Bientôt un péage urbain à Lyon ?

Bientôt un péage urbain à Lyon ?

Le projet de Loi Grenelle de l'environnement devrait autoriser les villes françaises qui le souhaitent à mettre en place un péage urbain.

Le projet de Loi Grenelle de l'environnement devrait autoriser les villes françaises qui le souhaitent à mettre en place un péage urbain, révèle Les Echos ce vendredi 5 septembre.
Selon le quotidien économique, le gouvernement plancherait sur le fait de permettre à certaines communes d'envisager, "sur la base du volontariat", d'expérimenter un péage urbain comme c'est déjà le cas à Londres, Milan ou Stockholm.

Ce qui relance l'hypothèse d'un péage urbain à Lyon, surtout après la décision de l'Etat d'approuver le plan de protection de l'atmosphère. Pour améliorer la qualité de l'air dans l'agglomération, ce plan préconise notamment la création d'un péage urbain, consistant à rendre payant l'accès au centre, c'est-à-dire Lyon-Villeurbanne.

Reste que le Grand Lyon n'est pas très chaud. En prétextant que pour le moment, la législation interdit la mise en place d'un péage pour pénétrer dans une zone géographique définie. Mais c'est surtout politiquement que ce projet pourrait faire des vagues. Car par sûr que les habitants de l'agglomération seraient très contents de devoir payer pour aller à Lyon.

La circulation en chiffres
- Voitures : 970 000  dans l’aire métropolitaine de Lyon pour 1,9 million d’habitants. Soit 510 voitures pour 1 000 habitants. A noter que 18 % des ménages n’ont pas de voiture et 34 % en ont au moins deux.
- Nombre de déplacements : 3,75 par jour et personne
- Temps passé  : 1 heure 8  par jour et personne
- Distance parcourue : 21 km par jour et personne
- Moyens de transport : voiture 58,4 %, marche 27,2 %, transports en commun 11,4 %, vélo 1,3 %, autres 1,7 %.
- Heures de pointe : 7 h-9 h et 16 h-19 h.

Source : Enquête ménages déplacements 2006, dans l’aire métropolitaine lyonnaise (communauté urbaine de Lyon, Villefranche, Vienne, Tarare, Bourgoin et Ambérieu-en-Bugey).

Les références
Toutes les grandes villes sont confrontées aux embouteillages. Mais elles optent pour des méthodes différentes pour lutter contre ce problème. Avec un certain succès.

Péage urbain à Londres
Depuis 2003, la capitale britannique a mis en place un péage urbain pour entrer en centre-ville. Les automobilistes doivent payer 11,50 euros, de 7h à 18h30, pour pénétrer dans cette zone de près de 40 km2. Objectif : inciter les automobilistes à utiliser les transports en commun. Des milliers de caméras ont été installées pour surveiller que les voitures qui circulent dans le centre ont bien payé cette taxe. Les contrevenants risquent une amende de 14 à  215 euros Et c’est efficace, puisqu’en quatre ans, le trafic a baissé de 26% dans le centre de Londres et les embouteillages sont moins nombreux et moins importants. Depuis la mise en place de la taxe, 4% des utilisateurs de voiture se sont tournés vers les transports en commun. A noter que ce réseau a été développé et modernisé grâce aux 195 millions d’euros que rapporte le péage urbain chaque année.

Bus express à Los Angeles
Traversée par plus de 1 000 km d’autoroutes, Los Angeles a toujours été la capitale du “tout-voiture” mais aussi des embouteillages. Un “modèle” qui a inspiré le maire de Lyon, Louis Pradel dans les années 60-70 qui alors décidé de faire passer l’autoroute A 6 par le centre ville.
Aujourd’hui Los Angeles tente de limiter les dégâts. Et pour soulager la circulation, des bus rapides et à grande capacité, appelés Metro Rapid, ont été mis en place en juin 2000. Ces bus express qui ont des voies réservées sur les axes les plus fréquentés, ont la priorité sur les autres véhicules. Résultat : l’utilisation des transports en commun a augmenté de 13% à Los Angeles depuis 7 ans. Mais la cité californienne a également mis l’accent sur le covoiturage et l’autopartage.

Zone réservée à Rome
Avec ses 2 millions de voitures pour 2,7 millions d’habitants, Rome bat tous les records de trafic en Europe. Avec des embouteillages monstres et une forte pollution. Du coup, la mairie a transformé le centre-ville historique, soit 4,5 km2, en Zone à trafic limité. Seuls les 20 000 résidents ont le droit de circuler, et ce gratuitement. Mais aussi 30 000 professionnels, qui doivent eux payer un permis annuel de 400 euros. Résultat : la circulation a diminué de 20% depuis la mise en place de la zone. A noter également que près de 90 parkings publics et privés ont été construit depuis dix ans, soit 24 000 places supplémentaires en plus des 61 000 places en surface. De plus, les deux-roues commence à prendre  le relais de la voiture puisqu’en cinq ans ils sont passés de 228 000 à 360 000 l’année dernière. Mais il reste encore beaucoup à faire dans cette ville où on compte 753 voitures pour 1 000 habitants.

Péage embarqué à Singapour
L’ancien système de péage de Singapour, instauré en 1975 puis élargi en 1990, avait permis de réduire de 40% le nombre de véhicules. Il fallait payer une vignette de 2 euros pour pénétrer une journée dans le centre-ville. Mais en 1998, un système électronique à été mis en place, sans barrière de péage. Une puce rechargeable équipe désormais  chaque voiture qui paye entre 0 et 2 euros selon les lieux et les heures de passage. Le péage est en vigueur du lundi au vendredi ainsi que les samedis matins, mais il est suspendu le reste du week-end et pendant les vacances. Résultat : la circulation a encore diminué de 15%.

Des logements de proximité à Berne
Berne est souvent citée en exemple pour l’efficacité de sa politique de restriction de la circulation. Car cette ville suisse a développé un réseau efficace de transports en commun, fonctionnant jusqu’à minuit pour les lignes principales. Pratiquement chaque commune d’agglomération dispose d’une gare ou d’une ligne de tramway. Mais surtout, de nombreuses entreprises ont été  installées, depuis une vingtaine d’années, dans des quartiers de gares, qui sont devenus d’importants pôles économique avec entreprises et des commerces. De plus les nouveaux logements sont construits sur des axes forts de transports en commun. Le tout complété par une réduction du nombre d’espaces de stationnements privés et publics, ainsi qu’une taxe dans les parkings résidentiels d’environ 150 euros. Résultat : 23% des habitants de l’ag

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