Inondations : "la faute aux élus locaux"

Pour Alain Pelosato, un ancien élu communiste de Givors devenu consultant en environnement, les dégâts provoqués par les inondations de fin octobre auraient pu être évitées.

Vous n’avez pas été surpris par les dernières inondations ?
Alain Pelosato : Pas du tout, car ça fait des années que ça dure. J’avais annoncé lors des inondations de 2003 que cela allait se reproduire mais rien de sérieux n’a été fait. Pourtant, il existe un contrat de rivière du Gier et de ses affluents qui réunit différents partenaires, en particulier les maires. Mais les seuls aménagements réalisés depuis cette date, ce sont des petites digues en béton pour protéger la Cité du Garon qui ne sont même pas encore terminées. Bref, elles n’étaient pas prêtes pour ces inondations. De toutes façons, elles ne sont efficaces que pour de faibles crues.
Les responsables de cette situation ?
Les élus locaux d’aujourd’hui qui n’arrivent pas à se mettre d’accord pour aménager durablement les cours d’eau. Mais aussi ceux qui, par le passé, ont pris des décisions étonnantes comme l’ancien maire communiste de Givors, Camille Vallin, qui, en 1976, a laissé construire un centre commercial dans le lit du Gier. En pleine zone inondable ! Malgré les enrochements, il y a à plusieurs reprises touché par les inondations. Autre exemple : Oullins. Pour protéger cette ville des crus de l’Yzeron, il faut un barrage mais les écologistes sont contre. Moi aussi je suis écolo, mais je ne vois pas d’autres solutions. A moins de supprimer toutes les villes construites au bord des rivières !
Quelles solutions vous préconisez ?
Il faut arrêter les aménagements ponctuels pour privilégier une stratégie d’ensemble de prévention des crues. Car si on se contente de canaliser la rivière sur un secteur, cela ne fait qu'accélèrer la vitesse de l’eau et entraîner des inondations plus violentes en aval. Je crois qu’il faut au contraire se donner les moyens de réguler le débit des rivières avec des zones d’épandage des crues en amont des villes, des bassin de rétention, des barrages... Personnellement, j’ai proposé de réutiliser les carrières de la plaine de Millery pour absorber les crues du Garon. Mais je n’ai pas été entendu pour l’instant.

Propos recueillis par Pauline Rotondo

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