Affaire de l'Ocrtis : des confrontations ont eu lieu à Lyon entre les différents protagonistes

Affaire de l'Ocrtis : des confrontations ont eu lieu à Lyon entre les différents protagonistes
Photo d'illustration - LyonMag

Ce mardi au Tribunal de grande instance de Lyon ont eu lieu des confrontations entre divers acteurs d'un scandale judiciaire.

Le commissaire François Thierry, personnage clé puisque patron de l'Ocris (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) de 2010 à 2016, était bien entendu présent. De même que Sofiane Hambli, important trafiquant de drogue, informateur privilégié de M. Thierry, et dont la "fausse" garde à vue est à l'origine des mises en examen de l'officier de police judiciaire et de deux magistrats du Parquet de Paris.

L'un de ces deux magistrats est Véronique Degermann, Procureure adjointe en charge du terrorisme et de la criminalité organisée au Parquet de Paris, et a également participé au face-à-face.

Le deuxième est David Peyron, ancien juge des libertés et de la détention, aujourd'hui Président d'une Chambre à la Cour d'appel de Paris.

Les juges d'instruction en charge de l'enquête, Michel Noyer et Marc-Emmanuel Gounot, par cette confrontation, cherchent à établir l'existence d'un véritable système spécialisé dans l'importation en France de grandes quantités de drogue.

Pour rappel, François Thierry, qui est poursuivi pour "faux en écriture publique par personne dépositaire de l'autorité publique, complicité de faux, complicité de trafic de stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs", a mis en place il y a presque dix ans une opération dénommée "Myrmidon". Cette stratégie consistait à s'attacher les services d'informateurs considérés comme des figures du trafic de stups pour suivre la marchandise via des livraisons surveillées, jusqu'à pouvoir identifier le revendeur et le mettre hors-jeu.

Simplement, le 3 août 2012, la ligne jaune semble avoir été franchie. L'indic, en la personne de Sofiane Hambli, gros bonnet du trafic de drogue, surnommé la "Chimère", purge une peine d'emprisonnement à Nancy. Le commissaire Thierry organise alors son extraction pour le mettre en garde à vue dans une chambre d'hôtel proche des locaux de l'Office à Nanterre. Le placement en garde à vue pour 48h est autorisé par les deux magistrats mis en cause.

Durant cette "fausse" garde à vue, Sofiane Hambli passe des appels téléphoniques à des trafiquants basés au Maroc, et ce dans le but d'obtenir des renseignements sur une opération. Il pilote ainsi une importante livraison de cannabis dans le sud de l'Espagne. La drogue est alors entreposée quelques jours dans une villa appartenant à l'indic, avant d'être acheminée par "go fast" sur Paris.

Le 17 octobre 2015, une cargaison de 7 tonnes de cannabis dispatchée dans plusieurs camionnettes est saisie par la DNRED (Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières). Problème, les fourgons sont stationnés dans le très chic XVIème arrondissement de Paris, devant l'appartement d'un certain…Sofiane Hambli. Il s'agit d'une prise d'envergure, les médias sont sur le coup, le Président de la République de l'époque, François Hollande, se déplace même pour féliciter les douaniers.

Cela marque le début des ennuis pour le patron de l'office anti-drogue. Une enquête de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) est instruite. Enquête qui débouche sur la mise en examen, en août 2017, du commissaire pour complicité de trafic de stupéfiants.

A cette occasion, l'officier de police judiciaire explique aux enquêteurs que le Parquet de Paris, à travers les deux magistrats précités, est complètement au courant du rôle de Sofiane Hambli ainsi que de l'opération comprenant les livraisons surveillées.

Les magistrats, soupçonnés d'avoir donné un cadre juridique fictif à l'opération, affirment avoir été trompés par le commissaire.

Le Parquet de Paris ayant un lien avec l'affaire, celle-ci a donc été délocalisée à Lyon. Et il est du travail des juges, maintenant, de démêler le vrai du faux.

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3 commentaires
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Myrmidon le 05/07/2019 à 00:58

Cela finira par un non-lieu pour le commissaire divisionnaire F.Thierry injustement soupçonné d’enrichissement personnel par Libération et Le Monde.
C’est également une vengeance nulle des douaniers comme mesure de rétorsion à des affaires mettant en cause des douaniers corrompus à Roissy et ailleurs. Vengeance qui aura eu des conséquences dramatiques chez ces gabelous.

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alalala le 04/07/2019 à 07:13

Ces policiers vraiment tous les mêmes.. c est pas moi missiou!!

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Conclusion le 03/07/2019 à 18:06

grâce à ce coup d'arrêt d'une méthode efficace, on a perdu la saisie de tonnes de drogue..à se demander à qui profite cela...en attendant on "sacrifie" des policiers et autres personnes efficaces sous prétextes de"vice de procédure"! moi je trouve cela bizarre...après dépôt dans les"beaux quartiers"..Stupéfiant non?

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