Gérard Collomb sur Canal + : "François Fillion a tort de se réjouir trot vite"

Gérard Collomb sur Canal + : "François Fillion a tort de se réjouir trot vite"

Invité ce matin de la journaliste politique Caroline Roux sur le plateau de la Matinale de Canal + jeudi, Gérard Collomb a salué la position revue de la secrétaire du parti socialiste Martine Aubry sur l'âge du départ à la retraite. Une acceptation pragmatique sur le passage de la retraite de 60 à 62 ans, qui selon le maire de Lyon, est une pierre de plus posée pour la reconstruction de l'édifice socialiste. Et de voir dans ce changement le passage de l'opposition systématique à la responsabilité pour le parti à la rose. Le décryptage sur Lyon Mag.

Après avoir évoqué le drame de Woippy en Moselle, où un jeune homme a perdu la vie dans un accident de sccoter après une course poursuite avec la police, et la nécessaire responsabilité du maire à anticiper les mouvements de protestations civiles face à ce type de tragédie, Gérard Collomb a souligné la sortie de Martine Aubry sur la nécessité de l'allongement de l'âge de la retraite.

La retraite à 60 ans s'accomodant assez mal avec l'allongement de la durée de vie et l'arrivée à la retraite des générations du Baby-Boom, le maire de Lyon s'est réjouit de la fin du dogmatisme socialiste sur cette question éminemment sociale : "Il faut faire quelque chose sur le problème des retraites, et pas seulement dire : "après nous, le déluge..." Une position qu'il assume, invoquant l'impérieuse nécessité de trouver des financement : "D'ici à 2025, il va falloir dégager de 50 à 100 milliards d'euros pour assumer les retraites." Gérard Collomb pense que conjointement au recul de l'âge de la retraite, niche le problème de l'emploi des séniors : "Quand on voit que la moitié des 55-60 ans ne travaillent pas, C'est la que se situe le problème. Il ne faut pas non plus transformer des jeunes retraités en vieux chômeurs" assène-t-il. Et les écueils pourraient venir du sein même du PS, où quelques voix dissonantes, dont celle d'Henri Emmanuelli, se sont fait entendre. Mais Gérard Collomb, confiant et pédagoggue, confie : "Quand nous évoquerons le problème de manière pragmatique, Henri Emmanuelli changera d'avis". Une confiance retrouvée pour celui que Nicolas Sarkozy tentait de débaucher il y a quelques mois. Et d'imposer comme une semonce au gouvernement la nouvelle ouverture socialiste : "François Fillon a tort de se réjouir trop vite de notre position. La gauche est en train d'évoluer, et de se préparer à nouveau à prendre le pouvoir. Nous gagnons en crédibilité."

Le maire de Lyon a également évoqué son cheval de bataille, la réforme des collectivités territoriales. Plutôt satisfait des modifications apportées au texte, en particulier au sujet de l'assouplissement des relations entres les communes et les métropoles, il ne digère toujours pas le poste de conseiller territorial et le mode de scrutin. Une réforme qui ne trouve toujours pas grâce à ses yeux, puisqu'elle passe à côté des enjeux fondamentaux : "Je pense que cette réforme n'est pas une bonne réforme. Il y a d'une part les besoins locaux, les conseillers généraux, particulièrement en zones rurales. Et puis il y a les régions qui doivent essayer de faire ce que font par exemple les Landër allemands, c'est à dire d'avoir de grandes visées économiques." Un mélange des genres qui ne passerait sans doute pas avec la création d'un poste unique de conseillet territorial. Et Gérard Collomb d'invoquer l'exemple local du nouveau siège du Conseil Régional en construction à Confluence : "En Rhône-Alpes, le Conseil Régional est en train de faire construire un siège. On s'aperçoit qu'avec les réforme des conseillers territoriaux, l'assemblée prévue est déjà trop petite." assure-t-il, bouclant la boucle sur une réforme qu'il a déjà très souvent décriée, la traitant de "nulle" ou de "fric frac électoral" par le passé.

Gérard Collomb a eu aussi un petit mot pour le salaire d'Henri Proglio, le patron d'EDF,  en reconnaissant volontiers qu' "Henri Proglio l'aimait beaucoup, les Français peut être un peu moins". Il a évoqué également le drame d'Haïti, en reconnaissant qu'il était pour l'accueil d'urgence des réfugiés haïtiens sur le territoire français. "C'est normal, compte tenu de la situation d'Haïti. La catastrophe qui a touché ce pays. Il y a déjà une communauté haïtienne, un peu nombreuse en France, et je pense que les accueillir serait une bonne chose." Des paroles qui auront sans doute un écho fort auprès des associations lyonnaises pour l'adoption en Haïti, qui se battent en ce moment pour rapatrier tous les enfants en processus d'adoption par une famille française.

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