Primaire UMP à Lyon : premières tensions entre les candidats lors du second débat

Olivier Michel et Paul Satis étaient aux commandes des discussions qui ont été plus vives que lors du premier débat.

Première question mais aussi premières tensions

Le débat a tout d’abord commencé par une question classique ; pourquoi chaque candidat serait le meilleur pour représenter l’UMP lors des prochaines municipales et donc affronter le maire actuel Gérard Collomb ?  Emmanuel Hamelin a déclaré "être porteur d’un message" tandis que Michel Havard a répété être à l’origine de la primaire. "Je crois que j’ai l’expérience", a-t-il assuré. De son côté, Myriam Pleynard ne s’est pas gênée pour piquer au vif ses adversaires dès cette première question. "Rares  sont les Lyonnais qui les connaissent", a-t-elle expliqué s’appuyant sur un sondage de plusieurs personnes réalisé la semaine dernière.

Une remarque qui n’a pas été du goût de Georges Fenech qui n’a pas hésité à remettre son  opposante féminine en place. "Je ne voudrais pas que ce débat soit pollué par Myriam Pleynard", a-t-il adressé aux deux présentateurs avant de se tourner directement vers la principale intéressée. "Cette affaire est sérieuse ! Un peu de tenue !", a rétorqué le candidat qui a par la suite affirmé qu’en cas de défaite, il ne serait présent sur aucune liste. "Ou je la conduis ou je rentre dans ma circonscription". Nora Berra a terminé le tour de table en restant fidèle à ses idées. "Je suis candidate parce que j’aime cette ville".

Le métro toujours sujet de discorde

Après plusieurs premiers échanges animés, les cinq candidats ont été invités à s’exprimer sur la proposition de l’un d’entre eux ; celle de Michel Havard concernant la réalisation d’un métro entre la gare Saint-Paul et la gare de la Part-Dieu. Au final, pas de grandes nouveautés dans les discussions : Nora Berra est restée sur son idée de tramway à la place du C3 estimant le coût du métro beaucoup trop important. Myriam Pleynard s’est plus ou moins rangée de son côté affirmant qu’il ne fallait pas alourdir les dépenses. Quant à Emmanuel Hamelin, il s’est placé près de son homologue au conseil municipal. "Bien sûr qu’il faut relancer le plan métro", a-t-il indiqué en mettant d’abord en avant la liaison entre l’ouest lyonnais et l’aéroport de Saint-Exupéry. Enfin, Georges Fenech a suggéré de développer les modes doux avec pourquoi pas un téléphérique. Michel Havard a conclu en estimant qu’il fallait "arrêter d’encombrer la surface".

Mon grand chantier sera….

"Je ne vais pas répondre à votre question". Avec cette déclaration, Myriam Pleynard a voulu encore une fois se distinguer des autres mettant en avant un débat ayant pour objectif de laisser apercevoir qui pourrait incarner le candidat idéal face à Gérard Collomb. "Je suis pour la démocratie directe", s’est-elle contentée de répondre.

A l’inverse, les quatre autres ont exposé le projet qu’ils souhaiteraient réalisés en cas de victoire aux municipales. Michel Havard ferait ainsi du quartier de Gerland "la grande zone de développement de la ville", Georges Fenech créerait plus d’animations sur la place Bellecour mais aussi redonnerait son âme à l’Hôtel-Dieu, Nora Berra arrêterait de construire sur Confluence pour "rendre le cœur de la ville aux Lyonnais" en la personne d’un 2e arrondissement plus attractif. De son côté, Emmanuel Hamelin n’a pas osé plonger dans le cœur de la question en estimant qu’il fallait tout simplement "s’attaquer aux grands échecs et aux erreurs de Gérard Collomb" avec pour exemple l’Hôtel-Dieu. "Mais qu’est-ce que tu fais de l’Hôtel-Dieu alors ?", a insisté Georges Fenech, à la recherche d’une discussion et non pas d’un constat.

Myriam Pleynard a conclu cette partie en s’attaquant une fois de plus directement à ses adversaires. "La droite lyonnaise n’a plus de visage", a-t-elle estimé dénonçant une mauvaise méthode de travail qui devrait au contraire être basée sur "la concertation et la discussion". Réponse ironique de Georges Fenech : "C’est le parti socialiste qui vous envoie dans le débat ?".

Hausse des impôts ? Un non collectif

Le thème de la fiscalité a également été abordé avec encore une question simple posée à chaque candidat : si vous êtes élu(e)s maire de Lyon, est-ce que vous augmenterez les impôts ? Et là, la réponse a semblé évidente pour l’ensemble des candidats. "Contre", a assuré Georges Fenech. "Très clairement non", pour Emmanuel Hamelin. "Pas d’augmentation de la fiscalité", pour Myriam Pleynard. "Travailler à budget constant" est resté le mot d’ordre de Nora Berra. Seul Michel Havard s’est montré plus réservé. "L’objectif est de ne pas augmenter les impôts", a-t-il dit estimant qu’il fallait attendre de voir si les dotations de l’Etat continueraient de baisser tout comme les recettes.

Après avoir parlé économie, les cinq candidats ont répondu brièvement aux tweets des internautes qui réagissaient en direct. Tous se sont mis d’accord pour rappeler l’importance de l’organisation de la primaire mais aussi le fait d’aller voter.

Conclusion : un débat intéressant

Après une heure de discussions, l’heure était venue d’établir en une minute chrono une petite conclusion. "Un débat utile mais celui qui m’intéresse vraiment est celui avec les Lyonnais", a répondu Nora Berra. Georges Fenech a terminé avec son principal élément de campagne : "Je ferai de Lyon la ville la plus sûre de France". Myriam Pleynard veut quant à elle "améliorer le quotidien des Lyonnais". Michel Havard souhaite "faire de Lyon une ville plus agréable à vivre", et enfin Emmanuel Hamelin rêve également de changer la ville tenue par Gérard Collomb.

Au final, si le débat n’a pas mis en avant de nouvelles propositions des cinq candidats, il aura tout de même permis de laisser se mettre en avant plusieurs fortes personnalités montrant une motivation en vue du premier tour du scrutin. La campagne est désormais dans sa dernière phase et cela Nora Berra, Georges Fenech, Michel Havard, Emmanuel Hamelin et Myriam Pleynard en ont pleinement conscience.