Sénatoriales : Charles Millon battu

Sénatoriales : Charles Millon battu

A la surprise générale, l'ancien candidat aux municipales de 2001 à Lyon a été battu dimanche aux sénatoriales dans l'Ain, 10 ans après sa démission forcée de la présidence du conseil régional, où il s'était allié au Front National.

Charles Millon a été battu dimanche lors des élections sénatoriales dans l'Ain, selon les résultats officiels. Alors qu'il avait reçu l'investiture UMP, il a été devancé par la socialiste Rachel Mazuir, le divers gauche Jacques Berthou et l'autre candidate UMP, Sylvie Goy-Chavent, tous trois élus.

"Ces élections marquent un nouvel échec pour Charles Millon, dont la candidature a été rejetée par de nombreux républicains dans l'Ain", a affirmé Jean-Jack Queyranne, le président PS du conseil régional, en qualifiant l'échec de l'ancien ministre de la Défense de "victoire de la morale en politique".

Vainqueur de la primaire organisée fin août, Charles Millon, 63 ans, voulait devenir sénateur de l'Ain, le seul mandat qu'il n'a pas occupé dans ce département, où il a été maire de Belley (1977-2001), député (1978-2003), conseiller général (1985-1988) et conseiller régional (1978-2003).

Ministre de la Défense de 1995 à 1997, il rompt avec sa famille politique en 1998 après avoir accepté les voix du Front national pour emporter la présidence de la région Rhône-Alpes. Poussé à la démission par son propre camp, Millon fonde la "Droite libérale chrétienne" et tente une implantation à Lyon à l'occasion des municipales de 2001, qui aura surtout pour effet de faire basculer la ville réputée imprenable pour la gauche dans les mains du socialiste Gérard Collomb, ce dernier profitant des divisions entre l'UMP, l'UDF et les millonistes.

Nommé en 2003 ambassadeur de la France à la FAO à Rome par l'UMP pour laisser le champ libre à Lyon à Dominique Perben, Charles Millon s'est tenu à l'écart de la vie politique jusqu'en 2007, même si sa présence ne passait pas inaperçue quand il siégait au conseil municipal de Lyon. Aux municipales de mars 2008, il avait laissé ses troupes, emmenées par Denis Broliquier et Amaury Nardone, fusionnées avec la liste UMP de Dominique Perben. Avec les résultats que l'on connaît : une victoire écrasante pour Gérard Collomb dès le premier tour. Car de nombreux centristes n'ont pas accepté de voter pour les millonistes, accusés d'avoir accepté les voix du FN en 1998 pour conserver le pouvoir au conseil régional. 

"Recyclage"
Mais le retour de Millon avait suscité de vives réactions. "L'UMP tente un nouveau recyclage de M. Millon. La morale politique est bien loin quand on sait que M. Millon n'a jamais renié le soutien qu'il avait obtenu du FN en 1998", critiquait Jean-Jack Queyranne. Avant d'ajouter : "C'est le renvoi d'ascenceur après le retrait de M. Millon des municipales de Lyon pour essayer de mettre en selle M. Perben".

Même au sein de l'UMP de l'Ain, on digèrait mal cette candidature. Le maire de Meximieux, Christian Bussy, avait d'ailleurs quitté l'UMP après avoir échoué dans les primaires, en dénonçant un changement du règlement concernant les procurations juste avant le vote.

En tout cas, pour Charles Millon, cette défaite marque certainement la fin de sa carrière politique.

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