Dévoilée au début de l’année, l’affaire du prêtre Capucin accusé de pédophilie se révèle de plus en plus sordide. Ce Suisse, aujourd’hui âgé de 68 ans, avait avoué à la police s'être livré à des attouchements sur son neveu en 1992. La victime présumée était âgée de 12 ans au moment des faits. Le religieux se trouvait alors dans la région grenobloise mais il avait déjà été impliqué dans d'autres affaires de pédophilie en Suisse entre 1968 et 1972.
Réfugié en France de 1989 à 2005, il avait d'abord été hébergé par les Capucins avant de devenir le curé d'une paroisse. En 2003, suite à la diffusion du témoignage d'une de ses victimes à la télévision suisse, il avait été envoyé à la Fraternité des Capucins de Bron, avant de rejoindre la Suisse en 2005.
Depuis, l’enquête de la justice suisse a avancé. Et elle en est arrivée à la conclusion que cet homme, décrit comme cultivé et charismatique, aurait abusé de 24 garçons “en toute impunité pendant plus de 35 ans”.
Reste à savoir si l’Eglise était au courant des agissements du prêtre. Et si elle aurait pu le protéger en le faisant régulièrement voyager. Pour la Suisse, cela constituerait une “entrave à la justice”. Mais dans ce pays, c’est “un délit qui se prescrit après sept ans. Les faits sont donc prescrits. La question ne se pose plus”, a affirmé la juge suisse chargé de l’enquête.
Les attouchements non prescrits ayant été commis en France, la justice suisse a pris contact avec un procureur de Grenoble qui devrait être chargé de reprendre le dossier.