Nuits de Fourvière : Bartabas achève bien les Anges mais pas la poésie

Les anges sont nombreux, tantôt dansant, tantôt combattant la mort. Car la mort est partout dans ce spectacle. D’abord dans le nom "Elégies", qui veut dire chant de mort en grec ancien. Mais aussi dans de nombreuses scènes, comme lorsqu’un ange nain vient combattre des fantômes en burqa afghane montés sur des échasses. Car dans ce spectacle Bartabas est Charlie. Un hommage après avoir perdu un ami Cabu dans les attentats du 7-janvier.

En tout, neuf danseurs, 35 chevaux et le maître écuyer vont se croiser au fil des différents tableaux. Le tout au rythme de la musique de Tom Waits. Une musique qui prend tout son sens, lorsqu’un immense cheval à la robe blanche semble s’animer et se mettre à danser autour d’une saxophoniste.
On en oublierait presque le cavalier qui le commande du bout des doigts. Et pourtant quel cavalier.

Après un peu moins de 1000 représentations dans l’ombre, Bartabas a décidé de remonter en scène, ou plutôt en piste. Six mois de répétition ont été nécessaires pour pouvoir présenter ce spectacle.

Les amoureux des chevaux ressortiront émerveillés, tant ceux-ci sont beaux. Les autres, ne passez pas votre chemin pour autant. Il se pourrait bien que la poésie ne vous laisse pas indifférent, notamment lorsqu’un ange vient voltiger au-dessus de chevaux lancés au galop, ou lorsqu’à la fin, tous remontent dans le ciel sur un nuage sous les yeux des animaux.

On regrettera peut-être un peu la longueur de certaines scènes. Le spectacle dure en tout deux heures, un poil trop parfois pour les yeux fatigués des enfants qui sont nombreux dans les gradins.
"On achève bien les Anges" est à voir jusqu’au 18 juillet sous le chapiteau du théâtre Zingaro au parc de Parilly. Les chevaux iront ensuite fouler le Fort d’Aubervilliers, avant peut-être une tournée internationale.