Comptes : L'Ensatt épinglée

La Chambre régionale des comptes vient de rendre un rapport très sévère sur la célèbre école de la rue Blanche qui s’est délocalisée à Lyon en 1997.

Chargée de contrôler l’usage des fonds publics, la Chambre régionale des comptes Rhône-Alpes vient de passer au crible la gestion de l’Ecole nationale du théâtre qui s’est installée à Lyon rue Bouvier dans le 5e arrondissement. Et ces magistrats ont pointé de nombreuses dérives dans les rémunérations de ses 65 enseignants.

Premier constat : la formation à l’Ensatt qui accueille 150 étudiants, coûte 30 000 euros par an, soit le double des grandes écoles. Visiblement, l’ancien directeur, Patrick Bourgeois, a pris beaucoup de libertés avec les règlements. Ainsi, alors qu’il devait rendre publics les postes à pouvoir afin que des professeurs de l’éducation nationale se portent candidat, il a au contraire recruté discrètement des enseignants de son choix. Et parmi ces embauches, il y a son épouse et son fils. Mais ce n’est pas tout, Bourgeois a payé ses professeurs au-dessus des grilles habituelles. Ainsi, un jeune enseignant de 32 ans a été payé comme un professeur ayant 20 ans d’expérience. Alors qu’un autre qui devait assurer 345 heures d’enseignement par an pour un salaire de 40 000 euros, s’est contenté d’en donner 265 à 300...

De plus, les heures d’enseignement payées comme cours magistraux, soit 59 euros contre 39 euros pour de simples travaux dirigés, ont été multipliées par six de 2004 à 2006. Sans oublier un rapport d’un chargé de mission jugé assez généraliste par ces magistrats mais facturé au prix fort : 15 000 euros.

Patrick Bourgeois s’est justifié par la spécificité de l’enseignement dispensé à l’Ensatt qui ne correspondrait pas aux compétences disponibles dans l’éducation nationale, que ce soit pour les profs ou les techniciens. Mais les magistrats répliquent que cela ne justifie pas qu’il n’ait même pas essayé tout en soulignant qu’une majorité de ses techniciens n’ont même pas le bac. Alors que le successeur de Bourgeois, Gérard Schembri, a insisté sur la renommée de cette école mais aussi sa volonté de la “restructurer”.

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