Le skywriting, une pratique confidentielle qui a son étendard à Lyon

Le skywriting, une pratique confidentielle qui a son étendard à Lyon
Walter Dintinger et son avion - LyonMag

Personnage peu connu à Lyon, ses réalisations, elles, le sont de tous les gones.

Ils ne sont qu'une poignée dans le monde à exercer ce métier. Plus qu'un métier, le skywriting, "c'est une aventure, un mode de vie", selon son seul représentant français et européen, Walter Dintinger. À 36 ans, cet amoureux d'aviation s'est lancé dans ce projet un peu fou en fondant Oui'Up il y a cinq ans. C'est aux États-Unis, là où est né dans les années 20 la pratique, que le Lyonnais a appris à écrire dans le ciel. Pourtant, son parcours, lui, n'était pas écrit d'avance.

Mécanicien de formation, Walter a malgré tout toujours eu une appétence certaine pour l'aviation. Formé au pilotage sur planeur, au parapente ainsi qu'au parachutisme, cet homme d'apparence timide finit par trouver sa voie dans le pilotage sportif. "Je suis quelqu'un d'assez curieux de nature et qui aime bien la science. Et le vol regroupe énormément de chose dans les domaines scientifique et technique. Ce qui me permet de satisfaire ma curiosité", explique aujourd'hui le Lyonnais.

Mais il faudra attendre pour voir ce dernier se lancer véritablement dans le skywriting. Une discipline ultra confidentielle en Europe mais plus connue au pays de l'Oncle Sam, ce qui conduira notre pilote à effectuer ses classes outre-Atlantique. "Le skywriting m'est venu plus tard. C'est le résultat d'un long process qui m'a vraiment amené à vouloir entreprendre tout en restant dans l'aviation et en volant de manière intéressante. Et le skywriting répond bien à cela. Tous les vols sont différents et chaque mission a son petit truc qui fait qu'elle ne ressemble pas à l'autre. (…) J'avais besoin de quelque chose comme ça pour continuer de rêver", explique aujourd'hui celui qui a fondé Oui'Up en 2013. "Cela regroupe vraiment tout ce que j'aimais faire : voler, dessiner, l'aspect sportif et communiquer", poursuit-il.

Une pratique "mentale"

Avant chaque envol, c'est le même rituel. Il faut évidemment mémoriser la séquence de vol. Une tâche qui se fait au sol. "C'est une chorégraphie, une sorte de danse ou un kata au karaté. Il faut visualiser chaque segment de la séquence pour que ce soit automatique pendant le vol, afin qu'il n'y ait pas de doute, détaille Walter. C'est assez mental. Mais j'ai une technique assez rodée. La mémorisation me prend généralement 15 à 20 minutes. Mais je la prépare toujours sur un papier que j'emporte dans l'avion, en cas de trou de mémoire". Et une fois les vérifications matérielles effectuées, il n'y a plus qu'à décoller. Walter Dintinger bénéficie en effet d'une autorisation de vol permanente à Lyon qu'il doit renégocier chaque année.

Une fois la zone de dessin et l'altitude de 3 000 mètres atteintes, il n'y a plus qu'a ouvrir les vannes. Un mélange de paraffine liquide est ainsi libéré dans l'échappement et se vaporise. "On ne balance pas n'importe quoi. C'est écologique et ça coûte cher", souligne le trentenaire. C'est ainsi que Oui'Up dessine régulièrement ces lettres géantes si typiques dans le ciel. Et au-delà d'une performance sportif, technique voire artistique, c'est aussi un moyen de former des messages publicitaires de plusieurs kilomètres de long.

Un moyen de communication hors norme

Si Walter Dintinger parvient aujourd'hui à allier l'utile à l'agréable, il met avant tout ses compétences au service des autres. Le skywriting reste une pratique commerciale à destination des professionnels comme des particuliers. Les tarifs peuvent varier énormément, mais il est possible pour un particulier de faire dessiner un cœur dans le ciel de Lyon dès 1 000 euros. Une somme qui peut vite gonfler si le message est plus long ou complexe et qui grimpe également en fonction du lieu de vol. Car Oui'Up n'opère pas qu'à Lyon.

Il y aussi l'avion en lui-même qui représente des coûts de fonctionnement élevés, ainsi que son prix d'achat. "On ne peut pas faire ça avec n'importe quel avion. Il faut un avion performant, bien équipé et qui tient la distance", souligne Walter. C'est pourquoi il s'est tourné vers un Marchetti SF 260, un aéronef rapide et maniable notamment utilisé en entrainement militaire et dont le prix se situe entre 100 000 et 150 000 euros.

Bien qu'il faille y mettre le prix, le jeu en vaut la chandelle selon le pilote. "Un avion, c'est beaucoup de dépenses. (…) Mais ça vaut le coup. C'est un média fédérateur et les gens se souviennent très longtemps de ce qui a été écrit dans le ciel", assure ce dernier. La méthode repose également beaucoup sur les médias sociaux. Les photos prises par les internautes sont facilement partagées ce qui permet de propager le message sans effort. Une dimension que Walter a bien compris et sur laquelle il souhaite surfer.

Si les messages de notre dessinateur du ciel son unanimement connus à Lyon, la personne et l'entreprise à leur origine le sont moins. "Je veux développer ce qu'il y a autour de mon activité et la communication. Aujourd'hui je travaille avec une assistance commerciale et communication et j'essaie de progresser autour de ça pour devenir encore plus professionnel", confie le skywriter.

Malgré tout, la société de Walter Dintinger est aujourd'hui bénéficiaire et la prospection de moins en moins importante. "C'est surtout les gens qui viennent vers moi, que ce soit les sociétés ou les particuliers. Après, je fais ce qu'il faut pour, bien sûr, ironise-t-il. Le fait d'écrire dans le ciel, ça ameute pas mal de gens. (…) Mais même si j'ai réussi à faire passer l'entreprise en positif, on a encore à progresser. Je pense que l'on n'utilise pas encore le skywriting à 100 %", conclut-il.

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2 commentaires
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ahhhhhhouiiiiiii le 11/06/2018 à 18:00

Heureusement ça ne marche pas quand il y a des nuages bas, non plus quand il pleut, encore moins quand il y a du vent, ça coûte un bras et il faut réviser les avions souvent. On sera peinard le plus souvent....

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exupery le 11/06/2018 à 09:33

C'est du publi-reportage? C'est fascinant, on dirait que l'article a été écrit par un journaliste.

Bravo l'aventurier. Après les trottoirs, il nous restait deux espaces ou ne pas voir de pub: le ciel et la lune.

et grâce à cette "aventure, un mode de vie", vous l'avez pas demandé, bah vous l'avez quand même.

Bien sur on attend le "ca fait de l'emploi et de la croissance", on justifie toutes les conneries avec ca.

Et puis bonjour l'originalité : un avion avec une banderole idiote faisait la même chose, là aussi c'était une sacrée aventure, un mode de vie :-o

Rédige un truc quand tu seras sur la lune (un drapeu ca déjà été fait, et on le voit pas de très loin)

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