Dans le numéro de Lyon Mag actuellement en kiosque, Cristobal Huet raconte sa vie à Montréal.
“Le plus grand club du monde”
A 32 ans, le Grenoblois Cristobal Huet, gardien des mythiques Canadiens de Montréal, est le premier Français à devenir une star du hockey sur glace. Interview.
Vous êtes une star à Montréal ?
Cristobal Huet : Oui, mais tous les joueurs sont des stars à Montréal ! Car le hockey est le sport national au Canada. Ici, le hockey, c’est comme le foot en Europe. Mais c’est vrai que les fans m’aiment bien parce que je suis français et que les Québécois sont très fiers de leurs racines françaises. Du coup, ils apprécient beaucoup les joueurs qui parlent français. D’autant plus que sur les 23 joueurs de l’équipe, il n’y a que 6 francophones. Cependant, même si j’entame ma troisième saison au club, les experts se demandent encore si j’ai le niveau pour être titulaire en NHL, la Ligue professionnelle nord-américaine, car j’ai été souvent blessé depuis deux ans. Résultat, j’ai joué à peine la moitié des matchs chaque saison, soit une quarantaine sur 82. Mais cette année, je suis titulaire et, si je ne suis pas blessé, j’espère convaincre les sceptiques
Comment vous jugez votre début de saison ?
Positif. On a réussi un bon départ, on est 4e de la Conférence Est avec 13 victoires pour 8 défaites et 3 nuls. On espère donc se qualifier en fin de saison pour les play-offs, qu’on avait ratés d’un point l’année dernière. Car l’attente autour de nous est énorme : à chaque match dans notre salle du Centre Bell, on joue à guichets fermés devant 21 000 supporters, la plus grande affluence de la Ligue. Normal, car les Canadiens de Montréal sont le plus grand club du monde, vainqueur 24 fois de la fameuse Coupe Stanley. Mais notre dernier titre remonte à 1993 et les fans sont impatients
Votre avenir ?
Mon contrat à 2,9 millions de dollars par an se termine en 2008. Donc, je ne sais pas encore où je jouerai l’an prochain, mais ma priorité, c’est de rester à Montréal. Car avec ma femme, Corinne, et notre fils, Ewan, qui aura bientôt 3 ans, on est heureux de vivre ici. La ville est belle et on est plus proches de l’Europe : seulement sept heures d’avion contre quatorze heures de Los Angeles, où j’ai joué deux ans, entre 2002 et 2004. Et j’espère jouer encore quatre ou cinq ans en NHL. Avant de rentrer en Europe, et pourquoi pas, finir ma carrière dans le championnat suisse qui est d’un très bon niveau.