Régionales 2010 : Redoutable abstention...

Régionales 2010 : Redoutable abstention...

C’est un fléau qui risque de toucher près de la moitié des électeurs pour ces élections régionales. L’abstention, hôte encombrant du jeu politique, est une donnée à ne pas négliger pour tous les candidats. Puisque voter, c’est forcément choisir, pourquoi ne se déplace-t-on pas, nous, citoyens, quand la parole nous est donnée ? Pour Jean-Louis Marie, professeur à l’IEP, la méconnaissance des différents degrés de gestion et d’administration des territoires y est pour beaucoup.Et l’abstention n’handicape pas à niveau équivalent toutes les formations politiques. Interview.

Lyon Mag : L’abstention est-elle la hantise de tous les candidats aux régionales ?
Jean-Louis Marie :
Oui et non. Vous savez, il y a certains politiques qui ont intérêt à ce que l’abstentionsoit forte, et d’autres qui ont beaucoup à y perdre. Cela dépend du groupe politique considéré. L’abstention est en général plutôt le fait de gens jeunes. Les personnes plus âgées vont plutôt voter régulièrement. Donc, s’il y a abstention, on peut schématiquement penser que cela est plus défavorable à la gauche qu’à la droite. La gauche à plus intérêt à aller chercher les abstentionnistes que la droite.

Pourquoi typiquement, sur ce genre d’élection, on s’attend à une abstention très forte, alors que cela devrait intéresser les gens ?
Cela fait longtemps que l’on nous raconte que le local devrait plus intéresser les gens, que le local c’est plus de proximité. Mais ce n’est pas aussi simple. Beaucoup des problèmes qui sont cruciaux pour les gens, à savoir l’avenir de leurs enfants ou leur propre emploi, ne dépendent que très peu des décisions locales. ce sont des décisions qui sont beaucoup plus liée à des évolutions nationales et globales. Le local n’a pas forcément de réelle emprise sur ce qui préoccupe les gens.

L’éducation est un sujet pourtant important, et avec les lycées et la formation, c’est pourtant une des prérogatives du conseil Régional ?
Oui, mais si vous regardez la question générale l’éducation, elle incombe à l’éducation nationale. Les pouvoirs locaux gèrent les lieux, mais pas les contenus. Ce qui importe aux parents, c’est de savoir s’il y aura une adéquation entre la formation suivie par leurs enfants et le marché du travail. Et le marché du travail n’est fait que très marginalement par les pouvoirs locaux. Il est fait par des dynamiques économiques qui sont plus globales.

L’institution du conseil régional souffre-t-elle d’un anonymat certain ?
C’est certain. Globalement, les compétences des différents niveaux d’administration et de gestion sont plutôt mal connus par la plupart des gens. Nous sommes aussi dans des dispositifs qui sont extrêmement complexes. Distinguer ce qui est du ressort de la région, du département, de la municipalité, ce qui est du national et ce qui de plus en plus est de l’européen, la plupart des gens ont le plus grand mal à la faire. Ce n’est pas parce que c’est local que c’est connu, que cela a une prise avec les préoccupations les plus centrales pour les gens.

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