juste, donc je ne peux pas donner d’avis mais
sachez que j’ai vu près de 400 films. Il y en a de très beaux, sur
l’autisme, la schizophrénie, la consommation des viandes. Il y a
également des films inattendus sur la catastrophe de Fukushima et bien
sûr la Nuit de la science fiction.
Le festival se tient du 16
au 25 novembre à Oullins au Théâtre de la Renaissance. Tous les
renseignements sont à retrouver sur le www.anousdevoir.com.
Vendredi 16 Novembre 2012 à 11h14
Coup d’envoi du festival "A nous de voir"
Pascale Bazin déléguée générale du festival
L’événement débute vendredi à Oullins pour dix jours. Pascale Bazin est la déléguée générale du festival "À Nous de Voir", elle évoque pour LyonMag.com cette 26e édition.
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